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Cultugrinations #4

C’est quel niveau d’ironie, exactement, quand on passe un tiers de son mois – 11 jours, pour être précis – loin de chez soi, pour, une fois le mois terminé, se rendre compte que l’article bilan de ce même mois va sans doute être le plus chargé depuis le début du format ?
Reste plus qu’à se mettre au boulot.

Cinéma.
Sur un conseil de mon oncle cinéphile (que je salue chaleureusement ici), on est allé voir L’Attachement, fort de ma résolution de toujours un peu plus laisser sa chance à un cinéma français ; qui, je dois bien l’admettre, depuis l’année dernière, me donne de plus en plus de gages de son renouvellement. Encore une fois, si on reste dans un registre socialo-dramatique très franco-français, avec une écriture parfois trop littéraire et manquant d’organicité, la direction d’acteurices est excellente, et le film bénéficie de bon nombres de jolies fulgurances d’écriture lui permettant d’échapper à de trop gros écueils doloristes. Certes, la fin trop douce-amère et la direction prise par le scénario m’a un peu déçu, surtout sur la fin, qui m’aurait paru plus forte en assumant une franche happy-end, mais l’essentiel est préservé : j’ai passé un bon moment sans m’ennuyer.

Dans un registre tout à fait opposé : séance UGC Culte avec le légendaire Brazil, qu’il était plus que temps que je revoie pour me convaincre que Terry Gilliam n’a pas toujours été un vieux con aigri aux valeurs discutables. Et bon, en dépit de quelques longueurs pour un œil moderne, ce film demeure. Certes, sa satire parait presque trop facile, désormais, prêchant probablement un public trop converti face à l’évolution de notre société, mais il n’empêche que le fonds de l’affaire reste conceptuellement exceptionnel et formidablement mis en scène. À noter l’atmosphère à la Gilliam, faute d’un meilleur terme, démontrant quand même que le bonhomme a un regard bien à lui difficilement imitable avec autant de précision et d’efficacité. J’ai ainsi pu repérer une myriade de détails fascinants dans sa façon de construire sa dystopie jusque dans l’arrière plan et une scénographie de la foule absolument captivante. Je pense même avoir capté des choses auxquelles je n’avais jamais seulement pensé, me poussant même à me fendre d’une théorie personnelle un peu osée mais qui a du sens à mes yeux ; ça part en head cannon. C’est culte pour une infinité de bonnes raisons, et ça devrait le rester malgré le recul.

Encore dans un autre registre, sur les conseils cette fois-ci du copain Tonton Pogo, alors qu’initialement je n’y croyais pas trop, nous sommes allés voir Novocaine. Et excellent conseil. Certes, le film ne brille pas forcément par son ambition, mais des fois, c’est pour le mieux ; et ce film, à l’instar du récent et formidable Donjons & Dragons : Honor among thieves, me renforce dans ma conviction que tous les films ne sont pas faits pour révolutionner quoi que ce soit, et que c’est très bien comme ça. Depuis quelques années, je suis de plus en plus convaincu que ce qui nous manque le plus, au cinéma comme ailleurs, c’est l’amour des œuvres honnêtes et sincères. On n’est pas obligé d’en faire des caisses, de pousser toujours plus loin les potards : il suffit de faire les choses aussi bien que possible. Et là c’est exactement ça. Un concept un peu couillon mais assumé à la perfection, du rythme, des persos attachants et réussis, un peu d’inventivité, de la créativité bien circonscrite, et hop : on passe un excellent moment. Surtout dans le domaine de l’actioner bourrin mais pas stupide. Double pouces en l’air.

