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Cinémâh – FEFFS 2024

Vous noterez l’effort de mise en scène, pour une fois.
Je fais les choses sérieusement.

Pour accompagner la lecture de cette chronique, pour une ambiance optimale, je conseille l’écoute du morceau Ccut up, du groupe Duchess Says, qui accompagnait la bande-annonce du festival avant chaque diffusion.
*CLAP*

Bon, le cinéma, c’est clairement pas ce qui anime le plus ce blog, mais ça reste quelque chose de très important dans ma vie. Même si depuis mes études dans le domaine – la mention de ma licence est contractuelle en tant que cinéphile patenté, je suis désolé, j’ai pas le choix si je veux garder ma carte de membre – j’ai bien compris que je n’aimais pas ce médium autant que j’aime la lecture, j’ai quand même pu y trouver au fil des années un ravissement singulier, autant qu’un matériau rêvé sur lequel exercer mon esprit analytique ; je kiffe presque autant prendre un bon film en travers de la tronche que d’en décortiquer la mise en scène et les sens plus ou moins cachés au fil de son visionnage. Et c’est d’autant plus plaisant qu’au cinéma comme en littérature, il y en a pour tous les goûts et tous les formats spirituels.
Et de fait, tout comme pour mes bouquins, j’aime particulièrement mon cinéma avec de l’Imaginaire dedans. D’une parce que ce sont les histoires que je préfère au premier degré, mais aussi que ce sont les meilleurs prétextes – je trouve – à des audaces narratives, allégoriques et surtout, puisqu’on parle de cinéma, à de la bonne mise en scène et de la réalisation innovatrice.
Et donc : le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. J’y étais déjà allé il y a quelques années, pour deux trois films et une sélection de court-métrages mais je n’avais pas poussé l’expérience. C’était sympa mais pas transcendant ; je n’avais pas assez joué le jeu.
Cette année, motivé par ma partenaire et une politique locale où ma bien-aimée carte UGC illimitée me donnait accès à tous les cinémas de la ville, il était temps de faire les choses à fond et de sur-rentabiliser un abonnement déjà bien éprouvé le reste de l’année.
24 films en une semaine, boom.
Et comme c’était une expérience, pour le coup, absolument formidable, et que je l’avais anticipé, j’ai décidé qu’un compte rendu exhaustif de l’expérience était de mise ; un blog, ça sert aussi à ça. La seule réelle et épineuse question qui s’est posée à moi quant à ce compte-rendu, c’était son articulation. Comment c’est-y que je range tous mes films, et dans quelle mesure je me laisse la liberté d’en parler ou non ?
La réponse s’est faite un peu tard dans mon esprit, mais quelque part, juste à temps. Je vais tout simplement faire ça par blocs. Plutôt qu’une chronique chronologique qui serait fort pénible à écrire et à suivre faute de transitions aisées et de liant thématique, je me suis dit que j’allais faire ça dans l’ordre de mes préférences, tout simplement, en ménageant simplement un petit espace initial à la rétrospective John McTiernan dont le FEFFS était légitimement très fier. Et donc après ça, je vais d’abord vous parler des films que je n’ai pas aimés ou qui m’ont déçus, pour ensuite aller vers mes ressentis un peu plus mitigés, en finissant par les métrages qui m’ont laissé sans grand chose voire rien à redire.
Parce que je veux d’abord et avant tout vous transmettre des encouragements à partager ce qui m’a touché que vous laisser avec la moindre trace d’amertume en conclusion de cette chronique : l’Art, sous toutes ses formes, ça doit être positif, au bout du bout.
Voilà pour l’intro. Maintenant, parlons Cinémâh, voulay-vous.

