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Cultugrinations #5

Bonjour, il fait chaud, j’ai la flemme de pondre une intro chiadée, on sait tou·te·s pourquoi on est là : lezzgo.

Cinéma.
On a commencé ce mois doucement ; après Novocaine qui m’a révélé l’existence de la formidable Amber Midthunder (quel nom !), j’ai été remotivé à enfin m’intéresser à Prey, qui avait fait quelques remous à l’époque de sa sortie. Et pour avoir d’ailleurs découvert Predator l’année dernière, le timing était assez parfait.
Et donc, Prey : bah c’était très cool, sincèrement. Bon, le message féministe du film est aussi subtil qu’un coup de pied dans les gonades, et délivré avec autant de douceur, mais l’essentiel c’est l’intention. Et l’intention, c’est un film Predator, mais dans un contexte de contraste technologique majeur entre le Predator et ses proies, tendant à montrer que l’important c’est surtout dans la tête que ça se passe ; je suis pour. La mise en scène est pas forcément exceptionnelle mais l’action est claire et bien pensée, beaucoup de moments stylés, je ne demande pas plus, au fond. Also : Sarii best boy, ça joue clairement, je suis faible face aux doggos dans les films.

Après ça, j’suis allé voir The Amateur, parce que le concept m’avait l’air sympa, et que Rami Malek comme Rachel Brosnahan ont toute ma sympathie. Sauf que bon alerte-pas-spoiler, je comprends pas pourquoi caster Rachel Brosnahan si c’est pour la faire crever dans les 10 premières minutes et la faire revenir pour trois flash-backs à la manque. Et par ailleurs, le film est juste bête comme ses pieds, mal écrit, et surtout terriblement inconsistant dans son message et son ton. Je pourrais m’étaler et expliquer pourquoi en long large et en travers, mais ça n’aurait aucun intérêt. Comme ce film, donc. Next.

Un peu inversement, alors que j’ai complètement lâché la barre MCU depuis le deuxième épisode de Black Panther, je crois, qui était déjà une exception à ma fatigue de la formule Disney-Marvel, je suis allé voir Thunderbolts*. Sans conviction particulièrement marquée, il faut bien le dire, mais avec un peu de curiosité bienveillante quand même. D’abord parce que j’adore la Yelena de Florence Pugh, ensuite parce que j’ai un soft spot de la taille du Tegzasse pour David Harbour, et enfin parce qu’en vrai, j’avais l’impression que la promesse du film changeait un peu de la promesse habituelle des films de super-héros issus de la grosse écurie.
Et effectivement. Si ce film n’est pas forcément celui qu’on veut, c’est quand même un peu celui qu’on mérite, oserais-je. S’il n’est en aucun cas parfait et aurait mérité quelques ajustements scénaristiques et formels pour atteindre des sommets franchement atteignables, demeure que je l’ai profondément aimé. Juste parce qu’il sait exactement ce qu’il veut faire, visant à des ambitions moins boursouflées que la trop grande majorité des films de super-héros, et s’adaptant parfaitement à ces ambitions.
Pour une fois, pour un film à la Suicide Squad, on a des personnages qui sont de réels losers, mais qui sont présentés de la bonne manière afin de quand même susciter la nécessaire empathie à l’engagement. Je les aime, ces nul·le·s – surtout Red Guardian, mon dieu quel adorable abruti – et j’ai envie qu’iels expriment leur plein potentiel au sein d’une trajectoire qui les ferait devenir la meilleure version d’iels mêmes.
Et puis merde, là c’est sans doute super personnel, mais n’empêche : un film de super-héros qui parle de dépression et qui le fait bien, qui se permet même, en filigrane, de parler de la porte ouverte au fascisme par notre apathie criminellement provoquée par le système actuel (et ses dominant·e·s), ça fait du bien par où ça passe. Ouais, ça ne casse pas trois pattes à un canard gauchiste, mais n’empêche que la barre étant au sol, il faut quand même se réjouir quand elle est passée : on a besoin de ce genre de représentations, y compris au cœur de la pop-culture la plus dépolitisée qui soit, plaçant ordinairement le destin du monde entre les mains des privilegié·e·s. Des losers magnifiques qui saisissent leur chance d’être meilleurs et d’agir pour le bien commun, y compris au travers de leur propre thérapie de choc : je prends, merci. À l’aune du MCU, c’est une réelle audace, et il faut le saluer.
Et puis mince, c’est fun. C’est bien, le fun, aussi.