Là, imaginez une pause de onze jours, et mon retour pleine bourre de l’Ouest Hurlant, pensant qu’avec une grosse semaine avant la fin du mois, j’avais fait le plus dur en terme d’accumulation de capital cinématographique. Et puis : mdr.
Re embrayage en force, avec Sinners, de Ryan Coogler, un des seuls réals du MCU dont j’avais retenu le nom, fort de sa farouche volonté d’inclure sa vision afro-américaine dans des films qui sincèrement ne lui en demandaient pas tant. La bande-annonce du film semblait me promettre Michael B. Jordan en double rôle, canalisant son John-McClane-gangster intérieur avec un marcel sale au fin fond du Mississipi dans un actioner fantastique avec un usage réfléchi et féroce de la musique en fonds sonore. Autant dire que j’en attendais beaucoup.
Et je n’ai certainement pas été déçu. Déjà, effectivement, la bande sonore du film est proprement exceptionnelle, et je pèse mes mots. Moi qui ai souvent du mal à prêter complète attention à la musique dans mes films, quand bien même j’adore ça, j’ai dégainé – discrètement – Shazam trois fois au fil du film, déjà pressé de rentrer à la maison pour faire ma petite sélection à ajouter à mes playlists fétiches ; ce qui n’a pas manqué. Par dessus, on a une super direction d’acteurices, mettant en valeur un cast d’une très belle diversité, cette dernière étant clairement une grosse valeur ajoutée du film, participant très habilement de son propos allégorique sur la construction des États-Unis et son très gros problème avec l’esclavage et la ségrégation. Encore par dessus, on a une réappropriation de la figure du vampire, pas forcément flamboyante de créativité, mais vibrant tout de même d’un certain sens de la retenue, évitant d’en faire trop en dehors des quelques instances absolument merveilleuses de mise en scène où Ryan Coogler nous balance tout ce qu’il a avec une poésie de l’étrange qui tape là où ça fait mal et du bien tout à la fois. Je pense ici, en premier lieu, évidemment, à la scène majestueuse où notre protagoniste musicien déchire le voile entre la vie et la mort avec seulement sa guitare et sa voix, convoquant tout à la fois l’histoire passée et future de sa musique et de son peuple, qui m’a laissé la mâchoire par terre, et qui justifie à elle seule l’existence de tout le film.
Alors oui, il y a peut-être quelques hoquets de rythme et de montage sur les 2h30 du métrage, mais franchement, c’est peanuts face à la magnificence de tout ce que le film a à offrir par ailleurs. Je pense sincèrement qu’en dépit de son côté assez peu révolutionnaire à l’aune des genres qu’il convoque, il a une âme et une force évocatrice singulière, ne serait-ce que parce qu’il donne à une population des repères qui jusque là lui avaient été interdits ou cachés : c’est un grand film.

Autant dire qu’il fallait passer derrière ça, et bonne chance.
Mais contre toute attente, Drop Game a réussi l’épreuve. Alors que franchement, avec sa prémisse bancale et sa bande annonce qui en disait beaucoup trop, j’y allais tout préparé à être narquois et de mauvaise foi. Sauf que bah franchement… Mince : bon film. Alors oui, il faut peut-être faire un peu abstraction de certains détails logistiques un peu pétés et ne pas être trop regardant envers la chaîne de causalité, mais quand même. Le truc, c’est qu’en fait, si on est un·e intégriste de la suspension consentie d’incrédulité, au bout d’un moment, on ne peut plus profiter de rien, alors bon, des fois, il faut juste savoir prêter attentions aux efforts fournis plutôt que vouloir à tout prix chercher la petite bête. Et c’est bien ça le truc, ici ; en dépit des évidents défauts du concept même du film, la réalisation a su faire pratiquement faire tous les bons choix pour m’embarquer dans son délire. Vrais efforts de mise en scène, scénario bien tenu et persos suffisamment intelligents pour me faire croire à leurs emmerdes, avec en plus un propos bien foutu autour des violences domestiques directement intriqué à l’intrigue : j’étais dedans du début à la fin. Et une fois sorti de la salle, même si j’ai d’abord et avant tout eu une réflexion mesquine envers le jeu du pauvre gamin de 5 ans qui joue dans le film et qui a probablement fait de son mieux – qui n’était pas fifou, donc – le reste de mes commentaires était plutôt élogieux. Comme pour Novocaine et consorts, finalement, je suis assez fan des films qui ne pètent pas plus haut que leurs culs et qui font le taff aussi honnêtement et qualitativement que possible.

