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Le rêve sous le pavillon noir, Jeanne-A Debats

Animosity & Error – The Warning (extraits de l’album Error)

Que dire.
Une fois la trilogie Testament terminée, après l’Eschatologie et la Métaphysique – parce que je les ai lus dans cet ordre – quand une nouvelle itération des aventures de Navarre le vampire sale gosse sort, je suis obligé de la lire. C’est presque plus une question d’envie, c’est quasiment une obligation professionnelle confinant à la collectionnite. Au point que j’ai sollicité un SP du présent ouvrage, parce que quand on a des privilèges, ne pas en profiter serait un peu couillon. Merci donc aux Nouvelles Éditions ActuSF de m’avoir envoyé le bouquin du jour.
Qui sans surprise aucune, était fort sympathique. Même si au moment de développer, je vais devoir faire un peu court.

C’est le souci quand on s’attaque à une formule aussi éprouvée qu’efficace et qu’on doit en parler encore et encore : si la qualité comme les intentions demeurent, les compliments se tarissent. C’est tristement mécanique. Et de fait, c’est compliqué de me renouveler, ici. D’abord parce que la première novella qui constitue ce triptyque ne m’était pas inédite, déjà présente en conclusion de Métaphysique du Vampire. Un choix qui m’embête pour la simple redite mais qui fait trop sens ici pour que je boude vraiment : elle fait ici office de réintroduction aux circonstances animant les nouvelles aventures de Navarre et opère dans la continuité thématique et narrative des deux textes suivants, permettant à Rêve sous le pavillon noir d’exister comme un fix-up dense et complet, presque comme un roman en trois parties. Le truc c’est que derrière, c’est quand même assez compliqué de parler des deux autres textes, puisqu’ils dépendent assez directement du premier, et qu’en décrire les enjeux serait synonyme de ruine des enjeux des textes les précédant.

Alors on va rester sur les bases : c’est fun. On a droit à la panoplie complète de la bonne littérature de genre aussi maline que décomplexée, celle que j’associe depuis le début au travail de Jeanne-A Debats. Le genre de travail fait sérieusement mais où on sent que l’autrice derrière le texte s’éclate dès qu’elle en a l’occasion, que ce soit avec une petite saillie mordante, une vanne référentielle ou du mauvais esprit ricanant. Surtout du mauvais esprit ricanant. Et à côté de ça, on travaille comme toujours la figure du vampire d’une manière singulière mais constante, fournissant donc un (triple) récit fantastique divertissant mais riche de réflexions de toutes les natures possibles, parce que s’enrichissant en plus d’une perspective science-fictive assez neuve. Un vampire, c’est bien. Mais un vampire dans l’espace, c’est encore mieux.
Et c’est encore encore mieux – pour aller un tout petit peu plus loin – quand on comprend, grâce à la préface rédigée par l’autrice elle-même, à quel point Navarre lui sert de soupape. Parce que ça colore toutes ses colères, ses débordement de mauvais esprit, comme ses moments les plus tendres et les plus humains, ça ajoute à l’ensemble le supplément d’âme qui fait toute la différence. Dès lors, ses jeux référentiels se font ceux de l’autrice qui se cache à peine derrière lui, de la même manière que ça donne de la consistance à ses valeurs ; la distance de la fiction participe d’une certaine manière à la transparence de l’ensemble. Plus Jeanne-A Debats met d’elle même dans Navarre, plus Navarre prend en épaisseur, et plus ce qu’il représente gagne en organicité et en portée symbolique.

Et si cette recette, dans Eschatologie du Vampire, pouvait parfois donner lieu à une légère indigestion du cynisme lucide et ludique que j’associe à son autrice, ici, je trouve que c’est un poil plus équilibré, et donc parfaitement réjouissant. Certes, on capte de la colère sous beaucoup de mots, mais on décèle tout autant de joie de vivre et d’enthousiasme à partager, de plaisir créatif et d’inventivité littéraire. On rejoint, assez clairement, ici, le sentiment que j’ai pu ressentir à la lecture de L’anneau de Salomon, sans le côté préquelle : certes, c’est encore un peu plus de ce à quoi j’ai déjà eu droit. Mais j’ai aimé ça, alors pourquoi je me plaindrais d’en avoir en rab’ ? Surtout que certes, formellement et thématiquement, je n’ai pas grand chose de nouveau à en dire, mais ça ne veut pas dire que Jeanne-A Debats, elle n’a pas su se renouveler. Au contraire, oserais-je même, elle tente deux trois qui changent à l’aune des des fix-ups Navarriens, pour le mieux. C’est juste que je peux pas en parler sans spoiler comme un sagouin. Et je déteste ça. Alors il va falloir me faire confiance, et partir du principe que c’est encore une réussite, qui fait très bien suite au reste des aventures du vampire le plus insupportablement sympathique de l’univers connu.
Un toast pour la suite (?) de ses péripéties.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

2 comments on “Le rêve sous le pavillon noir, Jeanne-A Debats

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