Et quoi de mieux pour commencer que le premier film que nous avons vu, et qui était pour moi une découverte quasi-complète : L’affaire Thomas Crown, dans le cadre, donc, de la rétrospective John McTiernan, aka le réalisateur dont l’arrêt stupide de la carrière est sans doute l’un des plus grands scandales artistiques de l’histoire d’Hollywood à mes yeux, et une infinie frustration. Ce film était un très bon début. Moi qui croyais aller voir un pur film de braquage dans la veine d’un Ocean’s Eleven, je me suis en fait retrouvé en face d’un duel psychologique mêlé de romance sur fonds de thriller crapuleux ; et c’était un régal. D’abord parce que comme toujours avec McT, la mise en scène et la réalisation sont impeccables, avec une construction narrative aux petits oignons, où tous les détails comptent, avec des personnages vulnérables en dépit de leurs forces, et tout particulièrement ici un duo de tête brillant ; j’ai adoré voir évoluer ces deux personnes trop intelligentes pour leur propre bien, toujours poussées à avoir un ou deux coups d’avance sur le monde qui les entoure, à la fois propulseurs et obstacles à leur progression. C’est haletant, c’est malin, c’est tendre à sa manière, c’est très très cool.
Ensuite dans le bloc McTiernan, je pense qu’on peut regrouper des films que je ne voyais certainement pas pour la première fois : Last Action Hero, Une Journée en Enfer et Le 13e Guerrier. Pour les deux premiers, aucun surprise, c’est culte pour d’évidentes raisons, et c’était absolument délicieux. À noter cependant : la présence dans la salle de la formidable Meeea, vidéaste de grand talent ayant pour beaucoup contribué à mon adoration de Last Action Hero, et dont l’enthousiasme dans le rang juste devant moi était hautement communicative pendant la séance, qui a eu la grande amabilité de me laisser échanger quelques mots avec elle après la séance, c’était très cool. Et par ailleurs mais moins important, j’ai pu à l’occasion de mon visionnage de Die hard With a Vengeance revoir ma hiérarchie des Die Hard, refaisant passer le 1 au dessus du 3, constatant quand même que la fin de ce dernier avait quand même un peu souffert de certaines décisions de la production, me faisant considérer le premier comme une sorte de petite capsule de perfection de bout en bout, moins réjouissant dans ses fulgurances peut-être, mais plus solide dans l’ensemble. Quant au troisième film de cette petite liste, je voulais le revoir pour être sûr. J’étais presque sûr que j’allais l’aimer comme la première fois, notamment marqué par cette putain de scène du feu de camp au début du film, et ce en dépit des quelques défauts du métrage à imputer encore une fois à sa production infernale. Et effectivement, ce 13e Guerrier est toujours trop cool, malgré ses évidents défauts de rythme et de densité narrative. On a beau sentir qu’il manque des bouts, que tout n’est pas poussé aussi loin que le réalisateur l’aurait sans doute voulu, mais bon sang, que c’est toujours beaucoup trop stylé. Et je me répète, mais bordel, cette scène du feu de camp, tudieu que c’est une preuve du génie de mise en scène de McTiernan. Des réalisateurs d’action comme lui, sachant injecter autant de panache dans leurs personnages et leurs plans, je pèse mes mots, ça nous manque aujourd’hui.
Voilà, ça c’était pour le côté rétrospective. McT forever.

Maintenant on peut passer au reste de la programmation. Et autant prévenir, si vous faites de l’hypertension, évitez la prochaine section, parce que ça va être riche en sel.
J’ai assez durement hésité entre deux films pour la déshonorable place de pire film du festival à mes yeux ; et je dis bien pire et non moins bon, que ce soit clair. Et j’ai finalement opté pour In a violent nature, de Chris Nash.
Parce que si je peux parfois pardonner à un film de mal exprimer ce qu’il a à dire, ou de mal composer avec ses contraintes extra artistiques, j’ai beaucoup plus de mal à laisser passer l’ennui et ce que je perçois comme de l’indécision. Si le concept de départ de nous offrir un slasher du point de vue de son monstre tueur est absolument alléchant sur le papier, le réalisateur se perd très vite en la compagnie de ce dernier, ne sachant absolument pas ce qu’il veut réellement nous raconter, et ne fait en réalité absolument rien de son idée.
On a droit à de très très longs plans en steadycam qui suivent notre tueur simplement marcher dans la forêt pendant quelque chose comme 15% à 20% du métrage, qui n’ajoutent absolument rien à la narration finalement ultra classique du film, cette dernière souffrant déjà d’une direction d’acteurs complètement aux fraises et d’une incapacité criminelle à tenir une perspective cohérente tout le long du récit. Trop effrayé sans doute à l’idée de trop transgresser les règles établies du slasher, le réalisateur tombe dans le piège qu’il s’est lui même tendu en ne faisant pas confiance à son concept et nous balance trop régulièrement des séquences filmées du point de vue des victimes, alourdissant déjà son rythme de plomb de dialogues insipides à la pertinence discutable, notamment dans son dernier tiers, et se perdant entre un ton très sérieux et des séquences tangentes à la parodie, me rendant confus en plus d’ennuyé.
Mon impression, sincèrement, c’est que le réalisateur a du travailler avec un budget rachitique et a donc dilué ce qui n’aurait dû être au départ qu’un moyen métrage médiocre, jusqu’à péniblement arriver à un standard acceptable pour la plate-forme qui lui avait commandé le projet. Et de fait, Chris Nash commet ainsi, avec cette pathétique tentative de déconstruction du sous-genre du slasher, le pêché capital du cinéma à mes yeux : il oublie de seulement essayer d’être divertissant.