Puis, entre deux séances en salle, j’ai sacrifié à l’expérience du Home cinéma sur ordi portable, pour permettre à ma copine de découvrir Le Chant du Loup, un film que j’étais allé voir deux fois en salles obscures à l’époque de sa sortie, tant l’expérience m’avait été délicieuse. Non seulement j’étais content de le revoir, mais en plus j’étais curieux de voir à quel point le métrage tenait l’épreuve du temps. Et franchement, si la direction d’acteurs m’a un poil déçu, avec le recul ; un peu trop rigide, manquant parfois de naturel, le reste du film tient toujours autant la route à mes yeux. On est toujours sur un techno-thriller d’anticipation haletant et extrêmement bien écrit, redoutable d’efficacité et d’originalité à l’aune de mes connaissances, avec un travail de sound design aux petits oignons. Et j’avoue que juste sur le nom du réalisateur signant ici son premier film avec un brio incontestable ; je serais curieux de voir son travail sur le biopic de De Gaulle qui va bientôt sortir. Alors que je déteste les biopics, et que j’en ai incroyablement marre de De Gaulle.

Et pour finir ce mois cinéma bien chargé : Until Dawn. Bon, et si j’y suis allé surtout parce que maintenant j’adore les films d’horreur et qu’aucune occasion n’est trop bonne pour juste tenter de passer un bon moment sans conviction… Nan, là, c’était assez naze. Alors qu’il y avait la place, sincèrement. Je ne suis pas un fin connaisseur de la licence vidéoludique à l’origine de cette adaptation, mais je sais que le cœur de son gameplay implique la multiplicité des choix ; et rien qu’avec le sous titre français du film – La Mort sans fin – j’avais deviné que cet aspect inadaptable avait été transcrit au travers du concept de time loop. Je trouvais ça malin, et je me suis dit que ça pourrait passer.
Avec une réalisation plus audacieuse, je crois toujours que c’est le cas. Juste pas ici. Gros manque d’originalité en dehors de quelques petites fulgurances, et surtout un scénario terriblement alourdi par la conviction mal placée qu’un film doit toujours contenir son lot de moments dramatiques et posés au travers de dialogues empoissés de pathos, quitte à virer dans une évidence insultante. Le même film mais uniquement concentré sur la lutte commune de son groupe de survivant·e·s pour trouver l’astuce permettant de traverser la nuit en vie, faisant fi de ses aspects les plus mélodramatiques, on tenait peut-être quelque chose. Là, c’est juste globalement ennuyeux et consternant d’inconsistance. D’autant plus frustrant qu’il y a quelques petits moments réussis laissant poindre la possibilité d’un bon film. Mais pas celui-là, donc : même Peter Stormare avait l’air de s’emmerder, lui qui aime tant cabotiner, d’ordinaire, et qui le fait si bien. Si c’est pas un signe que c’était mauvais, je sais pas ce qu’il vous faut.

Mais bref. Gros mois ciné, très bon mois ciné.


