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Les Chroniques de l’étrange T1 – Les 81 Frères, Romain d’Huissier

Heartache – From Ashes to New (extrait de l’album Blackout)

Voilà une relecture que je me promets depuis un bout de temps.
J’ai découvert Les Chroniques de l’étrange au merveilleux temps des MIR (les vrai·e·s savent), et le coup de cœur fut immédiat. Mais comme je suis un garçon parfois inconstant, je n’ai jamais fini la trilogie, gros nul que je suis ; je suis resté coincé à la fin du deuxième tome, me promettant de m’y remettre un jour. Sauf qu’à force bah il me fallait me remettre les premiers tomes en tête pour profiter à fond du dernier, quand bien même il me semblait avoir l’essentiel des précédents en tête ; faire confiance à sa mémoire, c’est bien, mais faut pas exagérer non plus. Les années passent et la vieillesse guette, sournoise.
Bref ! Il était plus que temps de tenir ma promesse à moi-même et de me remettre à l’ouvrage : parce que j’avais tant aimé cette lecture à l’époque que je voulais l’avoir sur le blog et la terminer. Et aussi parce qu’en ce moment, je crois que ce genre de travail littéraire est celui dont j’ai le plus envie et besoin.
Verdict à la relecture : c’est un peu différent de mes souvenirs. Pas spécialement mieux, certainement pas moins bien, juste un peu différent. Et c’est super, parce que ça me donne des trucs à dire, et ça valide complètement la démarche.
Youpi.

Johnny Kwan est fat si à Hong Kong, exorciste et enquêteur, naviguant avec compétence entre les différents milieux de la singulière cité, exerçant ses talents pour le plus offrant. Et le plus offrant, tout récemment, c’est Anthony Chau, milliardaire porté sur l’occultisme et les traditions, qui le charge de retrouver de précieuses antiquités lui ayant récemment été volées avec une violence peu coutumière. Une mission qui s’annonce mouvementée, et dont les implications pourraient bien dépasser des considérations purement pécuniaires.

Ce que je n’avais pas oublié, et la force première de ce roman, je crois, c’est son ambiance. C’est aussi bateau que vrai : le Hong Kong ésotérique respire à travers les lignes, notamment grâce à l’évidente passion de l’auteur pour son matériau. C’est riche, ça fourmille de détails culturels et techniques qui viennent sans cesse densifier le récit et épaissir sa trame ; on y croit parce que c’est trop solide pour ne pas exister, d’une certaine manière. Alors certes, ça confère à l’ensemble un côté un peu procédurier qui m’avais complètement échappé la première fois, nécessitant pas mal de passages explicatifs de la part de notre protagoniste. Mais je trouve que l’équilibre demeure extrêmement bien préservé ; d’abord parce que le rythme est très bon, alternant bien entre les phases d’enquête et d’action, ensuite parce que toute l’exposition technique apporte à l’atmosphère et à la crédibilité de l’ensemble. Il y avait du contexte, et rien n’était gratuit. Dans le pire des cas, on se rend souvent compte que toute information qui nous est fourni pourra nous être utile plus tard.
Et puis surtout, à mes yeux, le récit fonctionne aussi bien parce qu’il participe, par sa construction, indirectement à la caractérisation de Johnny Kwan. Tout ce qu’il choisit de nous dire ou non nous en offre beaucoup sur son tempérament et ses principes.

Et j’avoue que ça aussi m’avait échappé, avec le temps, ou avec un regard pas aussi affûté qu’aujourd’hui, lors de ma première lecture : notre héros ne tombe pas dans le piège d’un profil trop convenu. Alors peut-être que mon éternelle faiblesse pour la figure du privé revient encore me hanter, mais n’empêche que c’est toujours un plaisir de lire un protagoniste du bon côté de mes valeurs sans pour autant être trop bêtement lumineux. J’aime la grisaille dans un monde qui pourrait facilement verser dans le manichéisme ; et je crois d’ailleurs que c’est bien le parti-pris de la complexité et de la profondeur morale choisi par Romain d’Huissier qui fait que ce roman fonctionne toujours aussi bien à mes yeux. Dès qu’il est question de démons, de fantômes et de divinités, il est beaucoup trop simple de verser dans les questions de bien et de mal, avec des cibles évidentes et des pourfendeurs pré-justifiés dans leurs actions. Au contraire, ici, on a du compromis, des sacrifices et des compromissions, rien n’est simple ou simpliste, et c’est pour ça que malgré mes souvenirs, j’ai pris autant de plaisir à lire ce que j’avais sous les yeux.

Mais je ne voudrais pas me gâcher moi-même des munitions pour les tomes à venir, donc je vais m’arrêter là. Je suis à peu près certain qu’après cette très bonne mise en bouche, le roman à venir dans la trilogie est encore meilleur, et de là, le troisième sera un délicieux mystère à découvrir pour de bon. Je m’accorde un joker préventif : ne pas trop en dire pour pouvoir me lâcher à l’avenir.
Rendez-vous est donc pris pour La Résurrection du Dragon.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

3 comments on “Les Chroniques de l’étrange T1 – Les 81 Frères, Romain d’Huissier

  1. Avatar de oursinculte L'ours inculte dit :

    Aaaah, ils ont toujours une jolie place dans ma bibliothèque. Je me ferai peut-être une relecture aussi, qui sait ? J’ai pris gout a la relecture l’an dernier

    Aimé par 1 personne

  2. Avatar de Symphonie Symphonie dit :

    Va falloir que je le lise quand même un jour 😀

    Aimé par 1 personne

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