Et d’un extrême du spectre des pêchés du cinéma à un autre, voilà le prétendant à la dernière place qui s’en est sorti de peu ; face à l’ennui de notre triste gagnant, je voudrais vous parler de la prétention de son dauphin, La Plate-forme 2, signé par Galder Gaztelu-Urrutia, film de clôture du festival.
Bon, j’avais pas vu le premier. Mais un rapide résumé m’aura suffit à comprendre qu’a priori, le scénario n’était pas forcément le focus principal de cette saga, et que j’allais pouvoir raccrocher les wagons assez vite. D’une certaine manière, j’avais aussi tort que raison. Dans le sens où effectivement, j’ai tout à fait compris de quoi il était question dès les premières minutes du film, mais que j’avais absolument sous-estimé l’attention portée à son scénario par l’auteur-réalisateur du film.
Et bon sang de bois, qu’il y a des choses à dire.
J’en ai vu et lu, des pensums prétentieux et creux à la fois, mais ce film est dans le haut du classement. Conceptuellement parlant, franchement, je peux complètement adhérer à un univers tel que celui développé par La Plate-forme ; l’allégorie de la lutte des classes et de la difficulté de l’organisation politique par le prisme d’une prison comme celle-là, je pourrais l’admettre avec assez de soin dans le traitement. Ça ou un ton suffisamment assumé, un peu ironique, histoire de faire un clin d’œil aux gens qui regardent, de faire comprendre où est le récit et où est la métaphore.
Sauf qu’ici, la subtilité, y a pas. On se prend complètement au sérieux. Je suis convaincu que le réalisateur est persuadé d’avoir pondu un truc révolutionnaire et spectaculaire, de pouvoir éveiller les consciences avec son truc. Sauf que c’est absolument n’importe quoi. Je lui accorderais sans mal une réelle maîtrise technique et un certain sens de l’image, mais c’est guère tout. Parce qu’à force de vouloir caser du symbolisme absolument partout, de vouloir pousser les potards de son allégorie (bancale) à fond dans tous les registres, le film oublie simplement de faire basiquement sens. Et ce n’est pas une exagération de ma part, un pinaillage autour de l’idée surexploitée de suspension consentie de l’incrédulité, je vous assure, c’est juste débile à ce point, selon moi.
Le résultat final, à mes yeux, c’est un pénible spectacle nihiliste et putassier où la souffrance humaine est un divertissement en soi, justifié par sa mauvaise nature et son incapacité à apprendre et à vivre en société. Ironiquement, aucune place pour la nuance dans le traitement de ses personnages pour l’auteur, tout est caricatural et prétexte à des séquences filmées avec une gravité suintant de la fierté insolente d’un cinéaste qui a clairement tout compris, contrairement au reste du monde. Insupportable. Au moins, j’étais tellement agacé et atterré que je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer, c’est toujours ça.

Voilà, ça c’est pour le fond du tonneau, les films qui se sont conclus sur un silence gêné et des regards en coin de la part de la majorité de la salle de ciné. Des films dont j’avais beaucoup de choses à dire parce que leur profonde médiocrité n’était pas si évidente que ça, paradoxalement ; et parce qu’il fallait que ça sorte, aussi. Maintenant on peut retrouver une certaine légèreté et attaquer les films à propos desquels je n’ai pas non plus grand chose de gentil à dire, mais qui ne me font pas souffrir le même niveau d’aigreur.

Ce qui ne veut pas dire que je vais être absolument tendre avec Time Stalker et sa réalisatrice Alice Lowe, non. Mais disons que si j’ai été heurté par la profonde médiocrité de films précédents, ici, je suis juste terriblement déçu. J’aurais toujours de la tendresse en stock pour le cinéma britannique, particulièrement pour sa branche comique. Mais bon, ici, ça ne suffit pas à combler l’écart. Le concept initial d’une érotomane qui – fort logiquement – s’ignore, poursuivant l’objet de son fantasme à travers les époques et leurs réincarnations respectives sur le ton de la satire est assez séduisant, surtout avec la promesse d’un ton so british à son sujet. C’est juste que c’est très mal exécuté pour moi, surtout dans la composante humoristique.
Trop long, mal rythmé, très mal monté, un humour poussif, le tout tant bien que mal compensé par du potache, du slapstick et du vulgaire, c’est compliqué à apprécier à plein. Et puis en plus y a Nick Frost dedans et il est terriblement sous utilisé. Et ça, je peux pas laisser passer. On pourra éventuellement apprécier l’effort d’une tentative de morale féministe englobant l’ensemble, mais là encore, l’exécution pêche à cause d’une mauvais vibe Girl Power™ un peu maternante et laissant la responsabilité masculine de côté, que je ne peux pas m’empêcher de trouver méchamment datée.

Et puisqu’on parle de choses datées et au féminisme discutable, dans le cadre de la portion Ozploitation ! du festival, enchainons donc gaiement sur Pique-nique à Hanging Rock du grand Peter Weir, dont je me réjouissais de voir un film que je n’avais pas vu signé de son illustre nom. Parce que bon, The Truman Show ou Master and Commander, vous m’excuserez, je pense que le monsieur est fort talentueux.
Mais bon, puisque ce n’est que le quatrième film dont je parle, vous aurez compris que ce n’est pas dans ce film là que ça se voit le plus. Toute ironie un peu espiègle mise de côté, ceci étant dit, je pense sincèrement que si je me suis pas mal ennuyé à la vision de ce film, c’est avant tout à cause de son vénérable âge et de sa place très jeune dans la filmographie de son réalisateur, datant de 1975. Si ce métrage m’a sournoisement endormi – métaphoriquement – c’est principalement à cause d’une certaine translation des standards cinématographiques et moraux depuis 50 ans, pas vraiment par défaut de réalisation.
L’exploitation d’un drame historique en Australie dans l’optique de dénoncer la condition féminine au XXe siècle est une très bonne idée sur le papier, le scénario s’éparpille juste trop et sombre par moments dans une forme de voyeurisme et de complaisance avec certains éléments de son intrigue, quitte à même oublier ce qui constituait l’essence de son sujet de départ.
Au moins, ici, il y a une cohérence d’ensemble et une forme de nuance dans le traitement, une réflexion avec laquelle je peux un minimum m’identifier. C’est plus vieux que mauvais, selon moi. Il fallait bien que Peter Weir commence quelque part.

