Je me doutais un peu, en composant ma mini-PàL la plus récente, que ce deuxième épisode de la Série Noire allait arriver. Pour être tout à fait franc, je le souhaitais même à moitié : certaines de mes dernières acquisitions littéraires, en occasion ou en récupération, n’étaient que des vœux pieux de ma part en direction d’œuvres vieillottes. Oui, j’étais un peu curieux, mais je ne nourrissais aucune illusion quant à leur qualité ; les miracles sont rares quand le nom est complètement inconnu, de la maison au titre en passant par l’auteur. Et à vrai dire, moi qui essaie de réduire un maximum la PàL générale avant de la re-remplir, par économie de sous autant que de place, je ne suis pas spécialement mécontent à l’idée de pouvoir évacuer quelques titres de façon expéditive, de faire le ménage par le vide.
Alors disons qu’en plus d’un certain manque de motivation générale à lire ces derniers temps, le procès d’intention dressé par mes soins aux trois abandons du jour ne les ont pas aidé à passer le cap d’une lecture complète. Je savais qu’ils étaient vieux et que cela n’allait certainement pas jouer en leur faveur, sans me douter que ce serait aussi frappant aussi vite. Après, j’ai quand même lu de vieux trucs édités d’une façon aussi datée me parler et me donner des gages d’une qualité bien plus immédiatement probante. Je veux donc bien confesser une certaine impatience de ma part, mais croyez moi sur parole : Les éditions « Le Masque|Science Fiction » ne semblent pas être le pinacle de la modernité littéraire de leur époque, si on se base sur cet échantillon de trois titres.
Ultimax, Keith Laumer
44/251
Pas grand chose à dire, en vrai. Je ne peux même pas dire que ç’avait l’air particulièrement mauvais ou idéologiquement puant. C’est juste que j’avais l’impression croissante d’avoir déjà lu ce genre d’aventure décomplexée et joyeusement couillonne par le passé, et probablement de façon plus maline et inventive. Le sentiment d’un pulp sans prétention mais sans grande envergure non plus ; sans avoir de réel reproche tangible à formuler, mon intérêt n’était pas suffisamment titillé pour que je lui consacre plus de temps. Dont acte.
Une dernière lueur, Vincent King
20/249
Bon bah là c’est plus clair et évident. Après quelques pages pas inintéressantes en terme conceptuel, bien que très confuses en terme de rythme et de concordance des temps, avec une Terre hostile envahie par des vilains ET étranges ; notre héros rencontre une mutante à 4 seins et deux utérus et explique que les hommes purs comme lui doivent se battre pour préserver la pureté des gènes de l’humanité. Hop là, poubelle, sans problème.
Planètes à vendre, A.E. Van Vogt
52/286
Ça commençait pas mal, au moins conceptuellement. Une jeune femme débarquant dans un système solaire distant de la Terre, dans un monde qu’on devine être une sorte de Far West spatial où l’argent des grosses compagnies est roi, kidnappée et empoisonnée pour être obligée d’aider à capturer un magnat de l’industrie locale aux trop grandes prétentions. Ç’aurait pu être original et même assez malin dans la façon de dénoncer un capitalisme sauvage dangereux même à l’échelle des étoiles, mais on évacue trop vite le point de vue de cette jeune femme pour se concentrer sur celui du magnat qu’on devine très vite être trop fort et trop intelligent pour se faire avoir par quoi que ce soit. Et après une première péripétie prometteuse évacuée de façon expéditive et laissant croire que l’auteur se trouve vraiment super malin alors qu’en vrai, bof, on semble complètement changer de sujet. Et mon intérêt est retombé aussi vite que l’ellipse a balayé ce qui s’était passé auparavant, certainement pas aidé par ce qui ressemble furieusement à une forme d’essentialisation misogyne de ses personnages féminins.
Bref, c’était pas brillant du tout. Et si je suis un peu frustré de n’avoir pas su trouver la force ou les raisons suffisantes de pousser plus loin chacun de ces ouvrages, au moins, c’est ça de moins à lire dans l’immensité de la bibliothèque auto-régénérante. Le quota de vieilleries un peu moisies est atteint pour la période actuelle, on va peut-être pouvoir se concentrer sur autre chose de plus réjouissant, maintenant.
Hop.
Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉
