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Ectoplasmies, Charles-Henri Gumuc

EYELIDS – Ryan Oakes & WesGhost

Le deal avec moi-même, c’était que j’avais le droit de m’attaquer à ce bouquin uniquement après en avoir fini avec mes SP de chez J’ai Lu. Et maintenant que House of Windows y est passé, je peux reprendre des activités vaguement normales sur mon p’tit blog d’amour. Pas que je n’ai pas pris de plaisir avec ces lectures, mais elles revêtaient quand même une couleur professionnelle, si vous voyez ce que je veux dire. Là, je peux repartir dans des trucs moins actuels, moins attendus, plus personnels. Tenter des choses, en somme.
Comprenez qu’avec Le Flanc du Divin, clairement, il s’est passé un truc. À un point tel que je crois sincèrement que j’en ai pas assez mis dans ma première chronique. Comme si, ne croyant pas vraiment à l’ampleur de la surprise, à mon propre enthousiasme, je m’étais inconsciemment retenu, n’en faisant pas suffisamment, par crainte de trop en faire. Et de fait, sans me démener pour autant, en dépit de l’absence totale de la moindre trace du travail de Charles-Henri Gumuc sur internet – que j’ai pu trouver moi-même, du moins, j’ai toujours été une totale bille en recherches – je suis resté aussi vigilant que possible en espérant que le petit miracle initial m’ayant fait tomber sur un de ses bouquins en occasion se reproduise.
Une phrase bien trop longue et tortueuse pour vous informer de ce que vous savez déjà si vous savez opérer une déduction basique à partir du titre d’une chronique : j’ai trouvé un autre de ses bouquins. Basiquement le même coup de bol insolent que la première fois, presque encore plus insolent, parce que cette fois, le bouquin en question n’était pas en grand format, mais en poche !
Et c’est un recueil de nouvelles, ce qui me fait immensément plaisir, parce que c’est un format tellement différent du roman à tant de niveaux que je vais pouvoir juger sur pièce du talent de Charles-Henri Gumuc. Et si le sommaire ou le paratexte sont austères et fort peu généreux en informations, en dehors de la distance temporelle qui sépare cet ouvrage du précédent que j’ai lu, à savoir 24 ans(!), j’ai pu constater très vite que j’allais être forcé de vous faire une recension complète de l’ouvrage, nouvelle par nouvelle. 8 textes seulement, ça encourage à faire les choses de façon exhaustive.
Alors voyons voir ce qu’elles valent, ces ectoplasmies. Et ce qu’elles veulent dire, éventuellement. Au passage.

Dévissage
Je crois qu’on appelle ça une déclaration d’intention. Comme quoi, l’ordre dans lequel on organise un recueil, ça joue aussi sur sa qualité, parce que ça participe aussi pleinement de sa – en quelque sorte – méta-narration. Je ne suis pas spécialiste, mais je crois qu’ici, Gumuc rend un hommage détourné et fort malicieux au légendaire Tour d’écrou d’Henry James (Occasion de regretter de ne pas avoir trouvé le numéro 91 de Fiction pour compléter mon numéro 90 et en avoir le cœur net). Tour d’écrou/Dévissage : marrant. Mais de fait, au delà du clin d’œil, je crois que la démarche se veut aussi littérale que littéraire, puisque ce Dévissage est un contre-pied total du roman dont il s’inspire, avec le pari très audacieux de nous narrer non pas la hantise par l’entremise de ses victimes, mais plutôt le processus par lequel la hantise se construit et produit ses premiers effets. Nous suivons une victime, certes, mais une victime qui au fil de sa progression, bien malgré elle, devient un bourreau, dévorée par ses pires sensations, ses pires sentiments, qui doucement se transforment en actions aussi évanescentes qu’affreusement concrètes. Et c’est… Bah c’est exceptionnel, en fait.
Parce que si ça n’était que le fonds, je dis pas ; ce serait déjà très cool, bien que, vous l’imaginez, très compliqué à écrire proprement. Dévissage fait partie de ces textes qui vous en mettent plein la tronche parce qu’avant de les lire, vous n’aviez par réalisé à quel point ils étaient horriblement complexe à verbaliser. Et le pire là dedans, c’est que Gumuc prend très tôt un pari terrible à tenir, avec ce motif de la vis qui doucement se décroche du mur, à chaque nouvel impact des mauvaises « décisions » de son fantôme, intégré presque comme des interludes poétiques à ses divagations mentales et une narration plus classique. Et tout ça en une quarantaine de pages. C’est démentiel. Ça ne devrait pas marcher, et pourtant.