Ensuite, pour revenir à un objet filmique plus récent, parlons de A Different Man, d’Aaron Schimberg.
Là, je suis plus dubitatif qu’autre chose. On est clairement sur une tragicomédie, mais je trouve que le film galère à vraiment choisir un ton et à expliciter son objectif. Tout tient pour moi à une équation morale déséquilibrée au sein du film, parce que toutes les galères du protagoniste partent de décisions discutables et/ou incompréhensibles de sa part. Dès lors, même lorsque certaines choses vraiment tristes et somme toute imméritées lui arrivent, impossible de savoir la perspective que le réalisateur lui-même peut tenir à leur sujet ou au sujet du personnage lui-même. Du coup, incompréhension complète de ma part quant aux intentions premières du film, qui se finit en queue de poisson, dans un cadre où le doute est clairement contre-productif. Et c’est dommage, parce que je pense qu’il y avait un truc très pertinent à saisir au milieu de tout ça, au delà des quelques fulgurances qui surnagent dans le magma conceptuel final.

Dernière mention d’un film qui m’a vraiment déplu avec The Damned, de Thordur Palsson, même si là ça se joue finalement à pas grand chose. D’abord, on a un concept d’horreur psychologique hyper solide, malgré son classicisme, parce que l’ambiance et les décors choisis sont assez formidables, de même que le cast et la direction d’acteurs, assez irréprochables. Là où ça coince pour moi, c’est pour deux choses.
D’abord, ce qui est purement personnel, c’est le choix d’une réalisation bien trop facile à coup de tensions artificielles élongées rompues par beaucoup trop de jumpscares qui viennent complètement briser l’immersion et les effets d’angoisse poisseuse réussis. Je trouve que la moitié du temps, le réalisateur confond lenteur et réelle pression atmosphérique, et opère ses effets de façon trop programmatique ; on en vient à anticiper ses effets avec le même timing à chaque fois, ça m’a ennuyé plus qu’autre chose, à force de ne pas être surpris mais de sursauter mécaniquement quand même.
Et surtout, là où c’est plus analytique qu’autre chose, je déteste la fin. Sans trop en dire, si je trouve que le film développe avec un certain brio un twist dans le sous-genre du slasher où le monstre serait ici la culpabilité, sa dernière scène vient absolument tout ruiner en détruisant subitement toute la symbolique installée au préalable dans le film en supprimant le moindre doute pouvant nourrir l’allégorie. J’aurais pu ne pas adhérer à tous les choix de réalisations opérés par Thordur Palsson et tout de même profondément respecter le sens de ce qu’il avait raconté, et finalement, il m’a privé de la moindre satisfaction en faisant un ultime et fatal (très) mauvais choix. C’est rageant.

Mais nous pouvons désormais passer à la suite et quitter le domaine des mauvais moments.
Et quoi de mieux pour ouvrir ce nouveau bloc que le film d’ouverture du festival, à savoir The Surfer, de Lorcan Finnegan ? C’est bien fait quand même, on pourrait croire que c’est organisé, tout ça. (Alors qu’en fait, pas du tout, je suis un touriste complet.)
Pendant une bonne (trop) grosse partie du film, j’avoue que j’ai pensé que ça n’allait pas le faire du tout. Le personnage joué par notre cher Nicolas Cage est, pour le dire de façon châtiée, beaucoup trop con pour permettre la moindre empathie, et ce pendant beaucoup trop longtemps. C’est au moment – un peu tardif, donc – où j’ai compris que cette même connerie n’était pas un problème du film mais une partie de son propos général, à savoir une allégorie assez claire et directe des dérives masculinistes, que je me suis réconcilié avec le métrage et l’essentiel de ses choix, que ce soit en terme de scénario ou de mise en scène. On ne peut certes pas dire que ce soit très subtil, mais une fois que la démonstration est bouclée, je trouve qu’elle est assez excellente ; c’est juste regrettable, finalement, que le protagoniste ne soit, au fond, qu’un personnage fonction. Mais la démarche d’ensemble est solide et on a le droit à quelques séquences assez percutantes et un nouveau numéro d’acteur fou de Nicolas Cage à ajouter à sa joyeuse collection. C’était pas mal, dans son genre. Pas parfait, mais on prend.