ET PUISQU’ON PARLE DE FUN, OH BOY.
Destination Finale : Bloodlines.
Ma copine était fan de la saga bien avant moi, et m’ayant activement converti à l’amour du cinéma horrifique, évidemment qu’elle devait m’y emmener. Mais avant ça, on s’est fait un petit marathon des cinq premiers épisodes, histoire de faire les choses à fonds, que je sache exactement à quoi me préparer, au delà des quelques extraits flous que j’avais dû croiser auparavant sur les internets. À noter que l’univers actuel des plates-formes est un peu un enfer, quand même, parce que pour les regarder, on a dû se dispatcher sur trois ou quatre services différents, entre abonnements et locations. Mais bref. Faisons un petit tour d’horizon de tout ça.
Destination Finale 1 : Ironiquement, celui que j’ai le moins aimé. Une écriture inconsistance, une réal’ un peu aux fraises (on parle ici de James Wong, qui a réalisé Dragon Ball Evolution, vous excuserez du peu), et un concept encore pas complètement raffiné, c’était marrant, mais surtout parce que ça prenait beaucoup trop au sérieux pour ce que c’était. C’était plus la perspective de ce que cette saga allait pouvoir devenir qui m’a enthousiasmé que le film lui-même.
Chance pour moi, avec le changement de réalisateur et la compréhension plus profonde, à mes yeux, de ce que cette saga devait devenir pour atteindre son plein potentiel, à savoir une comédie noire à propos des normes et régulations, Destination Finale 2 s’est rapidement imposé comme mon épisode préféré de toute la saga. Ironie dramatique permanente, petites audaces de réalisation, scénario beaucoup plus fun et jeu beaucoup plus prononcé autour de la tension du « ah, est ce que c’est ça qui va tuer, ou ça ? Ou bien ça ?! Ah ben non, c’est ça en fait », je me suis infiniment plus amusé. Et en plus y a AJ Cook et je l’aime très fort.
Petite crainte au moment de lancer Destination Finale 3, retour du réal’ original à l’écriture et, logique, à la réalisation, j’avais un peu peur que monsieur veuille se réapproprier son bébé et fasse tout déraper. Heureusement, non, il a compris qu’il y avait mieux à faire avec son concept initial et il joue le jeu. C’est pas parfait, et à mes yeux moins réjouissant que le 2, mais ça se tient quand même fort honnêtement. Et en plus y a Mary Elizabeth Winstead, qui ne sait pas être autre chose que formidable, donc on ne va pas bouder notre plaisir.
Ça se gâte un peu mais pas trop, heureusement, avec Destination Finale 4. Retour au réal’ du deuxième épisode, qui a toujours compris qu’on était là pour rigoler avec du gore et du nawak, mais qui malheureusement, on le sent, à la pression monstrueuse d’une main de producteur avide et pas très créatif sur l’épaule, et qui lui hurle dans l’oreille en permanence « METS PLUS DE 3D ! NAN, C’EST PAS ENCORE ASSEZ ! PLUS ! 3D ! POGNON ! ». Donc voilà, c’est assez vulgaire, c’est pas super bien dirigé, l’écriture est pas la meilleure de la saga, et la 3D c’est nul donc ça pourrit les choses plus que ça ne les arrange ; seul avantage, c’est que du coup y a un petit arrière-goût de nanar que personnellement j’aime bien. Et en plus y a un connard du KKK qui crame, ce qui n’est jamais perdu. Le fait est que je m’y suis toujours plus amusé que dans le premier, ce qui le place assez tranquillement en avant-dernière position sans risque de dégringoler.
Et enfin, Destination Finale 5. Qui, franchement, je trouve, fait super bien le boulot. Ouais, en terme de réalisation, c’est pas le plus folichon – on sent notamment les restes de la passion 3D à certains moments – mais c’est fait assez honnêtement pour, je trouve, faire complètement le boulot : ce qu’on perd en côté humoristique on le retrouve dans la tension de certaines scènes, jouant sur l’élasticité dramatique des éléments introduits dans la machine de la mort, et y a quelques idées de scénario qui n’avaient pas encore été exploitées que je trouve très sympas. Et le twist final reste sublime, même en sachant qu’il est là.
Ce qui nous amène à Bloodlines. Que franchement, j’allais voir sans la moindre conviction, en dehors de la certitude que j’allais passer un bon moment, dans un sens ou dans l’autre. C’était soit une autre honorable entrée dans la saga, soit un foirage tellement monumental que je pourrais au pire en rire à ses dépens. Après tout, plus d’une dizaine d’années après le 5, les probabilités d’une pitoyable tentative de cash-grab nostalgique dont les millenials seraient victimes n’était pas à exclure.
Et le résultat, à mes yeux, c’est le meilleur épisode de la saga. Et de très loin.
Ce film est un condensé complet de tout ce que la saga a de mieux à proposer à mes yeux. Une ironie dramatique poussée au maximum, des morts aussi scénaristiquement contorsionnées que merveilleusement gores et ridicules, une tension narrative constante, des blagues contextuelles incroyables, un cast qui a l’air de s’éclater en permanence – gros big-up à Richard Harmon qui vole toutes ses scènes – et une compréhension totale de ce qui fait la force de cette saga. Avec en plus le luxe d’un caméo sublime du légendaire Tony Todd qui lui laisse toute la place pour briller et reboucle l’axe de son personnage mythique avec beaucoup d’élégance et d’efficacité. Le film sait exactement quand faire tout à fait n’importe quoi pour notre plaisir et quand se prendre un tout petit peu plus au sérieux pour garder le bon rythme. J’ai ri à m’en taper la cuisse autant que j’ai retenu mon souffle en grimaçant en attendant les pires – et donc meilleurs – moments. Vous m’en remettez 10 des comme ça, merci, je prends. Du plaisir complet.
Classement final, pour future référence : Bloodlines>2>5>3>4>1.

