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Les Chevaliers de Lumière T4 – Narkoum : finances rouges, Jimmy Guieu

Que dire, à force ? Je n’ai jamais vraiment eu d’excuse valable en dehors d’une forme singulière de curiosité morbide avec Jimmy YOLO Guieu, et plus je le lis, moins ça s’arrange. Alors ça ne veut pas dire que je passe toujours de grands moments de lecture avec ce vieux grigou ; c’est même plutôt l’inverse, considérant la contrainte ajoutée du Live-Tweet par dessus l’épreuve initiale ; ce qui devrait me prendre quelques heures solitaires à tout casser s’étale sur une ou deux journées avec la complexité de synthétiser des ouvrages profondément médiocres, dans leur fond comme dans leur forme. Et le roman du jour ne fait absolument pas exception, concernant ce dernier épithète. Je pense même pouvoir dire, enfin, avec une absolue certitude, que Narkoum : finances rouges, est le pire roman de Jimmy Guieu que j’ai lu jusqu’à maintenant.
Et pourtant, je demeure absolument captivé par la catastrophe littéraire que constituent ces Chevaliers de Lumière. Et je vais continuer à vous expliquer pourquoi, tome après tome, que ça vous passionne autant que moi ou non.

Comme toujours ; le lien qui va bien vers le Live-Tweet. Attention, celui-ci est pas aussi rigolo que d’habitude.

Parce que figurez qu’en dépit de son absence assez absolue de qualités, ce roman a énormément flatté mon ego : il a complètement validé l’opinion que j’avais du travail Guieusien jusque là, comme les hypothèses formulées par mes soins à son égard. Les Chevaliers du Lumière n’existent aux yeux de leur auteur que pour lui servir d’exutoire total. Cette série, à ses yeux, n’est pas là pour sa potentielle qualité littéraire, pour les destins croisés de ses personnages, non. Elle est née pour servir de vecteur cathartique, pour régler des comptes. Et aucun tome jusqu’à maintenant ne le prouve aussi intensément que celui dont il est question aujourd’hui, en tout cas pas avec une telle intensité ni une telle acuité.
À vue de nez, je dirais que 70% de ce roman ne s’intéresse pas à ses personnages-titres. Ici, il n’est question que d’attaquer aussi frontalement que possible le système soviétique en le représentant de façon aussi caricaturale et vulgaire que possible, sur la base des fantasmes de Jimmy Guieu. Alors étant donné la cible en question, pour la majorité des reproches qu’il formule sont fondamentalement assez justes, il faut bien l’admettre ; seulement, la charge est complètement dénuée de la moindre subtilité ou de la moindre élégance. On a donc droit à une succession de scènes démantibulées, même pas vaguement raccrochées les unes aux autres, où on représente des responsables communistes de diverses importances se faire humilier, tuer, torturer, dans cet ordre ou un autre, histoire de leur donner une bonne leçon au nom de la libération à venir du peuple russe.
L’auteur s’oublie complètement dans des blagues potaches d’une bassesse crasse ou dans des leçons d’histoire approximatives mais tout de même prétentieuses, censées justifier le traitement de ses antagonistes, au nom de leur hypocrisie principalement. Ce qui est absolument hallucinant, quand on considère ce que les Chevaliers de Lumière se permettent de leur côté au nom de leurs idéaux, faisant preuve de la même hypocrisie et du même rigorisme toxique que leurs ennemis ; à l’image de leur auteur, justifiant tous ses excès avec une indolence terrible.