Dans un registre complètement différent, parlons maintenant de Escape From The XXIst Century, signé Yang Li ; un sacré morceau.
Disons le d’emblée, histoire d’éviter tout doute malvenu : visuellement, c’est absolument dingo. Probablement, sans exagérer, une des plus grosses claques que j’ai prises de ma vie de cinéphile. C’est rempli à ras bord d’idées de mise en scène, d’audaces conceptuelles et d’expérimentations iconoclastes, et je pèse mes mots. Tout ce que le réalisateur voulait tenter, il l’a tenté, et l’immense majorité du temps, ça fonctionne. Et ça fonctionne à fond. C’est très très impressionnant.
Le problème, c’est peut-être qu’avec ce côté « rempli à ras bord », vient une certaine tendance à la frénésie. Rythmiquement, narrativement, ça n’arrête jamais, quitte à complètement s’éparpiller et manquer ponctuellement de sens, pour même virer épuisant, par moments. Pour le dire un peu trop franchement, je pense même que ce film est franchement bordélique, et que ça le dessert, à l’instar de son évident problème de grossophobie, extrêmement dommageable.
Mais le truc, c’est que malgré ces défauts, le film déborde quand même d’une générosité et d’une volonté de bienveillance assez claires, opérant même clairement un choix philosophique qui me parle comme peu d’autres, celui du nihilisme positif : on va tous crever, alors autant faire au mieux d’ici là. Entre ça et l’idée tenace que la mise en scène foutraque et le manque de consistance scénaristique tenaient d’un choix conscient et réfléchi de la part de l’équipe du film, plaçant toute leur histoire dans la perspective de ses héros adolescents rebelles et imaginatifs, ne faisant que projeter leurs fantasmes sur l’écran pour nous partager leurs délires, provoquant et expliquant d’un même élan cette inconsistance générale, je ne peux pas trop en vouloir à ce projet. Peut-être que l’explication est arrivée trop tard pour que j’en profite dès le départ, peut-être que mon âme d’enfant est simplement trop atrophiée, à ce stade, mais ma tendresse pour ce film m’est venue une fois le film terminé, au moment d’essayer d’en saisir réellement les intentions.
Je peux pas dire que je l’ai absolument adoré, mais je pense que pas mal de monde devrait au moins essayer de lui donner sa chance. Trop de ses éléments m’ont marqué pour que je puisse l’oublier de sitôt.

Dans un registre formel un peu similaire, passons à Exorcism Chronicles : The beginning, signé Kim Dong-Chul, qui est, comme son nom l’indique, une préquelle. Et comme son nom ne l’indique pas, un film d’animation.
Première adaptation très attendue d’un best-seller jeunesse absolument monstrueux en Corée du Sud – merci l’animateur du FEFFS pour l’information en préambule – au point d’y dépasser Harry Potter, excusez du peu, ce film signe l’entrée de sa saga dans le monde du cinéma. On saluera le choix intelligent de directement commencer directement par la préquelle pour introduire la saga à un maximum de monde.
Sauf que vous me connaissez : les préquelles, j’aime pas ça. Et dans une certaine mesure, ce n’est pas ce film qui va me détromper de tenir cette position. Parce que comme souvent/toujours avec les préquelles, ça va à 10000 à l’heure pour raccrocher les wagons de l’avant-histoire au convoi de la saga complète et simplement expliquer des choses qui jusque là n’avaient pas nécessité la moindre explication au delà d’une simple évocation. Et de fait, trouzmille zones d’ombres, un système magique semblant inventer ses règles au fur et à mesure, un attachement émotionnel nul, un bordel conceptuel et narratif complet, avec en plus un méchant caricatural qui rigole beaucoup trop.
Sauf que bon sang, l’animation claque, et que derrière tout ce bordel et le constat que c’est un peu n’importe quoi… J’en veux plus. Je veux savoir. Parce que de fait, l’histoire que j’ai vu se termine là où elle devrait commencer, et que l’état des choses à ce stade là a tellement de potentiel. Si je devais dresser un parallèle pour situer mon éventuel enthousiasme si ça devait être aussi bon que je le crois, je vous enjoindrais à lire mes chroniques sur le boulot de Romain D’Huissier et ses Chroniques de l’Étrange. Ouais.

Et quitte à parler d’exorcisme et de Corée du Sud, parlons donc d’Exhuma, de Jang Jae-Hyun. Même secteur, mais pas le même registre. Pas la même ambiance, non plus. Ici, on est dans un film très sombre, qui parle de traditions ésotériques coréennes, de culture locale et de la lourdeur de l’héritage japonais dans la région. C’est lancinant, c’est âpre, et c’est plutôt très bien. Si j’ai trouvé sur le moment que le film souffrait sans doute d’un manque de décision claire sur le rythme à emprunter, faisant l’erreur d’un montage pas assez cut, pas assez versé dans l’action d’horreur et choisissant plutôt la direction d’un néo-noir un peu trop lent ; je pense que c’est surtout parce qu’on l’a vu tard et que j’étais un peu claqué sur le moment, sincèrement. Parce que demeure que la réalisation, le scénario comme la direction d’acteurices sont absolument au poil, et qu’en dépit de ce reproche mineur au rythme, il demeure par dessus tout un regard absolument passionnant sur l’histoire et le folklore coréen servi par une passion et un savoir-faire superbes.
J’aurais adoré lire un roman raconter toute cette histoire encore plus en profondeur.