Route vers…
Discret mais efficace changement d’ambiance, ici. On reste certes dans le fantastique, mais on sort radicalement de l’ambiance gothique pour rentrer de plain-pied dans l’ambiance 70/80’s, ce qui pour un récit de ce calibre, je l’avoue, est assez déroutant. Je serais à cet égard bien curieux de savoir de quand date la première rédaction de ce texte, puisqu’il détone assez clairement avec la date de sortie de son recueil ; on est peut-être sur un texte de jeunesse remanié pour l’occasion. Mais c’est secondaire, puisque l’essentiel est que c’est encore très réussi, dans un registre visuellement et conceptuellement extrêmement classique : un homme est perdu en voiture, et il se retrouve là où il n’aurait jamais dû pouvoir se rendre à force de prendre le mauvais embranchement. Pas de poésie ou de confusion ici, on est dans un récit très pragmatique et efficace, où tout est prétexte à nous enfoncer un peu plus à chaque ligne dans la psyché d’un protagoniste plus confus et inquiet à chaque seconde qui passe. Peut-être que le côté finalement très classique de l’intrigue proposée par Gumuc joue en sa défaveur au regard des années passées, mais je dois quand même admettre que son choix de rester dans l’habitacle de cette fichue voiture et de sensorialiser – oui je néologise, oui – tout ce qui se passe dans l’esprit de son protagoniste rend l’ensemble quand même très neuf à mes yeux. Et à mes doigts, mes oreilles, mon nez et ma langue. Ce n’est peut-être pas renversant, mais c’est encore très très bien foutu. Et la chute est sympa. Bien exécutée, tout du moins.

Train d’Enfer
Alors là. J’ai déjà lu des nouvelles rattachées à des romans. Mais j’avoue que dans ce cas précis, la coïncidence est quand même de taille : cette nouvelle concerne Frankie, un des meilleurs personnages secondaires du Flanc du Divin, et avec le titre, facile de deviner qu’on va parler un peu plus en profondeur de comment il est arrivé aux Enfers. Et c’est si stylé. Et qu’on ait lu le roman initial ou non, je pense, n’a aucune importance, on est pas là pour faire du fan-service, mais bien pour raconter une histoire formidable en elle-même ; le clin d’oeil n’est qu’un – magnifique – bonus.
Du coup, qu’on sache déjà un peu qui est Frankie ou non, peu importe : de toute façon il est trop cool. Gouaille, personnalité, tout y est et un peu plus encore, au sein de ce qui pourrait s’apparenter à un simple récit « tranche de mort ». Sauf qu’évidemment, à l’instar du roman dont cette nouvelle constitue un joyeux spin-off, on est là pour produire de la satire bien punk. Avec une attaque légère sur la langue, mais un arrière goût plus amer, plus agressif. Le genre de récit où on rigole bien en surface, mais dès qu’on prend une seconde pour analyser exactement ce qui nous est raconté, on arrête de faire le malin. Et j’adore ça. Bon, certes, la surprise de retrouver Frankie a beaucoup joué dans mon appréciation, mais je pense, – en toute objectivité – que le jeu de mélange entre symbolique et pur divertissement de ce texte, soutenu par la continuation du world-building de ses Enfers est tout à fait formidable.
Un franc 3/3, pour l’instant, pour des raisons tout à fait différentes. On est bien.