Séries.
Petit mois, mais mois quand même.
Je ne pouvais évidemment pas passer à côté du Combat des Chefs version Chabat & Netflix.
Qui… Fait le boulot. Je ne saurais pas mieux dire. Beaucoup de voix familières et plaisantes à entendre dans une telle production, d’autres moins ; qui me font regretter le côté copinage et compagnie du cinéma français, quand même, où, il faut bien le dire, certaines personnes sont bien trop promptes à pardonner ou passer leurs errements à leurs potes. Mais c’est annexe, donc bref.
Je trouve certaines personnes un peu trop dures avec le doublage, je l’ai trouvé ok. Certes pas toujours assez intense ou cartoon pour une telle production, mais pas faux ni à contre-temps, donc ça va. La mise en scène est globalement bonne, quoique peut-être un peu trop lisse, ou audacieuse dans des clous acceptables uniquement parce qu’établis par d’autres productions précédentes ; difficile à verbaliser correctement. Disons que c’est imaginatif dans certaines limites un peu trop faciles.
Et puis après, que dire. Bah c’est du Astérix, hein. Les vilains romains qui tentent un truc, les gaulois qui s’en sortent à leur manière bien franchouillarde et forte en gueule, y a du jeu de mot, y a de la référence en pagaille, y a de la vanne et des moments d’émotions un peu capillotractés… C’est marrant, aussi attendu que ça puisse être : ça fait le boulot. Ce ne sera pas le travail le plus mémorable de Chabat à mes yeux, mais il n’y a certainement aucune raison pour lui d’en avoir honte. C’est honnête, voilà.