Et maintenant, la dernière ligne droite. Un peu de soulagement de mon côté, j’avoue, parce qu’on aborde les films où je vais être un peu plus laconique, pour deux simples et bonnes raisons : quand j’aime, j’ai moins de choses à dire. Parce que l’évidence est souvent plus écrasante que mes réflexes analytiques, et surtout, j’ai beaucoup plus peur de spoiler en en disant trop. Donc, j’avoue, ça va être souvent plus court ici que ça ne l’était auparavant.

Et donc, pour commencer cette dernière section, Mr Crocket, de Brandon Espy.
Film d’horreur somme toute classique et assez inoffensif en dehors de ses quelques sections les plus graphiques, mais qui fait super bien le taff en suivant le parcours fléché par son concept initial de présentateur d’émission pour enfants venant tuer les méchants parents indignes au travers de l’écran afin de capturer leur innocente progéniture. Absolument rien de révolutionnaire, mais le boulot est fait et bien fait, avec sérieux et application. On saluera notamment l’excellente performance d’Elvis Nolasco dans le rôle titre, qui porte clairement la majorité du film, et absolument toutes les scènes où il apparaît. Très fun dans son registre, j’ai passé un très bon moment. Entre la qualité intrinsèque du film, sa conclusion et l’achat de ses droits par Disney (aux dires de l’animateur du FEFFS nous prévenant de la présence d’un certain Eddie dans la salle durant la projection pour vérifier que personne n’allait voler la moindre image du film), je pense qu’on peut lui prédire un avenir prometteur.

Mais avant d’aborder d’autres avenirs brillants, sacrifions si vous le voulez bien à un petit détour. Par Déviation mortelle, de Richard Franklin, datant de 1981, projeté encore une fois dans le cadre de la rétrospective Ozploitation !. Ce que je peux être espiègle et rigolo, parfois, huhu.
Fort sympathique thriller en forme de road-trip suivant un camionneur gouailleur et philosophe et son dingo de compagnie tout choupi, qui brille par sa direction d’acteurices et son scénario riche en suspense. Là non plus, rien de particulièrement révolutionnaire, mais c’est super maîtrisé et très malin. Et puis Jamie Lee Curtis, j’avoue.
Je vous avais dit que des fois j’aurais pas grand chose à dire.

Mais revenons à un sujet plus sérieux. Maldoror, de Fabrice Du Welz.
Film important, ne serait-ce que par le sujet qu’il choisit d’aborder de façon frontale, nous racontant l’un des plus grands traumatismes Belges de l’ère contemporaine dans une adaptation de l’affaire Dutroux au travers du prisme d’un gendarme particulièrement impliqué dans l’enquête. Toute l’intelligence du réalisateur est fort justement de conserver ce prisme l’essentiel du film, restant à hauteur humaine, rendant compte de façon détournée des dégâts causés par l’horreur de toute cette sordide situation. Même si j’émettrais quelques réserves sur certains choix d’adaptation quant à l’interprétation politique qu’on pourrait en faire ou au rythme de certaines séquences, demeure que l’immense majorité du film fait preuve d’un souffle rare et tire tout le bénéfice possible de son excellent casting pour raconter une histoire qu’il est salvateur de garder en mémoire.

Et comme quoi les ponts thématiques semblent se faire tous seuls, il est maintenant temps d’évoquer The Missing, de Carl Joseph E. Papa. Qui parle, comme vous l’aurez compris, encore une fois, de pédophilie et de ses conséquences au long terme.
Là encore, un film évidemment important, et d’autant plus impressionnant dans sa réussite qu’il est complètement fauché, avec un budget d’à peine 10000 dollars, et que c’est un film d’animation en rotoscopie qui accomplit l’exploit de ne pas être complètement dégueulasse, comme j’ai trop eu l’habitude de voir avec cette méthode.
C’est d’autant plus réussi que cette contrainte technique parvient en plus à s’inscrire dans la démarche artistique et métaphorique et autobiographique du film, utilisée avec ce qu’on devine être de la débrouillardise, forcément, de la part de l’auteur, mais surtout et avant tout de l’inventivité, de la créativité, et énormément de talent. Le film est peut-être un peu lent, à la rigueur, mais je pense sincèrement que c’est sans doute son seul éventuel défaut, et qu’au delà de facilement s’expliquer, il se pardonne au vu de la charge émotionnelle et symbolique que soulève le film par ailleurs. C’est un film auquel j’aurais du mal à ne pas repenser à l’occasion, et auquel je laisserai toujours un peu de place, parce qu’il le mérite. Probablement un des métrages dont je n’aurais jamais entendu parler ou pour lequel je n’aurais eu strictement aucune chance de visionnage dans d’aussi bonnes conditions en dehors de ce festival ; et donc un de ceux pour lesquels je suis le plus reconnaissant.

