
Divide – Pop Evil (extrait de l’album Onyx)
Si j’aime beaucoup le format novella pour sa qualité de compromis en terme de durée de lecture, je commence doucement à me rendre compte que c’est tout de même un format extrêmement exigeant et risqué. Un texte court permet d’aller vite, tant en terme de rythme que d’enjeux, mais perd forcément en exposition et en subtilité, quand un texte long ou « traditionnel » aura beaucoup plus de possibilités, mais risquera bien plus facilement l’ennui. La novella, se situant dans l’entre-deux, peut facilement sombrer dans tous les écueils possibles, mais s’ouvre également les possibilités des qualités des deux formats. Tout y est donc question d’équilibre, et de choix. Habile transition (non), pour donc aborder la quatrième parution au sein de ma très chère collection Une-Heure-Lumière, dans ma quête pour les chroniquer toutes. Malgré ma crainte toujours présente, toujours pas déçu. Mais pas conquis non plus, et je m’en vais vous expliquer pourquoi.
Comme je disais, pour une novella, en tout cas de mon point de vue, il est avant tout question d’équilibre. Le format permet de prendre beaucoup de libertés narratives et techniques, laissant libre cours à des possibles qu’interdisent des formats plus courts ou plus longs. Mon souci avec Le Choix ne tient qu’à cet équilibre, ou plutôt à son absence relative, surtout dans sa deuxième partie. La première est, quant à elle, excellente, tirant le meilleur parti des informations qu’elle a à nous fournir, tant dans la relation entre nos deux héros, dont l’amitié est forte et crédible, et le monde dans lequel ils vivent. À noter un world-building particulièrement efficace et assez passionnant – notamment au niveau conceptuel – qui donne envie d’en savoir plus, sans pour autant phagocyter les autres éléments du récit et de la narration. On a les informations dont on a besoin pour avancer et continuer à avoir envie d’avancer, sans perdre en émotions ni en enjeux réflexifs.
Seulement, alors qu’advient l’événement perturbateur principal, qui lance la seconde partie du récit, tout se précipite. Et si la narration est, logiquement, à l’avenant des événements narrés, il faut bien admettre que la précipitation est assez frustrante. Alors que jusque là nous prenions le temps de présenter les enjeux avec un rythme assez parfait, tout va soudain trop vite. Les révélations et les conséquences de ces dernières s’enchaînent bien trop vite, ne prenant jamais le temps de vraiment rien étudier avec la même exigence que durant la première partie. Là où nous avions droit à une certaine qualité de synthèse, nous devons un peu souffrir d’une certaine précipitation, nous menant tambour battant à la conclusion ; qui si elle ne manque pas de mordant et d’implications intelligentes, souffre d’un certain manque de préparation pour réellement être convaincante.
J’aurais bien pris quelques dizaines de pages de plus, histoire d’étoffer cette deuxième partie qui contient en germe de belles promesses, mais qui pour moi souffre d’une première partie bien mieux rythmée et contenant bien plus d’idées intéressantes. Je crois que ma somme toute légère déception tient surtout du fait que l’univers rapidement dépeint par Paul J. McAuley était presque trop prometteur pour son déroulement, menant à cette conclusion bien précise. Peut-être aurais-je aimé être plus surpris, ou peut-être aurais-je préféré, tout simplement, que cela ne se termine pas là. C’est pas mal, comme sentiment, en y réfléchissant bien. On va dire que je suis content. Pas extatique, mais content. Content, en refermant un bouquin, je prend.
Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉
One comment on “U-H-L #4 – Le Choix, Paul J. McAuley”