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U-H-L #39 – La Millième Nuit, Alastair Reynolds

Thousand Lifetimes – Fire From The Gods (extrait de l’album Soul Revolution)

Dans la conclusion de ma chronique sur Éversion, j’avais exprimé l’envie pressante d’en découvrir plus à propos d’Alastair Reynolds et de son travail. Heureux hasard, Le Bélial’ m’avait déjà donné la chance de pouvoir le faire il y a quelques mois avec la sortie de la lecture qui nous concerne aujourd’hui, dans le désormais inénarrable écrin de la merveilleuse collection UHL.
Nous y voilà donc. Et se confirme ainsi que le sieur Reynolds est définitivement un auteur très intéressant à suivre, bien que mon enthousiasme sera ici un peu moins retentissant : juste une malheureuse question de timing et d’humeur.

D’un côté nous avons donc un récit empreint d’une certaine poésie Hard-SF que n’aurait pas renié un certain auteur australien trop massif pour être ignoré, tout comme une redoutable efficacité dans le déroulement d’une intrigue proche d’une enquête policière ; simplement assaisonnée de high-concepts nécessaires à la confection d’un univers situé des centaines de millénaires dans le futur. Du bon gros sense of wonder comme on en fait rarement, avec juste ce qu’il faut de vulgarisation pour ne perdre personne en chemin et rendre l’ensemble aussi digeste que captivant, en somme : nickel-chrome.
De l’autre côté, par contre, nous avons, à mon sens, un récit alourdi par une chape de plomb mélancolique et un brin cynique, prêtant à l’humanité ses éternels défauts de conception, malgré des éons de progrès techniques ; les mêmes calculs dénués d’empathie, les mêmes écueils de vacuité, avec simplement quelques millénaires de décalage et des variations dans l’emballage.

Alors forcément, puisque j’ai dit que j’avais aimé ma lecture, c’est bien que le positif compense largement le négatif : j’ai juste eu ce sentiment lancinant, tout le long de ma découverte, en dépit de ma curiosité et de mon envie de comprendre où tout ça allait, que le dépaysement n’était que de façade. Si nos personnages semblent se nourrir d’aventures et d’explorations, expriment des sentiments contradictoires et des évoquent des personnalités bien vivantes ; ils m’ont globalement donné l’impression de s’ennuyer, et ç’a un peu déteint sur moi. Comme si la civilisation dépeinte par Alastair Reynolds, en dépit de ses dehors audacieux et créatifs, finalement, se mentait à elle-même ; il n’est d’ailleurs pas impossible que ce fut là l’intention de l’auteur, j’admettrais alors que ce serait même assez malin. Triste, mais malin. Allez savoir. Demeure que lire une super puissance cosmique élitiste, capable de vie et de mort sur l’univers, se retrouver pour de petites sauteries mondaines ponctuelles, donnant lieu à des concours de mesquinerie et de messes basses au nom d’une certaine tradition, je sais pas, je peux pas m’empêcher de trouver ça un poil déprimant. Je trouve que c’est une vision du futur terriblement pessimiste, ou du moins qui manque terriblement de distance, en dépit de l’écart temporel : comme un constat d’impuissance face aux aspects cycliques de notre Histoire et de notre nature profonde. Je ne dis pas que c’est faux ou que le récit présent dans La Millième Nuit n’en fasse pas un usage moral intéressant, notamment grâce à sa conclusion, mais ce n’est pas ce que j’avais envie de lire aujourd’hui. Pas de chance, c’est tout.

Il demeure qu’en dépit de mon humeur décidemment capricieuse, cette novella est encore une fois une réussite. Un récit captivant dans ses enjeux comme dans sa construction, jouant habilement de ses éléments et de ses jeux de perspective, qui ne laissera personne le laisser trop longtemps de côté sans devoir le finir. C’est malin et efficace, sans trop en faire ou se laisser aller à un quelconque bavardage malvenu ; ce qui me semble être, de ma maigre expérience, une des grandes qualités de son auteur.
Content, mais pas extatique, donc. Je demeure extrêmement curieux de lire ce qu’Alastair Reynolds pourra me proposer à l’avenir, en espérant juste être dans de meilleurs dispositions quand le moment viendra. Ou plus simplement que je pourrais trouver le récit en question un peu plus joyeux ou optimiste. On a le droit de rêver.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

2 comments on “U-H-L #39 – La Millième Nuit, Alastair Reynolds

  1. Pierre-Paul Durastanti dit :

    J’ai trouvé que c’était un texte très vancéen, justement dans son portrait d’une humanité alanguie par/malgré le passage des éons. 😉

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Ceci expliquant sans doute cela. =)

      J’aime

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