Coup de craie
Encore un sacré virage. Retour à une atmosphère bien plus sobre, pour ne pas dire austère, avec cet instituteur d’un petit village perdu dans le temps et l’espace, qui se fait – métaphoriquement – dévorer par son boulot et les sales gosses dont il a la charge, et qui se découvre le pouvoir de les effacer de sa réalité en barrant leurs noms sur son tableau noir. C’est assez affreux, évidemment, mais pas tant pour ce que ça raconte frontalement – puisqu’il ne se passe matériellement pas grand chose – que pour ce que ça suggère. Si l’intrigue partage son temps entre la salle de classe et le domicile minable de ce pauvre instit’ qui n’a même pas de nom, on est en fait en huis clos dans sa tête ; en dépit du parfait choix de focalisation externe opéré par Gumuc, qui nous met pile à la bonne distance pour profiter de son récit avec les idéales doses d’empathie et de distance. Impossible de ne pas penser au Parfum de Süskind, ici. Même habile cadrage pour le témoignage aussi glauque que réjouissant d’un parcours destructeur, avec un protagoniste aussi victime que bourreau, proposant à son lectorat de juger pour lui-même sans rien lui donner d’autre que les éléments factuels du récit, à peine modifié par ses quelques détours stylistiques. C’est peut-être un peu plus dérangeant, fondamentalement, mais ça atteint quand même assez proprement la cible.
Je demeure impressionné.

Regard(e) dans le vide
Et encore un (gros) changement d’ambiance ! Et même un nouveau changement de genre, puisque cette fois, on est dans de la SF, avec un astronaute en pleine mission de routine qui tombe sur un objet stellaire non identifié ressemblant fort à l’image qu’on pourrait se faire d’un trou noir, mais en apparence seulement. Et c’est encore un pari audacieux que fait Gumuc ici, avec finalement un concept central servant plus de prétexte à autre chose qu’à son exploration. Ce que je veux dire par là, c’est que la nature et les ramifications purement scientifiques de ce phénomène, en fait, il s’en fout ; pas de spoil majeur, mais en fait, très vite, on va comprendre que ce mini trou noir mobile, c’est une sorte de miroir cosmique prenant le contrôle de la psyché de notre héros astronaute. Et aussi vite qu’on a compris ça, on part dans un exercice d’introspection à la troisième personne, en indirect libre.
Et c’est… J’avoue que pour la première fois, je suis peut-être un peu partagé. C’est vertigineux, pas de doute. C’est extrêmement élégant, pas de doute non plus. C’est également très maîtrisé. La façon dont Gumuc lie ensemble le flux de pensée de ce pauvre ouvrier stellaire qui fait sa découverte à un moment absolument pas propice, d’une façon à la fois déliée et majestueusement cohérente, c’est très fort. Vraiment très fort. Mais ce qu’on gagne en poésie, on le perd peut-être un peu en force évocatrice quand même. C’est difficile à expliquer, parce que les sensations sont là, indéniablement, il se passe quelque chose, dans ce texte, et l’ambition universaliste de l’auteur est assez claire, au point de ne pas pouvoir estimer que c’est réellement un échec. C’est juste que pour la première fois, je me dis qu’il manque peut-être un peu d’ampleur dans le tout. À trop vouloir viser à l’universel à partir des pensées de ce seul personnage, Gumuc a peut-être oublié de le développer un peu en amont, pour créer une empathie singulière préalable à l’ouverture vers le reste du monde. Quelque chose comme ça. Et au final, ça donne un texte qui prend plus la SF comme point de départ pour partir vers autre chose touchant plus clairement au fantastique qu’autre chose, et peut-être que ça me frustre un poil, tout prêt que j’étais à m’enthousiasmer encore une fois dans un domaine encore différent du travail de cet auteur.
Mais je chipote. Au fonds, il y a une idée et elle est vraiment bien exploitée. Et c’est super bien écrit, il faut bien le dire.
Allez, 5/5.