Séries.
Bon alors là, c’est un peu le dawa, je vais pas vous le cacher.
Commençons par la saison 17 de Criminal Minds, ou selon comment on y regarde, la S2 de Criminal Minds : Evolution, qui s’appelle sans doute comme ça pour justifier la non hausse des cachets de son cast principal, parce qu’on a droit à rien en ce bas monde.
Faisons les choses bien. Pour bien parler de cette saison 17/2, il me faut parler de toutes les saisons précédentes. Pas dans le détail, je vous rassure, sinon je vous livrerais cette chronique à la fin du mois de juillet, en étant optimiste. Non, c’est juste qu’il faut replacer mon amour (oui oui) pour cette série toute entière dans son contexte.
Criminal Minds aurait pu n’être qu’un procedural de plus dans le paysage ; et je ne suis pas particulièrement fan de ces show policiers. Trop souvent du mauvais côté de la loi à mes yeux de gauchiste, dans une optique de glorification d’une institution qui année après année n’en finit pas de prouver son inefficacité et sa malveillance, ne relatant qu’une portion de la réalité des faits et tapant toujours sur les mêmes victimes qui n’en méritent pas tant ; avec en plus pour cette série en particulier un appui sur certains aspects terriblement discutables de la criminologie et de la psychologie, on est clairement sur une pente extrêmement glissante.
Sauf que Criminal Minds, dès lors qu’on lui accorde un joker – généreux, j’en conviens – quant à son usage de son articulation centrale, considérant le profiling dont elle use – ou la lecture rapide de Spencer Reid – comme une sorte de paradigme science-fictionnel… Eh bah, je suis désolé, mais pour moi, c’est probablement une des séries policières les plus à gauche du spectre américain des procedurals (que je connaisse). Et je n’en démordrai pas. Que ce soit en terme de représentation, d’usage des tropes des shows policiers ou d’ambitions générales, je crois sincèrement que cette série a fait un job que beaucoup d’autres n’ont pas fait ou même rêvé faire.
Ne serait-ce que dans le travail au long cours d’évolution de ses personnages, fournissant un effort constant et réussi de caractérisation de toute sa distribution, avec des relations interpersonnelles denses et constantes, se laissant même le luxe de ne pas toujours les faire s’intriquer avec les intrigues des épisodes ou de la série à plus grande échelle ; tout comme en dépit de cette tendance logique des séries à toujours en rajouter pour nous garder à leur merci, Criminal Minds a quasiment toujours eu l’intelligence pour savoir s’arrêter avant d’être totalement ridicule, tentant de rester aussi pragmatique et statistiquement proche de la réalité que possible. Mais peut-être que je suis biaisé parce que j’ai un crush démentiel sur la moitié des personnages féminins de la série, aussi. Je ne suis qu’un homme. Emily Prentiss, Penelope Garcia et Jennifer Jareau forever : fight me.
Mais bref : si je n’avais été qu’à moitié convaincu par le revival de la série après tant de saisons de hiatus, notamment à cause de l’absence de bébou Spencer Reid et d’une volonté feuilletonnante allant peut-être un chouïa loin en tandem avec une réalisation misant clairement plus sur la production value qu’auparavant, j’étais toujours curieux de voir où tout cela voulait aller, en plus de juste vouloir passer plus de temps en compagnie de personnages que j’aime très fort.
Et voilà ; si cette saison est encore une fois imparfaite, à cause de petits problèmes de rythme et une emphase un peu trop forte sur certains aspects dramatiques, la série voulant vraiment se donner des airs d’importance qu’elle ne peut pas complètement assumer… Eh bah j’ai quand même beaucoup aimé. Et ce grâce à un aspect surprenant mais auquel je ne peux pas m’empêcher de croire, à savoir un regard critique de la série sur elle-même. Au travers de l’intrigue de cette saison, j’ai senti une sorte de meta propos, cherchant à remettre en question certains des acquis de la série, à questionner ses propres biais. Ainsi, exit les « interviews cognitives » qui étaient sans nul doute le plus gros bullshit joker de la série permettant aux enquêteurices de débloquer la moindre situation un peu complexe, et place à un propos au long cours sur la question des conspirations et des théories en découlant. Alors certes, c’est toujours pas subtil, mais certaines fulgurances de la série m’ont semblé d’une pertinence revigorante dans le contexte actuel, et d’autant plus à l’échelle des États-Unis, tapant même très fort au centre de certaines cibles plaisamment surprenantes.
J’attends sincèrement les prochaines saisons avec impatience.

Voilà, et maintenant, promis, on va faire plus léger.
J’ai regardé le premier épisode de l’adaptation de Chinatown, Intérieur, et il faut que je trouve le temps de regarder la suite. Pour l’instant, je trouve ça très réussi, même si je me dis que le fait d’adapter un bouquin qui jouait autant sur la forme du scénario va forcément faire perdre une partie des éléments qui rendent le roman aussi exceptionnel. Mais Charles Yu showrunne sa propre adaptation, alors j’y crois. La suite au prochain épisode, si j’arrive à m’organiser correctement.