Indolence qu’on retrouve d’ailleurs dans le texte lui-même, puisqu’il faut bien en parler plus précisément, à un moment, au delà de ce qu’il véhicule. Et je dois dire que j’ai beau plutôt bien connaître Jimmy Guieu, désormais, il est encore capable de me surprendre avec son total manque d’efforts. Il a un cahier des charges purement personnel, intime, même, et n’a en tête que de le valider entièrement sans penser à rien d’autre. Peu importe de raconter une histoire cohérente ou seulement intéressante quand il s’agit avant tout pour lui d’exercer une catharsis violente à l’égard de ce qu’il déteste dans le monde qui l’entoure. Et sa première cible est clairement le communisme soviétique, auquel il fait subir tous les outrages possibles, avec comme vecteur premier ses Chevaliers de Lumières, ici réduits à leur qualité de bourreaux de papier, dont la seule qualité notable est leur inclusivité ethnique ; performative avant tout, évidemment, mais tout de même.
Mais symptôme suprême de cette agressivité à peine voilée : ce roman est terriblement ennuyeux. Si j’ai déjà pu reprocher à Jimmy Guieu dans d’autres de ses ouvrages de ne pas savoir construire la moindre tension ou les moindres enjeux dans ses intrigues, à cause de son refus systématique de laisser ses personnages dans la moindre situation de faiblesse ; c’est ici que je trouverais mon prime exemple. Pas une menace ou un mystère ne résiste plus de quelques paragraphes – au mieux – dans ce roman, enchaînant les péripéties sans le moindre suspense. Peu importe le début de commencement de problème ou d’énigme, on aura l’explication ou la résolution dans la page qui suit, avec une facilité aussi stupide que déconcertante. C’est à se demander, à un moment, quelle menace représentent exactement les antagonistes des Chevaliers de Lumière, se faisant humilier et ratatiner à tous les tournants, sans créer la moindre difficulté aux protagonistes. Jamais.
C’est d’autant plus débile et agaçant que ça met d’autant plus en exergue cet aspect catalogue des horreurs du roman ; quand on voit la facilité avec laquelle les plans se déroulent pour les « héros » et à quel point ils ont toujours trois ou quatre coups d’avance sur leurs ennemis, on finit très vite par se dire qu’il leur suffirait de rien pour les réduire à néant sans coup férir. C’est ridicule. Du début à la fin, en plus d’être souvent abject, et de régulièrement être déraillé par des notes de bas de page intrusives, avec des anecdotes inutiles ou des instants d’auto-promotion signés de la main arrogante de Jimmy lui-même.

Et c’est bien pour tout ça que je trouve toujours ça aussi fascinant, bon sang de bois. Je dois d’abord prendre un minimum de recul sur la démarche du LT, qui corrompt clairement mon expérience, me forçant d’une certaine manière à lire et écrire le roman en même temps, me l’infligeant doublement et d’une façon renforçant cruellement ses absurdités, les rendant encore plus violentes, parce que je dois les remettre en contexte et surveiller tous les aspects du récit pour le partager au mieux : c’est bêtement épuisant, et c’est de ma faute. Mais une fois ce recul pris, je me rends compte, à chaque chronique, à chaque instance de discussion à son propos, que malgré moi, j’adore lire Jimmy YOLO Guieu. Pour son audace négative résultant uniquement de sa flemme d’aller chercher plus loin que ses propres obsessions malsaines, et pour l’effet de surprise complet qui me saisit à chaque fois que je me laisse avoir par ses saillies uniques.
Parce que malgré tous les reproches évidents et lourds que j’ai à lui faire, m’empêchant éternellement de le trouver réellement sympathique ou d’empathiser avec lui ; chez qui d’autre que lui puis-je lire des placements de produit aussi bêtement transparents et artificiels, comme des notes de bas de page m’expliquant la réelle recette du poulet du Kentucky en plein milieu d’un roman de science-fiction dont les implications concernent toute la planète et la survie de notre espèce ?
Je vais vous le dire avec confiance en mon jugement : personne.
Il n’y a personne comme Jimmy. Personne. Et si je dois être le seul imbécile à le lire exhaustivement pour en tirer un amusement étrangement unique comme la substantifique moëlle, eh bien soit, je serais celui-là.
Mais pas trop souvent quand même. Il me fatigue, ce con.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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