Solution Saline
Retour à une formule assez classique, du moins de mon point de vue de vieil habitué vaguement aigri : la paranoïa plus ou moins justifiée d’un homme qui se retrouve hospitalisé pour un souci apparemment bénin, mais qui va progressivement et horriblement dégénérer. Sans doute, pour le moment, le récit le moins audacieux de ce recueil, mais ce n’est certainement pas une raison pour le considérer comme un échec. De nouveau, on a un travail sur la perspective et les sensations de ce personnage cloué à son lit, condamné à voir, entendre et sentir, sans pouvoir réellement réagir, ce qui confère à tout le récit un poids tragique et une sorte de gravité assez angoissante. Tout son sel – huhu – c’est bien évidemment de jouer sur l’ambivalence des peurs du personnage dans un délire évoquant Le Horla, pour citer l’exemple le plus parlant ; tout l’enjeu final est de savoir si notre protagoniste sans nom est complètement perdu ou condamné à un destin aussi horrible que nébuleux. La seule réelle faiblesse de ce texte, finalement, c’est de nous arriver après Route vers…, qui joue sensiblement sur les mêmes cordes ; mais même là, je trouve que les choix opérés par Gumuc donnent à l’ensemble suffisamment de personnalité et de singularité, notamment dans les détails accrochant les attentions des différents personnages – et leurs manières personnelles de les interpréter – pour que ça fonctionne quand même super bien. Très chouette, encore une fois, surtout formellement. Si conceptuellement, c’est peut-être pas inédit, ça déborde de personnalité. Et de talent, il faut bien le dire. Je suis encore une fois impressionné par la précision et la richesse d’exécution. Pour vous ça veut peut-être rien dire mais pour moi ça fait sens.

Et de 7
Alors que là, conceptuellement, c’est super cool, en plus d’être encore une fois super bien écrit : je commence à être presque agacé de la réussite de ce recueil. C’est trop beau pour être vrai, cette capacité de Gumuc à louvoyer entre les perspectives et leurs différences, à se fondre à chaque fois dans la peau de tous ses personnages en adaptant aussi radicalement son style à chacun d’entre eux. D’autant plus quand le protagoniste, ici, techniquement, est un antagoniste, aussi ambivalent soit-il. Cette histoire de croupier maudit chargé d’emporter les âmes des joueurs qu’il doit faire perdre à coup de manipulation des statistiques aux tables dont il a la charge pour espérer échapper aux Enfers – encore eux ! – c’est quand même super méga cool. Et la façon dont son auteur nous narre la frénésie du lieu et de la mission échue à ce pauvre type, victime et bourreau d’autres pauvres types comme lui, pour qui notre empathie est variable, c’est absolument fascinant. Et même si, à ce stade du recueil, avec le goût de son auteur pour le symbolisme et l’usage de certaines allégories pas toujours tendres, on se doute d’où cela va ; et ça ne rate pas. Conte cruel mais délicieux, avec en plus le luxe insolent de correspondre par son titre et son contenu au chapitrage de son recueil. Je pourrais accuser Gumuc d’être arrogant, mais à ce stade, honnêtement, il en a presque gagné le droit. C’est phénoménal de variété, d’intelligence et d’efficacité.