And now, for something completely different :
Krazy House, de Steffen Haars et Flip van der Kuil. C’pas le même délire. J’oserais même aller jusqu’à dire que c’est complètement con, avec toute la joie souriante et un brin niaise que ça peut suggérer quand on veut formuler comme moi un compliment. Le truc, c’est que c’est du con extrêmement maîtrisé et même assez malin. Satire furieuse et jusqu’au-boutiste des illusions du rêve américain au travers de son incarnation télévisuelle de la sitcom, Krazy House ne fait pas dans la demi-mesure, et c’est pour ça que je l’adore. Certes, les potards sont là aussi poussés à fond dans le trash et le vulgaire, mais de manière ponctuelle, dans une extrêmement pertinente et signifiante économie de moyens et d’effets. Et ça marche d’autant mieux que les codes sont transgressés de façon éminemment malines avec la complicité d’un cast qui s’éclate clairement (C’est comme ça qu’on se sert d’un Nick Frost, voilà.). Insolent et réjouissant, sans aucun doute un film que je reverrai dans quelques années avec l’envie de remémorer certaines de ses répliques les plus joyeusement abusées. Et si j’ai bien suivi les crédits, à retrouver sur Amazon Prime à un moment ou à un autre. Si je peux aider.

Et puisque certaines transitions sont impossibles, n’essayons même pas de faire semblant. Autre très gros morceau de cette sélection, et un film que j’avais tellement envie de voir qu’il m’a motivé à 20% à lui tout seul à faire ce festival : I Saw The TV Glow, de Jane Schoenbrun. J’en ai entendu parler il y a quelques mois par une autre vidéaste que j’aime beaucoup, Amanda The Jedi, et son enthousiasme pour le film m’a convaincu de saisir la moindre opportunité de savoir de quoi il était question.
Et de fait, il est question d’une extrêmement puissante allégorie sur la quête de soi et d’une identité propre dans un monde qui essaie par tous les moyens de vous en imposer une qui ne vous correspond pas nécessairement. Si le film souffre à mes yeux, par moments, d’un rythme bien trop lent et d’une expression trop rigide dans ses dialogues, la réalisatrice parvient tout de même à faire passer son message avec une passion et une sincérité singulières. Chaque longueur est ainsi largement compensé selon moi par autant, sinon plus, d’instants de pure grâce cinématographique. Ce film est symboliquement et métaphoriquement d’une exceptionnelle densité, et je crois qu’il peut difficilement être exhaustivement appréhendé en un seul visionnage ou une analyse superficielle, tout en parvenant à être sensiblement limpide.
C’est le genre d’œuvre absolument et merveilleusement unique qui magnifie l’expérience cinématographique comme peu d’autres pour moi, parvenant à exprimer quelque chose de tellement idiosyncratique qu’il dépasse sa propre expression pour toucher quelque chose de propre à tou·te·s cielles qui se laisseront porter en la regardant. Notamment, et je le dis à dessein, les fans de Buffy et les gens queers – s’il y a intersection, c’est encore mieux – je pense que ce film est littéralement fait pour vous. Il n’est pas parfait, certes, mais toutes ses relatives imperfections ont du sens à l’aune de l’ensemble à mes yeux, tout y est brillamment signifiant. Notamment sa fin, que je trouve sublime et proche de la perfection.
Et puis en plus, en voyant ce film, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver des similitudes troublantes entre certains de ses éléments et certains aspects de la nouvelle Magie pour Débutants qu’on peut trouver dans un formidable recueil de Kelly Link chroniqué quelque part sur ce blog. J’accepterais que ce soit une simple coïncidence parce que les détails permettant d’opérer un rapprochement ne sont pas légion, mais j’aimerais beaucoup que ce ne soit pas un hasard. Ce serait si beau.
Des fois, les films, c’est aussi trop bien parce qu’on a dix mille choses à discuter des jours et des jours après la séance.

Et des fois, c’est aussi trop bien parce qu’on passe simplement un excellent moment. Comme avec Cuckoo, de Tilman Singer.
Il est possible que j’ai raté une allégorie bien cachée ou trop subtile pour mon cerveau un poil fatigué après une semaine de cinéma intensif, mais je crois surtout que ce film d’horreur axé avant tout sur l’angoisse et un concept un peu perché est un excellent divertissement parfaitement maitrisé de bout en bout. Parfois c’est pas plus compliqué que ça : un personnage principal attachant et bien campé par une excellente actrice – ici, la prometteuse Hunter Schafer – plongé dans une intrigue intrigante avec quelques sous-intrigues bien ficelées, des personnages secondaires bien campés – ici par le formidable Dan Stevens – et roule ma poule ! Ou plutôt roule mon coucou, ici, parce que faute d’avoir grand chose à dire, on fait des blagues nulles. Comme Mr Crocket, je ne pense pas que le réalisateur prétendait ici réinventer quoi que ce soit, plaçant son ambition dans l’efficacité de ses effets et de l’exécution de son solide scénario. Et c’est mission accomplie ; j’ai pas vu le temps passer, je me suis éclaté.

