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Au Service Surnaturel de sa Majesté, Daniel O’Malley

Who am I ? – The Struts (extrait de l’album YOUNG & DANGEROUS)

Il y a des bouquins parfois, qui ne payent pas de mine. Ça se joue à rien, mais on a beau nous les avoir conseillé avec toute la chaleur du monde, on n’est pas convaincu. Pour celui-ci, c’était le titre qui, personnellement, me rendait très dubitatif. Quelque chose qui tenait du cliché facile, peut-être, trop long, que sais-je. Mais l’ami qui me l’avait prêté ne tarissait pas d’éloges, et je lui faisais confiance. Alors je l’ai ouvert, quand même, histoire d’être sûr. Et puis… La claque. Et j’ai envie de la partager, en toute simplicité.

Une jeune femme se réveille en plein milieu d’un parc londonien, sans aucun souvenir. Ni de qui elle est, ni de ce qu’elle fait là. Autour d’elle, une dizaine d’hommes avec des gants en latex inconscients au sol. Et alors qu’elle fuit, aiguillonnée par sa terreur, elle se rend compte qu’elle a dans son manteau une lettre. Qui provient d’elle-même, avant qu’elle ne perde la mémoire. Et avec cette lettre, un choix : partir et tout ignorer de ce qui s’est passé, en paix, ou tout apprendre, à ses risques et périls.

Au delà du plaisir de lecture en lui-même, sur lequel je vais bien entendu revenir en détails, il me faut d’abord préciser que ce bouquin est cher à mon cœur aussi parce qu’il est, pour le libraire que je suis, un des conseils les plus faciles que j’ai eu à donner. Par son ton, son style et son mélange des genres, hybridation fabuleuse entre thriller, fantastique et science-fiction, je pouvais le recommander sans peine à tous les clients en quête de quelque chose de nouveau à lire. Et bien qu’une bonne part des concepts développés dans The Rook (désolé, mais je préfère de très loin le titre original) ne datent pas d’hier, les petits twists, les petits pas de côté que Daniel O’Malley parvient sans cesse à faire sont un régal de tous les instants.

Le premier point fort, bien évidemment, c’est Myfanwy Thomas, notre héroïne, et sa double quête d’identité. Car au delà de devoir découvrir qui elle est, elle doit aussi chercher à savoir qui elle veut être, en comparaison à celle qu’elle était avant de perdre la mémoire. Sans trop en dire, Myfanwy était quelqu’un d’important, et sa perte de mémoire est due à cette fonction, qu’elle doit de nouveau assumer, avec l’aide de son ancienne elle-même, qui avait vu le coup venir sans pouvoir l’empêcher, et qui donc lui a laissé bon nombre d’informations utiles à disposition. Elle sait qui elle était, et voit avec une nouvelle clarté ce qu’elle pourrait être d’autre, comme de l’extérieur. Cet aspect en lui-même est déjà passionnant, les deux Myfanwy ayant chacune des personnalités bien distinctes, l’une ayant une vie entière qui l’a forgée, et l’autre pas de vie du tout.

L’autre aspect formidable, c’est l’humour. Je suis très difficile concernant ce qui peut me faire rire à l’écrit, cet honneur revenant à peu d’auteurs. Mais Daniel O’Malley en fait sans aucun doute partie. Au delà des trouvailles infinies de son univers et de son jeu incessant avec les règles classiques du genre, les dialogues et les situations sont autant d’hommages à des monuments de l’humour absurde, poussant aussi loin que possible les limites de la logique qu’induisent ses créations. Les éclats de rire sont légions, autant que les sifflements admiratifs devant certaines fulgurances science-fictives, qui pourraient sembler complètement stupides au premier abord pour très vite se révéler comme confinant au génie.

Daniel O’Malley jongle sans cesse avec pléthores d’idées, de personnages secondaires, tous et toutes plus barrés les uns que les autres, tant dans les concepts mêmes que dans leur réalisation. Car c’est sans doute ce qui m’a le plus impressionné. Il aurait été très facile, en partant de ces idées, de faire n’importe quoi. Un joyeux bazar, certes, mais qui n’aurait pas tenu sous la loupe de l’examen attentif. Or, tout cela, en plus d’être drôle et captivant, tient étonnamment bien la route. Il y a derrière bon nombre de bêtises apparentes un travail extrêmement sérieux, et même le luxe de quelques réflexions annexes tout à fait pertinentes et sensibles. Ne serait-ce que la question de la place des femmes dans une organisation importante, et par extension dans la société, par exemple.

Encore une fois, tout le souci, à mon niveau, c’est de ne pas trop en dire, pour préserver l’effet de surprise, qui forcément, joue à plein, puisque nous découvrons tout en même temps que Myfanwy ; et constitue par la même une grande partie du plaisir de lecture.
J’espère simplement vous avoir mis l’eau à la bouche, parce que bon sang, que ce roman le mérite. Peu comme lui arrivent tout à la fois à me faire rire, réfléchir (un peu), me prendre au jeu d’un univers inconnu et diablement inventif, sans jamais se perdre dans la surenchère pour autant. C’est brillant.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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