Ensuite, Running Point. Bon. On m’a vendu ça comme du Ted Lasso mais avec du basket, et bon. On ne m’a pas menti, mais force est de constater que parfois, américaniser le produit n’est pas un synonyme de réussite. C’est pas que c’est mauvais : on rigole beaucoup, il y a de vrais bons moments, et les intentions globales sont plutôt bonnes. C’est juste que ça ne prend absolument pas le temps ; on saute de plot point en plot point sans soigner les transitions, on prend des raccourcis narratifs pour passer des lignes d’arrivées qui du coup ne semblent pas méritées. Et surtout, on tombe dans les travers d’écriture de Mindy Kalling, productrice de la série, qui semble toujours convaincu que quelqu’un·e soit toujours être la punchline d’une blague, oubliant de fait que la force principale de Ted Lasso, dont elle s’inspire sans la moindre subtilité, était son infinie bienveillance. Alors c’est rigolo d’avoir des persos complètement barrés, mais quand la majorité du casting est constitué de gens assez minables et mesquins, ça n’aide pas à avoir envie de voir tout ce petit monde s’élever en dépit de leur incapacité collective à évoluer ou communiquer efficacement ; sans parler de gentiment. La première saison est passé vite à la grâce d’un bon rythme et de vannes suffisamment souvent réussies, mais je ne suis pas convaincu de me jeter sur la saison 2 quand elle arrivera.

Même constat, un peu plus amer, pour Resident Alien, dont les quatre premiers épisodes ne sont passés qu’à la grâce seule du merveilleux Alan Tudyk. Par ailleurs, un concept tout à fait classique qui aurait pu en théorie complètement fonctionner, s’il n’avait été gâché par un mauvais angle qui gâche tout. L’alien qui vient visiter la Terre et qui se retrouve coincé dans une ville paumée où il devra s’intégrer par la force des choses pour ne pas être repéré et mener à bien sa mission : super. C’est classique, mais je prends, surtout quand l’alien en question est joué par un acteur formidable dont la palette de jeu est suffisamment large pour qu’il puisse tout autant jouer la confusion physique et mentale que l’émotion crue de la découverte de ce qu’est l’humanité dans toute sa variété.
Sauf que si dès le premier épisode tu me fais comprendre que l’alien en question a tué sans remords ni bonne raison le premier humain qu’il a croisé pour lui piquer son corps, que sa mission est de réduire l’humanité à néant, et que son but premier dans les premiers épisodes de la série est de planquer le corps de sa victime ainsi que de tuer le seul être humain en ville qui voit à travers son déguisement, à savoir un gamin de 8 ans… J’ai moins envie. Alors oui, évidemment, je capte bien que la suite va irrémédiablement nous mener à une amitié entre l’alien et le gamin, et que l’alien va surement finir par tomber amoureux de l’humanité, quitte à tenter de la protéger des prochains aliens envoyés sur Terre pour mener à bien la mission à laquelle le premier alien aura fini par renoncer. Mais bon, voilà, quoi, on baille un peu.
Franchement, la même série avec juste cet alien, pas complètement obsédé par l’idée d’un génocide à l’échelle de notre planète, mais simplement complètement paumé et qui essaie de s’intégrer à une communauté humaine dans laquelle on rencontre des personnages complexes aux trajectoires intéressantes et diverses, c’était bien aussi. Pourquoi faire de notre protagoniste un connard à ce point ? J’ai du mal à comprendre la démarche, j’avoue.
Du coup, oui, Alan Tudyk, merveilleux, beaucoup d’humour qui fonctionne. Mais surtout beaucoup de malaise et d’interrogations face au comportement inconstant et inexplicable de cet alien paumé qui fait tout et son contraire, se montrant gentil avec des gens dont il n’a rien à faire et dont on comprend assez aisément que ses aspects les plus positifs lui sont imposés par le scénario présent et à venir plutôt que par de réelles motivations.
Dommage. On va peut-être pousser un peu plus loin, mais uniquement pour Alan Tudyk. Parce qu’on aime Alan Tudyk.

Musique.
Deux albums au programme ce mois-ci.
D’abord, Diesel and Dust, de Midnight Oil. Parce que Beds are Burning, évidemment. Un tel chef d’œuvre de la chanson engagée méritait que j’aille fouiller un peu plus avant dans l’album qui l’avait vu naître. Et bon, malheureusement, si l’album m’a convaincu de sa qualité, force est de reconnaître qu’en dehors du titre Sell My Soul, rien n’a vraiment fait tilt chez moi. On est sur un très bon opus, mais ce genre de rock un peu contemplatif ne me fait pas suffisamment frissonner pour que j’en retienne autre chose qu’un certain respect distancié. Aucun déplaisir à l’écoute, mais pas suffisamment de plaisir non plus pour m’y accrocher.

