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U-H-L #52 – Kid Wolf et Kraken Boy, Sam J. Miller

Can I Sit Next To You – Spoon (extrait de l’album Hot Thoughts)

C’est un peu rigolo comme tout dans la vie est affaire de cycles, qu’on le veuille ou non. Je traverse ainsi régulièrement des passades un peu malheureuses, littérairement parlant, où j’ai du mal à m’enthousiasmer pour ce que je lis, où je peux manquer de chance dans ce que je dégotte, où je galère à simplement trouver des bouquins qui me donnent réellement envie. Et puis sans que rien ne me semble m’y prédestiner, sans annonce particulière, la bonne fortune se décide d’un coup à me sourire, et au contraire, j’enchaîne les bonnes lectures, et les suites à donner à mon programme me semblent évidentes, je m’enthousiasme à nouveau, je me rappelle que ce blog est toujours la meilleure idée que j’ai eue.
Nous sommes présentement dans le deuxième cas de figure ; ça roule pas mal depuis quelques semaines, j’ai un peu retrouvé de mon mojo. En tout cas, mon nez ne m’a pas trompé à propos de bouquins qui m’avaient donné envie en seulement quelques éléments accrocheurs. Et pour le cas qui nous intéresse aujourd’hui, ça date d’une bonne année, je crois. « De la boxe, des tatouages magiques et des héros gays pendant les années 20 » avait suffit à me dire : ça, je veux.
Et heureuse coïncidence, ça tombe au début du mois de la Pride. Après Tout pour tout le monde, on peut dire que je fais dans le thématique, même si c’est involontaire. Happy accident.
Mais je m’égare. En bref de bref, c’est de la très bonne. Top 5 UHL pour moi, possiblement, même. Top 10, sûr et certain. Faudrait que je fasse un classement rigoureux, quand même.
En attendant…

Et là, que dire. Promesses tenues, tout simplement. Tout le succès de cette novella tient dans les éléments qui m’avaient été promis. Pas plus, pas moins. Il faut croire que j’ai pris goût à une certaine honnête sobriété dans les récits que je lis : des enjeux clairs rapidement établis et un déroulement de l’intrigue à l’avenant. Et ici, c’est exactement ça : un boxeur et ses problèmes, un tatoueur et ses problèmes, tous les deux embauchés par une singulière patronne de la pègre dans le contexte des années 20 aux États-Unis, on secoue le shaker, et hop. Je suis un brin démuni, à vrai dire, comme souvent quand c’est juste trop évidemment cool pour que j’aille voir plus loin dans l’analyse. On a du suspense, une narration bien rythmée, des personnages attachants et intéressants, des idées classes bien racontées… y a pas grand chose à demander de plus, parfois.

Bon après, il y a quand mêmes quelques petits éléments de singularité qui font que ça marche aussi bien, évidemment. Notamment le fait que ce roman est joyeusement queer, et qu’il se permet quelques réflexions à ce sujet en parallèle de son intrigue principale. Rien de bien exceptionnel, honnêtement, mais là aussi, c’est tellement sobre et efficace que je dois saluer la démarche. J’ai principalement aimé l’idée développée par l’auteur autour du temps perdu par notre civilisation concernant l’inclusion des parts les plus opprimées de nos sociétés. Ce constat assez triste est contrebalancé par une proposition optimiste et lumineuse, se nourrissant notamment des aspects imaginaires du récit, lui conférant un agréable et fort bienvenu supplément d’âme. En fait, je dois bien dire que j’apprécie de plus en plus ces textes opposant à un passé et un présent criminellement inhospitalier une réponse dépourvue de la moindre rancœur ; je trouve ça puissant. Si le constat est évident et déprimant, Sam J. Miller n’a rien autre à partager en retour que de l’amour. Dit comme ça c’est sans doute un peu mièvre, mais des fois, il faut bien ça ; et dans le contexte qu’il présente, ça dénote d’une vraie force de caractère, d’une vraie noblesse. Il faut de la force pour ne pas répondre aux coups par d’autres coups, pour parvenir à avancer en dépit d’une hostilité malfaisante en gardant à l’esprit qu’on est pas seul·e. À cet égard, le fait qu’un de nos héros soit un redoutable boxeur n’est sans doute pas anodin, d’ailleurs. Car à la force, il faut ajouter la discipline, l’intelligence et l’habileté, pour savoir où, quand et comment frapper en retour, pour quels effets.

Bref, c’était vraiment super. Peut-être pas le texte le plus riche de symbolisme ou de style à d’autres yeux que les miens, mais il demeure que ce qu’il veut faire, il le fait extrêmement bien. Une histoire d’une accessibilité et d’une efficacité redoutables, un absolu plaisir de lecture de bout en bout, se payant en plus le luxe de quelques réflexions annexes aussi subtiles que propice à l’approfondissement.
Une magnifique sorte d’évidence.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

3 comments on “U-H-L #52 – Kid Wolf et Kraken Boy, Sam J. Miller

  1. Jean-Yves dit :

    Ton plaisir… fait plaisir 🤩

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Et ça fait plaisir.
      Un cercle vertueux ! 😀

      Aimé par 1 personne

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