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U-H-L #25 – Les Agents de Dreamland, Caitlín R. Kiernan

Si(G)Ns – Be The Wolf (extrait de l’album Imago)

Bon, en toute transparence : on est dans le cas extrêmement rare – le seul, même, je crois, pour le moment – d’un UHL que je n’avais activement pas envie de lire, et que je n’ai effectivement lu que parce que je me suis engagé auprès de moi-même à compléter ma collection de novellas du Bélial’, et que tenir ses promesses, c’est important. Aucun a priori sur le texte en lui-même, au départ, c’est juste que j’ai appris quelques temps après m’en être porté acquéreur que son auteurice était une personne portée sur le suprémacisme blanc et autres opinions abjectes du même tonneau ; le genre de trucs qui font que je n’ai pas envie du tout de leur faire la moindre pub ou de leur rapporter le moindre centime. Vous comprendrez alors ma gêne.
Mais puisque le bouquin était là et que je viens d’ajouter une entrée à la Série Noire, je me suis dit que je pouvais aussi bien enchaîner ; je savais que dans le cas d’une novella l’abandon n’était pas vraiment une option, mais au moins j’étais dans un état d’esprit suffisamment résigné et désabusé pour enfin m’atteler à une tâche que je repousse depuis un certain temps. Mon courage n’est pas calibré normalement, ne me jugez pas trop fort, par pitié.
Mais bref, maintenant que le disclaimer est fait, le texte, et rien que le texte.
Bon eh bah, c’est du weird, hein. Avec toutes les qualités et les défauts subjectifs que ça suggère pour un lecteur tel que moi.

C’est à dire qu’on est dans le genre de bouquin tellement singulier, tellement porté sur des délires qui me sont étrangers, à tous les niveaux, que je me sens un peu obligé de me déclarer incompétent, en fait, au moment d’en parler. Certes, au premier abord, le côté verbeux et démantibulé de ce genre de récit, ça me gonfle ; ça me donne surtout envie de tracer en diagonale au travers du bouquin pour me donner l’illusion de ne pas m’embourber dedans. Mais d’un autre côté, est-ce que je peux réellement critiquer l’audace de la démarche, son jusqu’au-boutisme ? L’idée, c’est de casser les codes conventionnels de la narration, de proposer – il me semble – quelque chose de bien plus sensoriel et… bah étrange, hein, comme son nom l’indique. Dès lors, je ne peux pas non plus trop me plaindre du fait d’être désorienté par ces chapitres rangés un peu dans le désordre, de ces dialogues se répondant parfois à peine les uns aux autres, ou de cette intrigue éclatée entre les époques, les enjeux et les personnages dont on se demande parfois s’ils appartiennent au même monde.

Pour autant, je reste quand même un lecteur assez basique quand à mon besoin de compréhension et de ressenti immédiat vis-à-vis de ce que je lis. Et du coup, bah, j’avoue que j’ai pas tout compris, en tout cas pas dans l’immédiat. Oui, au fil des chapitres, certains éléments se sont alignés, et je pense avoir capté l’essentiel des rouages de la machine. Mais de là à comprendre à quoi ladite machine servait… Là j’avoue que je suis toujours perdu. Un peu comme si je lisais un tome 2 ou 3 d’une saga exigeante ne s’embarrassant pas de rappels aux épisodes précédents. C’est une avalanche de références, d’images plus ou moins absconses, d’idées plus ou moins claires et plus ou moins chouettes, mélangées ensemble dans une intrigue qui n’en est pas vraiment une, puisque fondamentalement, il ne se passe rien d’autre que quelques discussions et des séquences où des personnages regardent dans le vide en pensant à des trucs et en se bourrant la gueule. Et si La Planète de Shakespeare continue de m’accompagner et de me faire réfléchir à la nécessité fluctuante d’un récit avec un début, un milieu, une fin et des enjeux clairs à forcément résoudre avant ladite fin, je pense que Les Agents de Dreamland, en tant que texte de fiction, constitue une limite à laquelle ma mansuétude s’arrête.

Au moins, je n’ai pas ressenti d’effluves nauséabondes émanant des opinions les plus affreuses que Caitlín R. Kiernan semble défendre en dehors de ses textes, c’est toujours ça de pris. Pour ce qui est du texte en lui-même, je ne saurais trop que dire. C’est du weird, voilà. Un genre un peu au croisement de tous les autres, qui fait ce qu’il veut quand il veut comme il veut, au mépris de toutes les conventions, sans que personnellement je n’arrive jamais vraiment à y trouver mon compte. Je pense que tant que je n’aurais pas trouvé une réelle clé de compréhension sur le sujet, je devrais me contenter d’être impuissant à l’appréhender correctement, et faire comme quand je me balade au musée : m’ennuyer poliment en appréciant les quelques rares moments où je trouve l’esthétique des pièces exposées à mon goût. Ici, quelques fulgurances de style et quelques vagues idées semées çà et là dans le fil du récit, sous-utilisées, mais présentes quand même.
Pour le reste, je vous laisse juge. Un numéro à part dans la collection, c’est sûr.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

5 comments on “U-H-L #25 – Les Agents de Dreamland, Caitlín R. Kiernan

  1. Avatar de Jean-Yves Jean-Yves dit :

    Je crois que c’est un des UHL dont j’ai le moins entendu parler, hormis au moment de sa sortie. Je ne l’ai même pas en PAL mais comme toi, je compte le lire et pour la même raison (les promesses, tout ça tout ça…). Et vu ce que tu en dis, il risque d’être le tout dernier de ma liste… Je serais quand même curieux – et je vais aller voir donc – ce qu’en dit Marc.

    Je comprends aussi tes réserves quant à l’auteur. Séparation, toussa toussa. J’ai le même problème avec Simmons, et surtout Terreur qui est un de mes textes favoris, tous genres confondus, et où son idéologie n’apparait pas, au contraire presque.

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de Laird Fumble Laird Fumble dit :

      Heureusement que ça se voit pas toujours, d’ailleurs, sinon, parce que mon dieu que ça rendrait certaines lectures impossibles. ^^
      Bon, ceci étant dit, As-tu mérité tes yeux ? reste au fond du panier des UHL à mes yeux.

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      1. Avatar de Jean-Yves Jean-Yves dit :

        Lui je l’ai, mais pas lu. Perso j’ai pas du tout aimé Polypheme (et je suis plutôt à contre-courant sur ce coup)

        Aimé par 1 personne

      2. Avatar de Laird Fumble Laird Fumble dit :

        Ah effectivement, je trouve que Polyphème est une petite merveille.

        Aimé par 1 personne

  2. Avatar de Symphonie Symphonie dit :

    Ah, j’avais pas l’info sur l’autrice. Je le lirai quand même parce qu’il est déjà sur une de mes biblis, mais je regrette un peu de ne pas en avoir choisi un autre du coup.

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