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U-H-L #34 – Sur la route d’Aldébaran, Adrian Tchaikovsky

Monster – The Automatic (extrait de l’album Not Accepted Anywhere)

J’avais besoin d’une lecture pour me faire du bien. Pas trop lourde, pas trop compliquée, avec un certain degré de confiance. Un UHL, donc, comme souvent dans ces cas-là. J’avais en plus le vague mais tenace souvenir que Sur la route d’Aldébaran avait la réputation d’être drôle ; je me suis dit que c’était absolument parfait.
Disons pour être diplomate que j’ai déjà eu des idées de lecture plus inspirées que celle-là. Je ne vais pas me leurrer, par contre, ce n’est pas la faute d’Adrian Tchaikovsky, je crois. C’était juste pas le bon bouquin pour moi, et surtout pas le bon moment pour le lire. Pour résumer mon sentiment, si on doit se référer à l’expression disant que l’humour est la politesse du désespoir, cette novella a peut-être fait des efforts de civilité trop appuyés.

Puisque l’humour était l’argument qui m’a amené à choisir ce texte parmi d’autres pour essayer de littérairement me contenter, forcément, je dois en parler un peu plus que du reste ; ce texte est bourré de qualités que je ne peux ni ne veux nier. Seulement, elles n’ont pas su compenser le déséquilibre majeur du texte à mes yeux, à savoir son usage assez singulier de l’humour. Notre personnage principal est d’emblée mis dans une position très délicate par Adrian Tchaikovsky, donc je ne vous spoilerai rien en vous disant que le monsieur fait des blagues face à l’adversité. Beaucoup de blagues. C’est sa façon à lui de gérer le terrible stress auquel il est soumis. Aucun problème avec ça, fondamentalement, j’aime les one-liners et les bons mots comme tout le monde. Sauf que je n’ai jamais réussi à les lire autrement que comme les manifestations glauques d’un type qui se croit/sait condamné à plus ou moins long terme, piégé dans un environnement hostile. Et du coup, bah je n’ai jamais réussi à rire avec notre protagoniste, tout au plus, je l’ai pris en pitié, ressentant derrière ses tentatives d’humour un profond malaise, déprimant, presque au point d’entendre ses rires nerveux les ponctuer à chaque fois.

Dans le même registre, aussi mesquin que cela puisse paraître, je n’ai guère goûté à l’humour référentiel déployé par l’auteur, ressentant plus sa présence à lui que celle du personnage à chaque clin d’œil ou citation ; parce que je n’avais pas une idée assez précise du contexte temporel dans lequel toute cette histoire se déroule. Dans 20/30 ans, avec un soudain bond technologique suffisant pour justifier de références à une pop-culture très actuelle, je veux bien ; mais dans le contexte d’une conquête spatiale internationale telle que décrite dans cette novella, aller citer autant de choses datant de notre époque sans même inventer quelque chose appartenant à l’intervalle… Je sais que je suis pénible, mais dans ce genre de textes, je préfère des créations inconnues nécessitant peut-être quelques explications, créant une atmosphère unique, qu’encore et toujours les mêmes œuvres citées en boucle avec un gros coup de coude dans les côtes pour marquer la référence. Juste parce qu’en fait ça me sort du texte à chaque fois, y compris dans une narration comme celle qu’utilise ici Tchaikovsky pour rendre le périple de son personnage plus vivant et organique.

Amusant d’ailleurs que je retrouve encore une narration à la première personne, se justifiant à merveille et collant parfaitement à l’atmosphère voulue par l’auteur, même si je demeure encore une fois dubitatif quant à l’éclatement chronologique de l’histoire. Alors à l’aune de l’histoire elle-même, je comprends sa nécessité, étant donnés les choix opérés par Adrian Tchaikovsky ; mais je persiste à penser dans mon petit esprit – parfois un peu trop psycho-rigide – que ça ne fonctionne pas super bien, causant un autre déséquilibre dans le récit. Tout simplement parce que je comprends pas pourquoi un personnage se/nous racontant l’histoire en direct comme il le fait tout le long de la novella, s’amuserait à découper son récit en chapitres, les alternant au gré de ses allers et retours dans le temps, à moins qu’il sache que tout est retranscrit à l’écrit au fur et à mesure. Et encore, eu égard à la nature de l’histoire qu’il nous raconte : la sienne. J’en conviens encore une fois, c’est mesquin et sans doute un peu bête de ma part d’être aussi tatillon ; mais il n’empêche que je me suis fait ces réflexions au fil de ma lecture, alors je vous les les livre, parce que c’est ce que je fais avec ce blog.

Bon, après, tout ceci étant dit : c’est pas la grande forme, chez moi. Donc le bilan que je vous livre est très probablement corrompu par un esprit glissant vers la grisaille. J’ai tenté, c’était un échec. Encore une fois, ce texte est loin d’être mauvais, bien au contraire. Je peux même affirmer avec confiance qu’il était bon. Pour une très grande part, il est même sacrément inventif et super malin ; si j’avais été plus réceptif à cet humour faisant rempart à la folie, j’aurais pu vous en faire un éloge enthousiaste. Là, j’ai surtout lu un personnage désespérément seul faisant face à une adversité horrible de la seule manière qu’il lui paraît possible et viable, avec le succès que la novella lui prête ; ça m’a parlé à l’envers.
Mais conceptuellement parlant, Adrian Tchaikovsky m’a montré qu’il en avait clairement sous le capot, sur le fonds comme sur la forme. Si cette novella n’était clairement pas ce dont j’avais besoin ou envie en ce moment, je me dis que le monsieur aura très certainement en stock de quoi me satisfaire à l’avenir, quand les cieux se seront éclaircis, à l’instar de la collection Une-Heure-Lumière, comme toujours.
Nous verrons donc à ce moment-là.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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