Et maintenant, un gros morceau, assez surprenant, qui n’est là, je l’avoue que grâce à l’intense et inexorable travail de lobbying des ami·e·s Medhi et Auriane, que je salue ici chaleureusement : Hollywood, mini-série de 7 épisodes créée/chapeautée par Ryan Murphy. Un producteur que je ne connais que peu, en dépit de la familiarité de son nom ; je sais juste que le monsieur est… complexe. Pour ne pas dire potentiellement problématique.
Et ça se ressent pour moi dans les premiers épisodes de cette petite saga : quand bien même ça fait sens, y a peut-être un peu trop de cul, là-dedans, y a un petit côté voyeuriste dans la réal’, ça m’a gêné. Encore une fois, je ne suis pas pudibond, mais le sexe, j’aime pas quand c’est gratuit, ou surtout quand j’ai l’impression que les plans qu’on me propose ne sont pas tant là pour dire quelque chose que pour faire plaisir à la personne qui tient la caméra.
Ceci étant dit : je ne suis pas obstiné sur la question, cette série est avant tout un cri de révolte par et pour les communautés queer et minorisées. Et de fait, la représentation desdites communautés, y compris à un niveau sexuel, a du sens en elle-même. Alors oui, je trouve que la caméra s’attarde peut-être un poil trop par moments, mais je suis forcé de reconnaître qu’au moins, ce n’est pas complètement gratuit.
Et de toute manière, ce n’est pas le plus important. Le plus important, c’est ce que cette mini-série ose, à savoir, une bifurcation uchronique basée sur des faits et des personnalités réelles. Très basiquement : et si Hollywood avait été plus audacieux dès les années 50, et surtout beaucoup moins rétrograde ? Et si, encore plus basiquement, on avait viré ou plus eu à subir les affres de vieux mecs blancs cishétéros ? Le concept est tout simple, mais il marche super bien, il faut bien le dire. À peu de choses près, on se retrouvait dans Kid Wolf & Kraken Boy. That’s high praise.
Même si la série manque cruellement de subtilité dans la manière dont elle adresse son message à son public, et croyez moi, cette série n’est rien d’autre qu’une série à message, ledit message résonne bien trop fort pour que quelconque âme ayant à cœur le progrès social pour tou·te·s fasse trop la fine bouche. Et cette idée, à laquelle je crois infiniment fort depuis quelques temps, c’est celle que la représentation dans l’art populaire compte, et qu’elle compte infiniment plus que tout le reste. Il suffit parfois d’un bon film, d’une bonne série, d’une interview au bon endroit ou au bon moment, avec la bonne personne, pour permettre à des gens de se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls, et qu’ils ont de l’importance ; qu’ils peuvent et doivent participer à la marche du monde à égalité avec le reste de ce monde.
Hollywood n’est pas parfaite. Je trouve que certains arcs sont un poils rushés, que certains aspects du récit sont peut-être un peu trop simplistes, mais je crois que c’est un symptôme du fait assez évident que cette série n’a probablement pas été énormément soutenue et manquait sans doute de moyens pour faire exactement ce qu’elle aurait voulu avec toute l’ampleur et l’ambition nécessaire. Mais pour autant, je pense que c’est une série assez essentielle pour ce qu’elle parvient à faire, et à vraiment bien faire.
À savoir donner leur juste place à tout un pan d’une culture qui a construit et nourri Hollywood sur le long terme sans jamais recevoir le quart de la moitié du tiers de la reconnaissance qu’elle méritait, sans parler du fait qu’elle a même du en souffrir et continue encore à en souffrir. Et à le faire avec classe, sans acrimonie exagérée ni complaisance. Pour tous les moments où je me disais « Oh, ça c’est pas le personnage qui parle, c’est les scénaristes », j’ai eu autant sinon plus de moments de « Oh, ça c’est BON« . Notamment cette fin. Cette fin est formidable, pour ce qu’elle a de magnifiquement cathartique, mais aussi pour ce qu’elle a de doux-amer ; cette lancinante idée qu’on a privé tant de gens de la possibilité d’exprimer leur art, et qu’on a de fait été privé, collectivement, de tant de merveilles.
Bref, cette série était bien, et je comprends qu’elle soit un doudou pour beaucoup de gens. Mention spéciale à Jim Parsons qui avait l’air de s’éclater et qui fournit ici une performance incroyable de subtilité et de crasse mal née.

