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L’Impassible Armada, Lionel Davoust

Short Change Hero – The Heavy (extrait de l’album The House That Dirt Built)

Sous la conjoncture d’un certain besoin de me faire du bien tout en devant continuer d’honorer mon engagement à découvrir des choses après les Imaginales ; une novella écrite par mon très cher Lionel Davoust et publiée par les éditions 1115 m’a paru compromis assez idéal. D’autant plus idéal que ce texte est absolument étranger au travail habituel de cet auteur que je ne connais quasiment qu’au travers d’Evanégyre : l’enjeu principal était de savoir si à l’instar des Questions Dangereuses, cette Impassible Armada allait parvenir à me séduire tout en me dépaysant.
Le résultat final est un peu en demi-teinte, quoique je demeure tout de même globalement satisfait.
Et comme de coutume, je vais vous expliquer ça un peu plus en détail.

Premier constat, toujours d’importance quand il s’agit des Éditions 1115, la qualité et l’originalité de l’objet livre. L’intégration des lettres manuscrites qui viennent ponctuer le récit est une grande réussite, malgré le côté parfois un peu trop « propre » de la copie, avec des coupures trop nettes dans les angles, que je ne signale que parce que je l’ai un peu trop souvent remarqué. L’essentiel demeure ailleurs à leur sujet, tout de même, notamment parce qu’une écriture cursive, pleine de tâches et de ratures, constitue tout de même un ajout qualitatif indéniable à l’atmosphère du récit, lui conférant une épaisseur supplémentaire, où même les creux et les absences ont un sens évident qui n’a pas à être exprimé, qui perdrait même en impact en étant verbalisé. C’est beau et c’est malin, bien au delà du plaisir de la manipulation de l’objet-livre.

Mais j’ai parlé de demi-teinte, quand même ; parce qu’il m’arrive d’être capable de faire preuve d’objectivité. Ma relative frustration vient d’une diégèse peut-être un peu trop empruntée, manquant non pas d’audace, mais peut-être de consistance à mes yeux. Comme toujours avec Lionel Davoust, il y a de bonnes et belles idées, plutôt bien exécutées, mais je dirais que pour une fois, il ne va pas assez loin dans leurs constructions : j’ai eu l’impression pendant tout le récit qu’il y manquait des bouts. J’en aurais voulu plus, non pas uniquement par gourmandise, mais parce que j’avais le sentiment de ne pas exactement tout saisir, de manquer d’informations et de contexte pour pouvoir absolument m’investir dans ce que je lisais. De même que pour une si rare fois, j’ai trouvé que les personnages manquaient peut-être un peu de chair et de souffle à l’aune du standard Davoustien, remplissant plus des fonctions techniques qu’une réelle place humaine dans le récit.

Et pourtant, j’ai refermé mon livre avec une réelle satisfaction, sans doute grâce à mon goût implacable pour l’analyse même-malgré-moi, m’ayant fait trouver dans cette novella un symbolisme, une métaphore politique finalement assez maline, cachée entre des clins d’œil et des références bien volontiers évidentes. Alors forcément, je dirais que l’intrication avec le récit manque un peu de subtilité (si elle est volontaire, je peux aussi surinterpréter), et que de fait, j’ai manqué de cette implication émotionnelle que je ressens souvent avec le travail de Lionel Davoust. Mais pour autant, la progression de l’intrigue et son petit jeu de révélations et de surprises sont plutôt réussi·e·s et m’ont fait sourire plus d’une fois, ce qui constitue une indéniable réussite.

Bref, comme toujours quand je suis un peu dubitatif mais content, c’est une question de pas assez plutôt que de raté ; ce texte aurait sans doute profité d’un supplément d’épaisseur à mes yeux pour complètement me séduire ; pour autant, je l’ai bien aimé, j’en reprendrais volontiers dans le même genre. Pas le meilleur de Lionel Davoust que j’ai pu lire, mais on reste dans des standards tout à fait plaisants.
Faudrait que je songe à regarder ce qu’il me reste à lire et chroniquer chez lui tiens…

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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