Ensuite, Moutainhead du groupe Everything Everything. Intrigué par certains des singles de l’album gracieusement fournis par l’algorithme youtube, et enhardi par l’idée que cet album est ce qu’on appelle un concept album, racontant une histoire centrale narrée au travers de ses chansons, je me suis laissé tenter. Et j’ai bien fait, comme les exergues de certaines de mes récentes lectures ont pu vous le faire deviner ; puisque c’est un fort bon album, porté par un son mélancolique mais pas dénué de pep’s, ainsi que la voix magnifiquement torturée du chanteur, rendant bien compte par ricochet de l’univers dystopique constitutif de Mountainhead. L’idée de l’album, si j’ai bien compris, est de nous raconter l’histoire d’un peuple dont la seule identité tourne autour de l’objectif de creuser aussi profond que possible dans la montagne sur laquelle ils habitent : la métaphore est claire, et elle marche bien. Je ne peux pas jurer avoir tout compris à ce que raconte exactement l’album, laissant la part belle à une forme de fantasmagorie symbolique, mais les morceaux qui fonctionnent fonctionnent superbement bien. Mentions spéciales ici à The End of the Contender et son « Tomorrow is a wonderful idea » qui me fera éternellement sourire, Enter the Mirror et Cold Reactor, comme par hasard les trois singles principaux ; y a pas de hasard.

Youtube.
Puisque je parle de musique, je devais faire un détour par celui qui est sans doute depuis des années mon vidéaste favori, un dont je ne rate aucun épisode, jamais :
Todd In The Shadows.
Forcément, il fallait que c’en soit un qui parle de musique. Et qui le fait d’une manière que je trouve formidablement captivante. Todd a ce talent pour écrire toutes ses chroniques musicales comme s’il était en train de nous en parler le plus naturellement du monde, sans script. Ce qui lui permet d’être d’abord un très bon vulgarisateur de ses idées, et ensuite mais surtout, extrêmement drôle. Je mentirais si je n’admettais pas que son style d’écriture a sans aucun doute été une influence majeure sur le mien, au moins par simple effet d’exposition ; sachant à la fois articuler aussi précisément que possible ses opinions, mais sans jamais non plus se laisser aller à trop se prendre au sérieux.
S’il ne se concentre – fort logiquement – que sur le marché américain de la musique, j’ai fait un paquet de découvertes grâce à lui et ses tops de fin d’année, comme sa série One-Hit-Wonderland, où il s’intéresse à la carrière d’artistes ou groupes connus pour une seule chanson ; occasions rêvées d’apprendre plein de trucs. Par exemple : la carrière et la trajectoire de Midnight Oil, dont le chanteur semble être une personne formidable, et dont j’ai pris connaissance au travers de la vidéo de Todd sur Beds are Burning. Ou plutôt repris connaissance, le mois dernier, parce que les vidéos de Todd sont si bonnes que je mes les refais ponctuellement, au hasard des recommandations de l’algorithme, ou quand je m’ennuie et que rien ne me motive. Ses vidéos sont si bonnes que ça à mes yeux.

Et pour conclure, parce que vient un moment où, hein, hey, quand même, hein.
Une vidéo que je n’ai pas encore finie, parce que la vie d’adulte est une infinie arnaque, mais dont j’ai quand même envie de parler, parce qu’elle me permet d’évoquer un des grands kiffs de ma vie dont j’aimerais parler plus mais que je n’ose pas vraiment évoquer parce que je sais à quel point il est niche – et historiquement problématique parce qu’on a vraiment droit à rien, bordeldeum : le catch.
La vidéo en question, c’est The Unreality of Pro Wrestling, d’un vidéaste que je ne connais que très peu, mais qui ici, sur la première moitié de son travail, vise bien trop juste, et avec un bien trop bon travail de montage, pour que je doute que la seconde moitié soit rien d’autre qu’à la hauteur de ses promesses initiales. En plus clair : c’est vachement bien, parce que ça vient d’un fan qui articule extraordinairement bien tout ce qui rend le catch absolument formidable et singulier au sein du paysage du divertissement contemporain.

Voilà. Un très gros mois. Un très bon mois.
On se retrouve le mois prochain pour savoir si Mai aura été aussi chargé.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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