Youtube.
Enchaînement direct et transition toute trouvée : Matt Baume. Youtuber spécialisé dans l’exploration des facettes queer de l’histoire de la pop-culture, je l’ai découvert grâce à HBomberguy à l’occasion de son chef d’oeuvre. Histoire de faire une pierre deux coups.
Mais l’important ici, c’est Matt Baume, et ses excellentes vidéos, grâce auxquelles, je pense, j’ai pu d’autant plus apprécier le travail fait sur Hollywood ; c’est grâce à lui que j’ai pu comprendre le travail fait sur les personnages d’Henry Wilson et Rock Hudson, notamment. Et malheureusement, je ne peux pas trop en dire plus à son sujet : les sujets de ses vidéos, bien que se recoupant régulièrement, sont assez variés, toujours présentés d’une manière dynamique et légère, tout en abordant des thèmes complexes et importants. J’ai appris énormément de choses grâce à lui. Et c’est sans doute en grande partie de lui que je tiens la conviction formelle et inébranlable de l’importance de la représentation dans la pop-culture ; parce qu’il m’a donné beaucoup trop de billes à ce sujet.

Un peu dans le même registre, mais pas vraiment, Super Eyepatch Wolf. Déjà cité sur le blog le mois dernier pour son excellente vidéo à propos du CATCH que j’ai enfin pris le temps de finir, et qui, je le confirme, peut vous faire comprendre tout l’attrait qu’un fan comme lui ou moi peut avoir pour cet étrange art qu’est le professional wrestling ; ce créateur m’a beaucoup aidé à traverser le gros coup de mou que j’ai subi en cette fin de mois de mai. Notamment grâce à une série de vidéos sur la série Riverdale, que je n’ai jamais regardée et que je n’ai pas prévu de regarder ; mais y a des gens, comme ça, entre le montage et leur style de présentation, ils peuvent me parler de n’importe quoi, je les écouterais jusqu’à la fin des temps. Je crois que ce monsieur est de ces gens. Et c’est cool, parce que ça contribue sans cesse à l’ouverture de mes horizons. Voilà. De fait, j’ai prévu de creuser son catalogue.

Et puisqu’on parle de catalogue. Si vous me suivez sur les réseaux, vous n’avez pas pu échapper à ma passion aussi soudaine qu’irréductible pour le travail de la chaîne Drumeo. Je ne suis pas musicien. Je n’y connais rien, en dehors de ma relative mélomanie en amateur. J’aime la musique, j’y suis même cliniquement addict, je pense, sans – trop – exagérer. Et pourtant, une fois que j’avais cliqué sur ma première vidéo proposée par l’algorithme – je ne sais même plus laquelle – dont le concept consistait à faire écouter un titre musical sans sa partition de batterie à un batteur pour lui faire proposer sa propre version du morceau, j’étais en chute libre dans le terrier de lapin, sans retour possible.
Je sais que cette chaîne n’est que le sous-produit marketing d’un site proposant des cours aux gens qui veulent se mettre à la batterie ou parfaire leur pratique pré-existante. Mais il n’empêche qu’il exsude de chacune de ces vidéos une passion fiévreuse et enthousiaste pour l’art de la batterie, une camaraderie née de cette passion, quelque chose de contagieux. J’ai tout regardé ou presque en l’espace d’un mois. J’ai découvert des morceaux et des artistes qui ne seraient jamais ou trop tardivement tombés sur mon radar, et j’en suis extrêmement heureux.
J’aime cette chaîne. Là.

J’aime aussi Some More News, tiens. J’aime à dire que c’est un peu Last Week Tonight sous stéroïdes. C’est à dire beaucoup plus énervé. Et un chouïa plus à gauche, aussi. Peut-être un peu moins marrant, mais vachement marrant quand même. Leurs portraits de personnalités de l’alt-right sont particulièrement savoureux. Et éducatifs.