Et puisqu’on parle de s’éclater, entrons avec joie et alégresse dans le top 3 de ce festival à mes yeux.
En top 3, nous avons un sacré numéro, avec Strange Harvest de Stuart Ortiz, qui prend cette haute place dans mon p’tit cœur pour la simple et bonne raison qu’il est trop cool.
Là, ça tient simplement de l’audace relative mais extrêmement maline du concept central du film, à savoir un faux true crime. J’adore ça pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’au vu de l’histoire qui nous est donc ici racontée à coup de témoignages face caméra et de found footages, il me paraît évident que le même scénario narré de façon linéaire classique aurait probablement été chiant comme la pluie et accusé de faire du sous-Seven de façon putassière et absolument pas subtile. C’est donc une façon extrêmement maline et créative de contourner l’obstacle et de transformer une contrainte en argument créatif libératoire. Ensuite, j’y vois une appropriation extrêmement prometteuse et pionnière d’un format culturel encore relativement émergent et dont les codes sont encore en cours de stabilisation ; c’est une petite révolution potentielle au sein des productions de type found footage, je trouve ça extrêmement enthousiasmant.
Et enfin, c’est formidable parce que le réalisateur me semble parfaitement savoir ce qu’il faisait, et l’a fait d’une manière extraordinairement fun. Au delà de l’amateurisme criant et relativement assumé du cast qui en produisant un jeu parfois un peu approximatif rend ironiquement assez parfaitement le ton régulièrement rigide de certaines personnes interviewées dans la plupart des documentaires true crime, le réalisateur nous balance des enjeux complètement abusés et des images over the top avec un sérieux contredit par la réalisation et quelques clins d’œil espiègle tout le long du métrage ; l’ensemble en devient de fait aussi amusant que prenant. Et que dire. C’est assez formidable. Complètement formidable, même.

Mais un brin moins formidable que notre top 2, le merveilleux, le fantabuleux, le mirifique Handsome Guys, remake sud-coréen du bien aimé Tucker et Dale fightent le mal, réalisé par Nam Dong-hyub, qui signe ici son premier film.
Et que dire. Tout simplement, c’est une version plus maîtrisée, plus maline et encore plus drôle d’un film qui était déjà au départ très rigolo et inventif. Et je vais lâchement botter en touche ici : si vous avez vu l’original, vous comprendrez pourquoi la promesse d’un remake plus réussi encore est alléchant, et donc l’intérêt d’une absence totale de spoilers. Et si vous n’avez pas vu l’original, alors je refuse de vous spoiler quoi que ce soit. Voyez l’un, voyez l’autre, voyez les deux, faites ce que vous voulez, mais faites le.

Et maintenant, le top 1, qui a l’insigne honneur de l’avoir été dès son visionnage au troisième jour du festival : Dead Talents Society, de John Hsu. Ce genre de coup de cœur absolu qui ne laisse aucun doute, ce genre de petit exploit cinématographique total qui vous laisse sortir de la salle sur un petit nuage avec un immense sourire sur le visage, des souvenirs pleins la tête, et l’envie de le revoir aussi tôt que possible pour que toutes les répliques perçues comme cultes se gravent au fer rouge dans votre esprit.
Déconstruction post-moderne des films de fantômes et des tendances les plus contemporaines de l’horreur nées sur le net d’une acuité folle ; c’est drôle, c’est créatif, c’est hyper malin, c’est incroyablement moderne sans verser dans le moindre cliché tout en se permettant d’être transversalement référentiel, c’est d’une tendresse infinie pour ses personnages, l’ambiance est incroyable, le cast est démentiel (Sandrine Pinna ❤ – pour ne nommer qu’elle tant son charisme dévore la pellicule), la réalisation vient magnifier l’ensemble et réussit absolument tous ses effets sur tous les spectres de l’émotion, du rire au larmes en passant par les larmes de rire, c’est sublime. Tout simplement sublime.
Et sans aucune lâcheté mais avec beaucoup de détermination, je refuse d’en dire un mot de plus. Parce que vous devez voir ce film, c’est la loi. Voilà.

Quelle formidable semaine. À laquelle cet article péniblement pondu en une longue après-midi ne rendra sans doute pas justice. Mais si j’ai pu vous donner envie de voir un seul de ces films ou si cette chronique peut faire naître la moindre envie de discuter des mes affreux/formidables goûts et du fait que j’ai complètement raison/stupidement tort à propos du moindre des avis que j’ai exprimé ici, ce sera une victoire de plus. Parce que j’ai beau avoir gueulé avec amertume sur certains titres ou fait preuve d’une certaine pusillanimité quant à l’expression de ma joie à propos d’autres pour ne pas risquer de trop en dire, l’essentiel est encore ailleurs : j’ai partagé des salles avec plein de gens avec qui on a collectivement tapé des mains au signal de William Friedkin (je crois) à la fin de la diffusion de chaque bande-annonce précédant chaque séance. Et ça, franchement, c’était une émotion aussi rare qu’unique. Ça et le plaisir d’une séance de ciné en salles, c’est spécial.
Je devrais parler plus souvent de cinéma ici. Et particulièrement de cinéma d’Imaginaire. On se refait pas, après tout.

Merci de m’avoir lu.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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