search instagram arrow-down

Si vous ne me suivez par sur les réseaux sociaux, où je suis le plus actif, vous pouvez être prévenu.e par mail à chaque article.

Rejoignez les 133 autres abonnés

Infos Utiles

Mes réseaux

Archives

Série Noire #6

Je n’attendais pas cette sixième édition aussi tôt, mais j’ai dû un peu tordre mon planning de lectures ces dernières semaines à cause de circonstances extérieures, expliquant sans doute des tentatives plus ou moins risquées ; exception faite, évidemment, de la dernière entrée, sur laquelle je n’aurais simplement jamais parié. Autant quand je tente des trucs, je m’attends à pouvoir accélérer un peu le rythme des abandons, autant quand je me décide à juste rattraper mon retard sur des valeurs attendues comme sûres, ça pique un peu. Mais bon, c’est le jeu.
On verra bien ce qu’il y aura dans la septième et les suivantes, on est jamais à l’abri d’être surpris.

Les mains du manchot, Marianne Andreu
48/426
Une tentative toute à fait consciente de son risque initial d’échec. J’ai senti un certain potentiel et un concept central prometteur, mais entre une vibe inexplicablement malsaine et un style de 1953 d’une lourdeur impossible à esquiver, je l’ai très vite pas senti. Et c’est plus par dépit qu’autre chose que j’ai abandonné quand je me suis rendu compte qu’inconsciemment, je préférais faire absolument n’importe quoi d’autre que de retenter de m’y remettre. J’aurais sans doute mis un mois à aller au bout de ce bouquin, et c’est le genre de temps que je n’ai plus le luxe de perdre. Peut-être qu’un jour, dans des circonstances un peu plus favorable, je retenterais le coup, ceci étant dit. J’y crois moyen, mais on sait jamais.

Le sourire des crabes, Pierre Pelot
53/246
Rah c’est frustrant. Disons le tout net, je n’ai arrêté cette lecture que parce à la page où j’ai dit stop, j’allais avoir droit à une scène de sexe incestueuse. Je suis pas spécialement facile à choquer- je ne suis même pas choqué, d’ailleurs – c’est juste que c’est le genre de choses que je n’ai pas envie de lire. Ça ne me paraît être qu’une tentative de subversion au mieux vulgaire et au pire moralement répréhensible.
Et c’est vraiment con, parce qu’en dehors de ce choix extrêmement discutable, ce bouquin avait l’air d’avoir un super potentiel. J’aurais même accepté une plus simple vibe incestueuse non-consommée entre les deux protagonistes, un symptôme sournois de leur rébellion complice contre un monde dystopique immonde esquissé en arrière-plan par l’auteur. Parce que bon sang, ce que ce monde avait de la gueule, surtout pour l’époque ! C’est bête, hein, mais lire une dystopie écrite depuis les années 70 choisissant les années 90 comme jalon plutôt que les années 2000, je trouve ça visionnaire, d’une certaine manière. De la même manière que peindre (je crois) un avatar de Guy Lux (!) comme un représentant antagoniste au sein du monde spectacle, une des têtes de l’hydre dystopique de ce monde, je trouve ça super malin, ça donne du poids à l’anticipation construite par Pierre Pelot.
J’aurais sans doute, à terme, pardonné les passages les plus onirico-stylistiques bizarres du roman, avec plus d’explications de leur signification, surtout mis en balance avec le reste de l’écriture extrêmement organique et naturelle et l’élan anticapitaliste que me semblait embrasser l’auteur. C’est juste dommage qu’il ait poussé certains potards un peu trop loin pour pouvoir conserver mon adhésion. Je lui laisserai le bénéfice du doute pour d’autres œuvres, faute de savoir si ce choix précis était motivé par des principes personnels dégoutants ou une mauvaise ambition plus purement littéraire.

Le clairvoyage T2 – La brume des jours, Anne Fakhouri
98/329
Alors celui-là il fait mal. Très mal, même. Je n’ai plus besoin d’expliquer mon rapport particulier à l’autrice et à la personne qu’était Anne Fakhouri, expliquant tout à la fois mon envie de la lire et la crainte subséquente de ne pas l’apprécier et de devoir verbaliser pourquoi. Après un premier tome complexe mais somme toute plaisant à la relecture, je me suis dit que le timing n’était pas trop mauvais pour la suite et fin. Et oh bon sang que je suis amer.
J’avais espéré un second volume reprenant les qualités premières de son prédécesseur, retrouvant le fil stylistique et thématique initial, celui qui m’avait séduit, s’éloignant des caractéristiques les plus génériquement merveilleuses qui m’avaient perdu pendant sa deuxième moitié ; et c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Je comprends totalement ce que l’autrice a voulu faire, avec ce tome, c’est presque d’autant plus frustrant que ça fait complètement sens : une fois passé dans le monde du conte, il est logique que la causalité et la linéarité de notre monde n’aient plus court. Mais n’empêche que malgré tous mes efforts d’adaptation et de compréhension de ces nouveaux codes, ils me gonflent prodigieusement. L’écriture des contes, avec ses raccourcis narratifs et conceptuels incessants, son éclatement permanent, ses dialogues démantibulés et son bordel thématique, je peux juste pas m’y plonger sans soupirer toutes les deux pages. Totale et inévitable incompatibilité d’humeurs. Ces chapitres courts constituant autant de petites aventures et expositions artificielles avec des rapports superficiels les uns avec les autres ne semblant jamais réellement avancer ou mener à quoi que ce soit, en dépit d’une maigre contribution ponctuelle à la métaphore générale assez claire, et même assez stylistiquement jolie autour de l’expression qui donne son titre au roman : ça n’a pas cessé de me faire rouler des yeux.
J’ai eu l’impression terrible d’une aggravation constante de tous les relatifs défauts que j’avais trouvés à la fin du dernier roman, auquel je n’avais pu guère que trouver des excuses, sans pour autant ressentir, comme parfois ici, une écriture plus pressée par le besoin d’en finir que par la pulsion d’un message à transmettre ou d’une histoire à raconter.
Et je sais pertinemment quel air ça me donne de dire ça, mais n’empêche que c’est quand même ce que j’ai ressenti : et je déteste ça, à égalité entre les deux aspects. Parce que ça me gâche l’entièreté du diptyque.

Un peu de seum, dans cette série là, je vais pas mentir. J’aurais aimé ne blâmer qu’un problème de timing ou d’atmosphère, mais je n’y aurais pas cru, ici, ce qui me rend encore plus amer. Mais c’est pas dramatique. Dommage, mais pas grave. On passe juste à la suite.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

Laisser un commentaire
Your email address will not be published. Required fields are marked *