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U-H-L #43 – Connexions, Michael F. Flynn

CIRCUS – Stray Kids (extrait de l’EP CIRCUS)

« En espérant que ce UHL-ci vous plaise =) », ai-je pu lire avec délectation à la réception de ce nouveau SP du Bélial’, sur le marque page qui l’accompagnait. Il est vrai que ma fortune avec ma collection littéraire favorite s’est un peu tarie ces derniers mois ; je n’ai pas pu être aussi généreux en compliments que j’ai aimé à l’être en la découvrant lors de mes premières explorations. Et je ne saurais dire exactement pourquoi, sincèrement. Peut-être que le standard initial de la collection, allant dénicher des textes évidents et d’autant plus percutants, fait souffrir la comparaison à tous les textes suivants, dont le travail est plus difficile à accomplir. Peut-être que ce travail de continuation d’une collection qui sans le moindre doute à mes yeux devrait faire date dans l’histoire de l’Imaginaire littéraire francophone est simplement trop titanesque pour être assumé une novella à la fois. Peut-être que ces textes majeurs qui m’ont marqué au début, ont complètement distordu mon prisme de perception ; peut-être que je me lasse, doucement, à force de publications régulières et de la peur de complètement me laisser distancer.
Beaucoup de peut-être qui ne me fournissent aucune réponse satisfaisante ou définitive. Et qui ne vous intéressent probablement pas, au contraire de mon avis sur Connexions, sinon vous ne seriez pas là, et je vous en remercie. Mais disons que ça donne du contexte. C’est important, le contexte.
Tout ça pour dire que, Connexions, eh bah c’était sympa. Voilà. Pas transcendant, mais sympa. Et je n’ai eu aucun mal à identifier une chanson pour aller avec ; ça m’est même venu très vite.

Parce que c’est un joyeux cirque, ce bouquin, figurez-vous. D’abord, on a un narrateur qui prend de la distance avec ce qu’il raconte, et y injecte une bonne dose d’ironie dramatico-comique, ce qui donne au récit un indéniable pep’s : c’est cool. Ensuite, on a un carambolage complet de trajectoires personnelles extrêmement singulières qui viennent nous raconter une histoire à la fois extrêmement simple et suffisamment complexe pour nous accrocher du début à la fin, ou tout du moins nous rendre curieux. Et enfin, on a l’idée de ces connexions qui donnent son titre à la novella, liant assez habilement ces personnages, leurs trajectoires, et la façon amusante de l’auteur de tout nous raconter. Bref, comme dit précédemment : c’est sympa.

Mais pas transcendant, donc, parce que l’aspect joyeux cirque m’a paru tout à la fois too much et pas assez, aussi paradoxal que ça puisse paraître. Le truc, c’est que dans une histoire pareille, quand tout le monde est aussi spécial, eh bah, personne ne l’est, finalement : l’extraordinaire devient rapidement commun, à la limite du blasant, même si là c’est peut-être à mettre sur mon compte plutôt que sur celui du récit, directement. Mais toujours est il que dans un volume textuel si ramassé, le déversement incessant d’informations nouvelles d’une façon aussi détachée, sans jamais réellement y mettre la moindre profondeur, c’est un peu vertigineux et effréné. Il m’a fallu plusieurs fois revenir en arrière de quelques lignes pour être certain de bien avoir compris ce que l’auteur voulait que je comprenne, sans être finalement bien sûr d’avoir effectivement tout compris à la perfection. Ce qui est d’autant plus ironique quand le dernier chapitre du récit s’échine à enfoncer avec un terrible manque de subtilité la porte qu’il s’était précisément échiné à ouvrir auparavant.

On se retrouve de fait avec un récit assez rigolo qui joue beaucoup de ses références plus ou moins subtiles, racontant une histoire volontairement fun et décomplexée, explosant joyeusement les tropes les plus communs de la SF, en assumant pleinement de se prendre la tête au minimum. Sauf que se faisant, et n’explorant que trop superficiellement tous ces tropes, et multipliant au passage les nécessités d’explication quant à la présence de ces tropes, liés pour majorité aux personnages et leurs spécificités, je trouve que Michael F. Flynn se disperse quand même beaucoup et fait preuve d’une dommageable inconséquence. Je comprends complètement la volonté de simplement balancer une histoire de SF sans ambition autre que celle du divertissement, aussi noble qu’une autre, mais il ne peut pas juste s’agir de balancer une poignée de concepts contre le mur et de voir ce qui colle pour que ça fonctionne à plein. Ici, ça fonctionne quand même pour l’essentiel, parce que la structure est maline et qu’on a quelques fulgurances, comme le jeu stylistique autour de l’antagoniste, par exemple ; mais ce n’est pas non plus renversant. Il y avait sans doute mieux à faire autour d’un concept central comme celui-là, avec peut-être plus de sobriété, ou au contraire beaucoup plus de flamboyance et de volume pour sublimer sa démarche joyeusement bordélique, mieux la rythmer.

Donc il m’a plu, ce UHL, quand même, oui. Pas assez pour que je fasse preuve d’un enthousiasme débordant, c’est tout. Encore une fois, il souffre de la comparaison avec certains de ses ainés, en plus de souffrir en interne d’une certaine inconséquence. Le genre de lecture aussi vite lue que digérée, dont on a pas grand mal à dire, mais pour laquelle les compliments se font un peu trop génériques pour être mémorable. « Moui, c’était cool », en somme.
Au suivant, oserais-je.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

1 comments on “U-H-L #43 – Connexions, Michael F. Flynn

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