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U-H-L #47 – La Peste du Léopard Vert, Walter Jon Williams

Ne Bi Smel – Joker Out (extrait de l’album Demoni)

Un autre jour, un autre UHL. À ce stade, je ne vous ferai pas l’injure d’une longue introduction : les UHL, je les lirais tous, à terme, et je n’ai pas besoin d’une autre motivation que ça.
Même si ça me fait très bizarre d’écrire seulement quelques lignes en guise de mise en contexte. Mais soit : c’était comment, cette novella dont je n’avais jamais entendu parler sous aucune forme que ce soit avant sa publication française ?
C’était franchement pas mal, toutes choses considérées.

Alors il faut bien dire : j’ai un peu flippé, au départ. Pendant 55 pages, pour être précis, je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir dire à propos de ce texte. J’étais surpris par le parti pris de l’auteur, certes, mais j’étais surtout complètement déboussolé ; ça ne me semblait pas raconter grand chose, et surtout, ça ne semblait pas avoir de direction précise, même en terme de mise en place. Franchement, j’étais confus, et déjà prêt à ranger l’ouvrage dans la triste catégorie Poumon Vert de la collection Une-Heure-Lumière. Mais évidemment, puisqu’il s’agit d’elle, j’ai poussé plus loin en me disant que dans le meilleur des cas, j’y trouverais bien mon compte, et que dans le pire des cas, ce ne serait qu’un court moyen/mauvais moment à passer.

Et puis le récit a finalement opéré son double pivot conceptuel et formel à partir de cette fameuse page 55, comme par hasard là où j’avais lâché le bouquin avec une moue dubitative avant d’aller dormir, reprise le lendemain. D’abord, j’ai trouvé l’explication du choix jusque là un peu étrange à mes yeux d’une structure parallèle entre les deux arcs principaux du récit, assez habile, quoique peut-être un peu déséquilibrée ; m’apportant une première satisfaction quant à ma partielle incompréhension des intentions de l’auteur. Et puis, un peu plus tard encore, j’ai trouvé le postulat central me faisant pleinement apprécier l’ambition du texte. Si j’ai effectivement toujours un peu de mal avec les arguments formels pour apprécier mes lectures, je demeure faible face aux exploitations intellectuelles originales de concepts familiers.
Et là, j’ai été servi. Au coeur de cette Peste du Léopard Vert, on trouve une démonstration socio-philosophico-politique d’une brillance rare. Une idée toute bête, mais exprimée avec une simplicité et une clarté confondantes, allant chercher des implications auxquelles je n’avais jamais seulement songé, je n’ai guère besoin de plus pour laisser échapper un sifflement admiratif et une moue satisfaite, me laissant ultimement convaincu.

Bon, après, il faut bien dire aussi que le texte n’est pas exempt de défauts non plus. Avec une mise en place un peu trop longue, une narration un poil malhonnête pour accentuer ses pans les plus mystérieux, quitte à diluer le cœur de son propos, allant jusqu’à ajouter des péripéties tertiaires pas forcément bienvenues ou tout du moins pas aussi clairement pertinentes que le reste ; j’aurais tendance à décrire cette novella comme un très beau cadeau emballé dans une boîte en carton un peu fruste. L’intention est parfaite, mais ça manque peut-être un peu de soin dans l’exécution.
Encore une fois, j’en reviendrais peut-être à mon obsession du cadrage : je crois que tous les éléments de l’histoire sont bons et racontent ensemble quelque chose de formidable, de façon synergétique, mais Walter Jon Williams n’a pas complètement réussi à les mettre dans le bon ordre ou à leur accorder les bons volumes respectifs pour atteindre à l’absolue perfection potentielle que son idée centrale me semble pouvoir atteindre.

Un tout petit peu frustrant, mais essentiellement satisfaisant. Je ne saurais dire exactement ce qu’il aurait fallu faire du côté de l’auteur pour arranger son texte d’une façon un peu plus convaincante. Et de fait, c’est sans doute pas si important ; l’essentiel, c’est bien que la thèse centrale du texte est absolument brillante et me restera dans un coin de la tête pendant un bon bout de temps, aux côtés des quelques autres bonnes idées mineures développées par Walter Jon Williams.
Un excellent et logique ajout à la collection Une-Heure-Lumière que j’aime décidemment si fort.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles 😉

2 comments on “U-H-L #47 – La Peste du Léopard Vert, Walter Jon Williams

  1. tampopo24 dit :

    Pas sûre que ce soit le prochain UHL vers lequel je me tournerai…. En général quand je n’accroche pas au début, mon cerveau a du mal même quand il y a un retournement total comme ici ^^!

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Pas tant un retournement qu’une évolution, je dirais ; et j’ai vraiment choisi le pire moment pour faire ma pause dans ma lecture, donc je sais pas trop. Après, c’est pas non plus mon UHL favori, donc je te conseillerais sans doute d’autre que celui-là en priorité, c’est vrai.

      Aimé par 1 personne

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