Pénombres
Je.
J’espère que vous excuserez mon langage autant que l’usage d’un mot peut-être un peu galvaudé, mais… Je dois vous partager les exacts mots qui sont sortis de ma bouche à environ la moitié de cette nouvelle, qui constitue la plus longue du recueil, avec sa soixantaine de pages.
Oh le salopard de génie. Oh le sublime salopard de génie.
Faut que je vous explique. Sachez qu’en passant, je vous spoile un tout petit bout du texte et un autre truc d’une ampleur un peu plus grande, mais je pense que ça vaut le coup, exceptionnellement. Que ça ajoute à l’œuvre plutôt que ça lui enlève quoique ce soit. Je vous laisse juge, mais je me laisse un joker. Au pire vous passez, au pire je fais ce que je veux. Je suis trop à fonds pour m’empêcher de vous expliquer ça de toute manière
Ok alors : Pénombres nous présente une famille de « chasseurs d’ombres », issue d’un ordre sacré de défenseurs secrets de l’humanité, chargé de combattre aussi discrètement que possible les ombres habitées d’une sorte d’énergie négative née de nos mauvais sentiments, et ayant pris vie. Déjà, concept super solide, on est d’accord. Mais là où Gumuc, cet enfoiré, passe un cap décisif, c’est au moment où Diana, la matriarche – personnage über cool – de la petite cellule familiale au centre de cette nouvelle, expose au petit dernier en pleine formation un concept, vital à leur charge : les ectosplasmies. D’abord, oui, évidemment, y a eu ce petit moment sympa de « ah oui, c’est pour ça le titre », qui fait plaisir ; mais qui bien entendu, ne justifie en rien que j’insulte – amicalement – l’auteur.
Non, c’est quand Diana explique exactement ce que sont ces ectoplasmies, que j’ai pété un plomb. En gros, dans la diégèse, ce sont toutes les manifestations passives de la présence d’ombres nocives, qui doivent alerter les chasseurs d’ombres les plus vigilants : par exemple, ces mouvements fantômes dans le coin de l’oeil, cette impression de ne pas être tout·e seul·e, les bruits suspects dans une maison vide, etc. Vous savez, toutes ces petites choses super banales dans un contexte données, et absolument terrifiantes dans un autre.
Charles-Henri Gumuc les a semées dans TOUTES les nouvelles précédentes.
J’avais rien dit, moi, parce que j’avais pris ça pour un gimmick d’écriture à lui, une petite technique perso pour induire de la personnalité et un côté sensoriel dans ses récits, comme tou·te·s les auteurices cools que je lis font. Vous savez, un truc qui se répète, certes, mais à un intervalle suffisamment régulier et large pour que ça ne paraisse jamais vraiment redondant, avec des variations de style et de certains éléments purement mécaniques. Eh bah là, ça sert en fait à faire du recueil entier un foutu fix-up ; permettant même, je pense, de considérer certains récits avec un œil nouveau, leur prêtant sans doute au moins une possibilité d’interprétation différente.
Je me suis complètement fait balader, et j’adore ça.
Et si on ajoute à ça qu’en plus, bien évidemment, on est en présence d’une nouvelle, indépendamment de toutes ces considérations, foutrement cool, avec de l’action et un univers hyper prometteur, suintant d’une classe folle, jouissant de toutes les qualités citées dans les textes précédents, simplement mobilisées d’une nouvelle manière… Il s’est passé quelque chose de pas banal, ici. Et ç’a l’air si simple, dit comme ça… Bordel. DAMN.

Le mystère s’épaissit. Je vais pas prétendre que la démarche est révolutionnaire ou quoi, hein, je me leurre pas. Mais c’est tellement bien fait, c’est tellement subtilement et habilement amené, c’est tellement génial, ça ajoute tellement de puissance littéraire à l’ensemble… Je sais pas comment dire ça, j’ai l’impression d’avoir lu quelque chose pour la toute première fois.
Je pourrais encore m’étonner de n’avoir jamais entendu parler de Charles-Henri Gumuc, mais après tout, on ne m’avait jamais parlé de Robert F. Young avant que je tente son Léviathan de l’Espace, comme je trouve qu’on ne m’avait pas assez parlé de Shirley Jackson ou de Theodore Sturgeon avant que je ne m’y attaque, pour ne citer que trois noms qui ne reflèteront pas forcément la réalité de ce que je veux dire de la même manière pour tout le monde ; l’idée c’est de dire que la vie est injuste, encore plus en termes culturels, et nos favori·te·s ne sont pas toujours cielles du grand public. Donc après tout, un auteur français édité dans une toute petite maison inconnue au bataillon peut bien être passé au travers des mailles du filet pendant tant d’années sans que ça dérange le grand ordre cosmique, quand bien même il était incroyablement talentueux. C’est triste, mais c’est possible.
La vraie question, maintenant, c’est de savoir s’il a publié d’autres bouquins, et auquel cas, où et quand. Parce qu’en un roman et un recueil de nouvelles publiés – je le rappelle – dans un intervalle de 24 ans (!!!), il m’a déjà fait un effet bœuf que je n’ai pas souvent croisé dans ma carrière de lecteur. Et c’est aussi là que j’enrage de ne pas trouver la moindre mention de lui sur le net, parce que j’ai l’impression de rater un truc massif. Je vais mieux chercher. Je ne peux pas juste attendre d’avoir de nouveau de la chance et de tomber sur d’autres de ses travaux en occasion par hasard.
Je vous tiens au jus.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

2 comments on “Ectoplasmies, Charles-Henri Gumuc

  1. Avatar de Symphonie Symphonie dit :

    Bon, ben Wishlist !

    Aimé par 1 personne

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