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L’univers en folie, Fredric Brown

Failures – Be The Wolf (extrait de l’album Torino)

Fredric Brown, grand nom s’il en est, à la réputation faite et refaite ; je pense ne pas avoir vraiment besoin de vous expliquer pourquoi après avoir lu Martiens, go home ! ou Fantômes et farfafouilles il y a de ça bien des années avant blog, je m’étais promis d’explorer un peu son travail. On m’a parlé de L’univers en folie en particulier, et nous voilà donc.
Je sais pas si c’est l’âge, de mon côté ou du côté du roman du jour, ou bien si je suis vraiment devenu trop difficile en ce qui concerne l’humour littéraire, ou encore si c’est une question d’avoir encore une fois découvert des descendances de meilleure qualité que le pionnier, mais euh… Bah franchement, même si ça me chagrine un peu de l’admettre, j’ai pas trouvé ça terrible du tout. Médiocre, même.
Du coup, je vais faire court.

Alors, pourquoi ça coince ? C’est pas abject, comme lecture, honnêtement. Je suis même allé au bout, ce qui ces derniers temps, n’était pas une garantie. Ça file assez droit, les péripéties s’enchaînent proprement, y a régulièrement de plutôt bonnes idées, dans le genre isekai-uchronie ; en dépit de la vieillesse évidente des enjeux et du contexte choisis par l’auteur, comme certains de ses moins bons choix, une bonne partie des reproches qu’un lecteur « moderne » comme moi peut faire à un récit comme ça sont un peu caduques, parce que ces choses-là ne sont pas vraiment de la responsabilité directe de Fredric Brown. Je veux dire que ce bouquin a 50 ans, et que vu ce qu’il choisit de raconter, ça ce serait senti quoi qu’il arrive, je le crains. Alors bon, le héros plus obnubilé par le fait de retrouver sa dulcinée sans s’embarrasser de savoir si elle ressent les mêmes sentiments que lui, les raccourcis narratifs rafistolés au technobabble, les approximations logistiques, tout ça, bon… Je passe. Je préfère me concentrer sur les éventuelles fulgurances que sur les inévitables lourdeurs d’une autre époque, que ce soit moralement ou littérairement ; d’autant plus qu’ici, lesdites lourdeurs ne sont franchement pas si pires.

Non, mon problème, c’est juste que je n’ai pas souri. Genre pas du tout. À vrai dire, il a fallu que je me rappelle à mi-parcours que Fredric Brown était censé être un auteur rigolo pour m’expliquer à moi-même ma déception. C’est fade et plat, dans l’ensemble, à mes yeux. Peut-être est-ce dû au fait que l’essentiel de l’humour de l’auteur dans ce roman est référentiel et terriblement lié à son époque de parution, auquel cas je n’ai simplement pas les codes, et c’est pas grave. Mais même en considérant cela, ou en envisageant ce roman plutôt comme un roman d’aventures sciences-fictives mâtiné d’humour plutôt que l’inverse, je ne peux pas pas m’empêcher de me dire que c’est quand même globalement raté. On est dans ce genre de roman où l’absurde me semble plus une forme de pis-aller qu’une réelle ambition ; c’est sans doute pour ça que l’essentiel des blagues sont tombées à plat à mes pieds sans provoquer d’autre réaction chez moi qu’un éventuel haussement de sourcil dubitatif.
J’ai du mal avec ces histoires qui prennent un temps sérieux et ostensiblement pragmatique à se mettre en place pour ensuite annoncer un bouleversement basé sur quelques détails vaguement farfelus et finalement surfer timidement sur la ligne de crête entre les deux pour le reste de l’histoire. J’ai juste eu le sentiment d’un auteur qui avait une vague idée centrale – sympathique au demeurant – mais qui n’avait pas vraiment de chair à y adjoindre, que ce soit du côté science-fictif ou humoristique. Du coup, l’ensemble m’a semblé très mou et pas franchement inspiré, du début à la fin. Surtout la fin, d’ailleurs. De fait, j’oserais même dire que tout ça m’a paru un peu feignant. Convenu. Comme une parodie simpliste vue et revue. C’est peut-être ça, le truc, finalement : c’est une vieille parodie d’œuvres qui ne me sont pas familières, donc je ne suis bêtement pas le public. Et je n’ai aucune chance de l’être.

Et ça m’embête, parce que normalement, j’aime bien Fredric Brown. Mais ouais, là, la sauce n’a jamais prise. J’ai souffert tout le long d’un ennui poli, me sentant complètement extérieur à une histoire juste assez maîtrisée pour ne pas être nulle, mais jamais assez farfelue pour être vraiment intéressante. Je crois que la distance temporelle a été particulièrement cruelle sur ce coup-là, d’autant plus en considérant ma difficulté régulière à entrer dans les histoires humoristiques, sans parler de les apprécier à fond ; terrible conjecture.
Bah, j’aurais d’autres occasions à saisir. C’était pas la bonne cette fois, rien de dramatique.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

1 comments on “L’univers en folie, Fredric Brown

  1. Je me rappelle l’avoir aimé à sa lecture voilà… de très nombreuses années. Mais je n’en garde aucun souvenir. Ton billet me convainc de ne pas tenter une relecture aujourd’hui.

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