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Gods of Men T1, Barbara Kloss

City Walls – twenty on pilots (extrait de l’album Breach)

Année compliquée, été compliqué. J’ai été très loin de pouvoir exactement faire tout ce que j’aurais voulu faire ces derniers mois, et je crois que ça s’est vu sur le blog. Mais comme dirait Rocky, l’important c’est pas le nombre de fois où on tombe, c’est le nombre de fois où on se relève. Et si le rythme ne va pas se retrouver dans l’immédiat – parce que j’ai encore la moitié d’un roman à relire (professionnellement) – au moins, j’ai un pied de retour sur le pédalier, et on peut envisager avec un peu de sérénité un véritable retour aux affaires. Surtout que je viens de renouveler mon abonnement WP pour un an, alors faut rentabiliser.
Mais puisqu’on parle d’affaires : la rentrée de J’ai Lu pour les mois de septembre et d’octobre envoie du très très lourd à mes yeux, et leur catalogue a réussi à me donner très très envie. De fait, la lecture du jour, au delà de s’inscrire dans mon éternelle démarche de tenter des trucs, s’inscrit surtout dans une série de 5 SP que mon très cher éditeur de poche a gracieusement accepté de m’envoyer. Je suis extrêmement reconnaissant et pour toujours leur débiteur.
Même si bon, là, pour ce volume là, j’avoue que je savais un peu que je prenais le risque d’être… Ne disons pas déçu, parce que mes espoirs étaient minces, mais plutôt… peu convaincu. Et effectivement, on ne peut pas dire que je sois très client du travail de Barbara Kloss.
Si je devais le plus sobrement et concisément possible résumer mon avis sur ce roman, je dirais qu’il est : ok.

Sable survit en tant que guérisseuse au milieu des Landes, province déshéritée du Royaume de Corinthe, partageant son temps entre l’aide qu’elle peut apporter à son entourage et les menus larcins qu’elle ose commettre afin d’améliorer son ordinaire. Son quotidien bascule lorsqu’elle est rattrapée par son passé, celui qui l’a poussée à l’exil une dizaine d’années auparavant, quand elle était encore la princesse Imari, vivant à la cour d’Istra. Forcée à une nouvelle fuite, Sable va devoir faire face à ses démons intérieurs, autant qu’à ceux que constituent ses poursuivants, dont le Prince Jeric, Loup de Corinthe.

Pour être tout à fait honnête, j’ai su très vite en le lisant que Gods of Men ne me laisserait pas une impression pérenne, pas plus qu’il ne me fournirait beaucoup d’éléments d’analyse quant à mon ressenti à son égard. Ce roman ne pêche vraiment nulle part ; il est d’abord et avant tout victime de mon expérience de lecteur. Son problème, à mes yeux, ce n’est pas tant qu’il échoue à quoi que ce soit, c’est uniquement qu’il n’est jamais – à une seule maigre exception – parvenu à me surprendre, ou à me convaincre qu’il réussissait particulièrement bien à remplir les missions qu’il s’était assigné. Pour le dire un peu crûment, mon impression générale de ce texte, c’est que je l’ai déjà lu par le passé. Sans aller jusqu’à l’accuser de constituer une pénible collection de clichés, je pourrais quand même le juger un peu sévèrement comme un empilement de tropes.
Alors oui, j’ai senti que l’autrice essayait d’insuffler de sa personnalité là-dedans, qu’elle avait tenté de réels efforts de world-building, que ses tropes étaient là par envie de les travailler un peu au corps, pas juste pour remplir un cahier des charges. Mais pour autant, à l’arrivée, je suis un peu obligé de constater que l’impression est quand même là.

Le truc, c’est quand même que le roman mobilise un bon paquet d’idées très convenues pour un roman de fantasy de ce genre là, avec des enjeux très manichéens, des personnages relativement unidimensionnels, et une construction extrêmement classique. Mais le fait bien. Et c’est un peu compliqué de balancer ces deux aspects du roman pour moi, au moment de le juger et de verbaliser ce jugement ; parce que vous savez à quel point j’ai du mal avec l’idée d’originalité comme métrique efficace de la critique. Certes, je trouve que les ambitions créatives de Barbara Kloss, dans ce roman, sont beaucoup trop basses et superficielles pour parvenir à me séduire, mais je pense que ce ressenti est pour l’essentiel nourri par le contraste s’opérant avec le reste de ce tout ce que j’ai lu ces dernières années (c’est aussi vous que je regarde, Les Syyrs).
En fait, je crois que le cœur de ma relative frustration, c’est que ce premier tome est un long prologue à la promesse formulée par ce roman quand j’ai décidé de le demander en SP et qui constitue l’accroche de son quatrième de couverture : « Quand la musique devient magie ». Vous connaissez mon attachement à la musique en littérature, maintenant, et force est de constater que si la promesse est bien présente, avec les pouvoirs de notre héroïne exposés dès le prologue, usant d’une flûte magique pour lancer l’intrigue, l’exécution de ladite promesse est à mes yeux assez creuse.

Le truc, c’est que Barbara Kloss, il me semble, a une écriture très scénaristique, avec ce que ça suggère de qualités et de défauts. Peu de lyrisme exacerbé, pas beaucoup de figures de style, mais beaucoup d’efficacité et de langage visuel ; elle évoque plus qu’elle décrit, elle utilise des épithètes très évanescents et peu d’éléments concrets ou techniques. Elle a terriblement peur de l’ennui ou du moindre temps mort, et tente autant que possible de faire passer les émotions de ses personnages par l’action et quelques dialogues très secs. Ce qui, dans une certaine mesure, fonctionne complètement, pour peu qu’on se repose uniquement sur les dynamiques interpersonnelles mises en avant dans le cœur du récit : on est sur du enemies to lovers pur jus, et ce n’est certainement pas un spoiler tant l’autrice met le paquet là dessus d’entrée de jeu. Et bon, ce n’est certainement pas un défaut en soi non plus, pour peu qu’on soit le public ou que ce soit un axe narratif dont on est friand et qu’on recherche activement. J’avoue que je ne suis pas du tout client, en tout cas pas articulé aussi frontalement, et avec aussi peu d’ambition concernant tout ce qui entoure cet axe.

Mais le fait est que c’est quand même passé tout seul. Je n’ai jamais roulé des yeux, je n’ai jamais soupiré, je ne me suis jamais senti insulté, contrairement à d’autres bouquins affichant pourtant des caractéristiques autrement plus proches de mes sensibilités littéraires. Certes, j’ai facilement identifié dans ce roman ce qui pouvait ne pas m’y plaire, sans pour autant concrètement me déplaire, mais j’y ai aussi et surtout identifié des envies littéraires qui ne sont juste pas les miennes : je pense que j’ai mis un pied dans un territoire qui m’était simplement totalement étranger. Dès lors, je ne me sens pas vraiment habilité à juger un roman selon des critères qui n’ont absolument pas présidé à sa création ; Barbara Kloss voulait évoquer une idée qui lui plaisait au travers de personnages portant sur eux l’essentiel de la tension dramatique, là où je recherche plus souvent des systèmes et des technicités littéraires s’appuyant sur des personnages pour exister. Forcément, de là, je ne pouvais que prendre ce roman à l’envers, avec ma méthode de connaissance préalable minimale.
Je me dis, en toute logique, que pour un public moins exigeant que moi dans les aspects les plus « littérairement littéraires » de l’écriture, ce roman fait tout à fait le taff, et je trouve ça super. J’oserais même penser que si je l’avais lu quelque chose comme une dizaine/quinzaine (aïe) d’années en arrière, j’aurais pu tout à fait trouver mon compte là dedans. Juste, aujourd’hui, bon… J’ai du mal à être impressionné. Sans pour autant trouver ça mauvais.
Donc ouais : c’est ok.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

One comment on “Gods of Men T1, Barbara Kloss

  1. Avatar de tampopo24 tampopo24 dit :

    Nous devons être de la même génération car. Je n’ai pas été impressionné par cette œuvre plébiscité de partout par des lecteurs peut être un peu plus jeunes que nous en matière de fantasy. J’ai aussi besoin de plus.

    Aimé par 1 personne

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