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Série Noire #1

Il est jamais trop tard pour tenir ses bonnes résolutions : de fait, je suis même en avance.
Exit les chroniques uniques sur mes abandons, place aux séries noires, par trois. À la base, j’avais prévu de ne commencer à procéder ainsi qu’en 2024, mais mon manque de chance, de réceptivité – et de bonne volonté – ont frappé un peu fort en cette toute fin d’année 2023. Certes, j’aurais pu tout simplement renoncer à chroniquer mes abandons, puisqu’après tout ce sont les pires occasions pour me laisser aller à l’amertume et/ou la méchanceté au moment de les expliquer précisément ; et que je ne veux pas voir ni mettre sur ce blog ces sentiments beaucoup trop présents à mes yeux dans la sphère culturel pour participer moi-même à la mauvaise ambiance.
Sauf que le fait est qu’après maintenant 4 (!) ans d’activité, je me suis un peu trop habitué à l’évacuation verbale de mes sentiments et impressions pour y renoncer. Sinon, figurez-vous que ça me reste dans la tête. Ces non-dits, ces frustrations, ces bouts de réflexions me reviennent comme autant de petits boomerangs pénibles tant que je ne les ai pas posés sur le papier – fût-il binaire.
Je me suis donc décidé à une forme de compromis. Je vais continuer à évacuer ces frustrations, mais de façon moins exhaustive, et donc probablement de manière moins agressive. Ou peut-être autant, voire plus, mais comme ce sera groupé, ça paraitra peut-être moins violent. L’essentiel, c’est que je serais débarrassé et que je pourrais plus aisément passer à autre chose avec l’esprit un peu plus léger.
Bref.

TysT, Iuvan
86/213
Voilà le roman que je citais anonymement dans ma chronique d’Éducation Meurtrière, et la raison première de ma résolution initiale d’arrêter de chroniquer mes abandons. Je savais pertinemment que si je devais m’étendre un tant soit peu sur les raisons de mon renoncement arrivé à plus d’un tiers de ce roman, je virerais trop acide pour parvenir à maintenir ma ligne de respect et de subjectivité nuancée.
Mais après plus d’une semaine, je pense encore à ce roman et à sa façon de tout faire pour m’énerver. Si j’ai très vite senti le début d’une allégorie dont la substance ne pouvait que me parler, ce sentiment joyeux s’est très vite évaporé au contact brûlant d’un formalisme qui m’est insupportable. Trop de formules de style noyant un poisson rachitique, l’impression d’une préciosité confinant à la prétention. Un récit complètement désarticulé ne semblant tourner à mes yeux qu’autour de son ambition à faire de jolies phrases, quitte à devenir complètement cryptique, devant même activement promettre à son lectorat qu’à un moment, promis, ça va faire sens. Un jusqu’au-boutisme stylistique qui m’est agressivement étranger, j’ai préféré laisser tomber, quand bien même j’ai l’impression tenace de potentiellement être passé à côté de quelque chose ; mais c’était trop loin, et je n’avais plus l’énergie.

L’échiquier fabuleux, Lewis Padgett
62/189
Cas tristement basique d’un roman qui a conceptuellement assez terriblement vieilli en dépit de ses bonnes intentions, et qui surtout se disperse beaucoup trop. En soixante pages, j’ai eu droit à du technobabble s’apparentant à de la hard-sf un peu bancale, à des idées scientifiques autour de la « psychométrie » assez méchamment datées, et à des séquences psychédéliques souffrant probablement de leur traduction d’époque. Comme souvent avec moi, le souci de chasser trop de lièvres à la fois m’a perdu et m’a fait me dire que de toute manière, je serais déçu par la fin après un départ aussi foutraque. Aucune idée des intentions et des ambitions réelles à ce stade de la lecture, je n’avais simplement pas envie de savoir de quoi il était fondamentalement question.

Abîme du rêve, Francis Berthelot
61/352
Bon, là, les torts sont un minimum partagés : certes, je pourrais reprocher à l’éditeur de ne pas avoir précisé que ce roman est le neuvième et dernier tome d’une série sur sa couverture, mais on ne peut pas dire non plus que j’ai fait le moindre effort pour me prémunir de cette erreur ; encore le bât de ma politique d’achats aveugles qui blesse. Mais encore, ce n’est pas vraiment le cœur de mon abandon, même si ça y participe un peu, puisque très vite, on nous fait comprendre que tous ces tomes sont écrits de façon à pouvoir être lus avec une certaine autonomie.
Là, le souci, c’est que j’ai juste trouvé ce bouquin beaucoup trop scolaire et convenu dans son ton et son déroulé. Un prologue où le personnage principal se présente frontalement à nous en commençant par son nom ; je sais que c’est con, mais vraiment, ça me fait grincer des dents. Et derrière, une mise en abîme extrêmement peu subtile de l’auteur lui-même, écrivain en pleine page blanche, qui voit ses personnages lui apparaître, je sais pas, ça m’a pas inspiré du tout. Je me doute que cette frontalité était voulue et travaillée pour que les parallèles soient évidents, mais je sais pas, ça ne m’a pas parlé. Je crois que j’ai trop eu le sentiment de lire une thérapie littéraire ; une forme d’autofiction fantasmagorique à peine déguisée. Et bon bah sans le reprocher à l’auteur lui-même, cette littérature là ne m’intéresse pas du tout. Dont acte.

Voilà. 3 abandons sur mes 4 dernières lectures, j’aurais espéré une meilleure fin d’année. C’est la vie.
Mais au moins, c’est fait, je me suis débarrassé de mes petits démons de papier, c’est toujours ça de pris ; je vais pouvoir repartir de l’avant avec d’autres découvertes, avec j’espère la sérénité de savoir que je vais procéder différemment, dorénavant. On ne cesse jamais de découvrir, et on ne cesse jamais d’évoluer en fonction de ces découvertes.
Yoo to the hoo.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles.
La bonne année, et plein de bonnes ondes. 😉

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