Jeux-vidéo.
Alors.
J’ai déjà pu exprimer ici le fait que j’étais un gamer plutôt timide ; plus concentré sur le pur gameplay et les mécaniques de jeu que sur le pur skill. Raison pour laquelle, depuis des années, je me tiens éloigné de beaucoup de jeux à succès ; par pure crainte de la frustration et de la déception liée au fait d’avoir – ou d’avoir le tenace sentiment d’avoir – les doigts stupides. J’ai ce gros défaut de caractère, quand il s’agit de jouer, de ne réellement prendre du plaisir que quand j’ai le sentiment d’être bon, ou a défaut, de sentir que je peux progresser. J’aime pas suer sur un jeu juste pour m’y faire péter la gueule en boucle, basiquement.
Raison pour laquelle, en dépit de son excellente presse, j’ai toujours eu peur d’Hadès. Parce qu’il me semblait que son gameplay nerveux à base de dashs et de combats rapides allait me mettre sur les rotules. Mais j’ai passé le cap, par je ne sais trop quel petit miracle. Un instant de courage, de témérité ou d’inconscience, allez savoir.
Et boy, quelle réputation méritée. Déjà, on est dans un roguelite, donc l’argument de la difficulté est déjà passablement évacuable, et ce sans compter sur le bon nombre d’options d’accessibilité proposées par le jeu, on peut s’y plonger à son rythme, tranquillement, sans forcer, et avant tout profiter de l’histoire.
Ce qui me permet – habile transition – parler du gros point fort du jeu, et le secret de Supergiant Games (un jour je referai Pyre juste pour avoir l’excuse d’en reparler ici) à savoir leur sens aigu et précieux de la narration. C’est bien simple, étant donné la nature de la boucle de gameplay proposée par Hadès, il fallait une carotte supplémentaire pour que je m’y accroche jusqu’à atteindre sa première fin. Et autant dire que la carotte en question est de proportion mythologique. Je suis venu pour les cabrioles et le sentiment de puissance issu de synergies entre les bénédictions des dieux et déesses de l’Olympe, je suis clairement resté pour savoir si j’allais pouvoir enfin boire un verre avec la pauvre Dusa ou si Pôpa Hadès allait enfin lâcher la bride à son pauvre petit Zagreus qui n’a rien fait pour mériter de tant se faire embêter par son daron.
C’est tout bête, mais le fait de saupoudrer chaque run nerveuse d’un peu de storytelling au long cours, permettant de papoter avec tout le monde entre deux tentatives d’évasion des Enfers, ça donne envie à chaque fois d’en remettre une, juste histoire de voir si on va débloquer la ressource qui nous permettra de débloquer un dialogue supplémentaire ou une nouvelle option avec un personnage qu’on aime bien. Avant d’être un excellent jeu, Hadès est une très bonne histoire, avec des personnages complexes et profonds.
Mais je ne vous apprends rien ; ce jeu est sorti il y a un bout de temps et je suis clairement en retard à la fête. Personnellement, après une première évasion à la 31e tentative et environ 44 heures de jeu, ma passion est un peu retombée. Je ne pense pas reprendre la manette pour aller plus loin et découvrir tous les secrets du jeu, mais ce n’est pas de la faute du jeu, c’est juste comme ça que je suis câblé, je ne suis pas un complétioniste ; je pense juste avoir fait le tour de ce que le jeu a à me proposer en terme de pur gameplay. Je pourrais parler plus largement du jeu, de ses quelques défauts et de ses immenses qualités, mais ce serait superfétatoire ; il mérite sa réputation à mes yeux et c’est tout ce que j’ai à en dire.

Et pour finir : Drop Duchy. P’tit jeu indé qui va bien, mix audacieux entre Tetris et jeu de gestion avec une petite touche roguelite, c’est super malin, c’est bien foutu, et c’est parfait pour se faire quelques petites runs en regardant des vidéos Youtube en même temps pour permettre à mon esprit torturé de se concentrer sur deux trucs pas trop prises de tête à la fois. Nickel.

Pas un gros mois de mai en terme de volume de départ, mais un volume de chronique tout à fait honorable à l’arrivée, moi content.
Vous content·es ? Super. Allez, on se voit le mois prochain.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

3 comments on “Cultugrinations #5

  1. Avatar de Symphonie Symphonie dit :

    Pas eu l’occasion de voir Bloodlines, par contre je te remercie de m’avoir incitée à aller voir Thunderbolts* 😀

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de Laird Fumble Laird Fumble dit :

      Quand je peux aider. 😀

      Aimé par 1 personne

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