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Les Chevaliers du Tintamarre 2 – Le Voyage des âmes cabossées

Abandon à 46% de l’édition numérique

C’est le cœur un peu lourd que j’entame la chronique de cet abandon. D’abord parce qu’être déçu au point de laisser un deuxième tome après une découverte initiale plutôt enthousiaste, ça pique, ensuite parce que l’auteur de ces romans m’est fort sympathique et que je me sens un peu mal d’abandonner ce roman, et finalement, surtout, parce que j’ai beau avoir fait la paix avec la nécessité ponctuelle de savoir parfois reculer pour mieux sauter, je n’aime toujours pas laisser tomber une lecture en cours.
Mais là, je confesse, c’était trop dur. J’allais y passer trop de temps pour une prise de plaisir minimal.

Et ça m’étonne, très franchement, parce que malgré ses quelques défauts, le premier tome m’avait agréablement pris par surprise avec sa fraîcheur singulière et son enthousiasme communicatif : j’ai toujours su y trouver de quoi me nourrir et avancer, avec curiosité et envie. La question est donc pour moi de savoir pourquoi et comment ce second tome, en dépit d’éléments de départ similaires, n’a pas su fonctionner de la même manière ni me séduire. Je crois qu’à cet égard, un premier bout de la réponse se trouve dans le trio des Chevaliers du Tintamarre et leur traitement.
Le fait est qu’ils étaient à mes yeux, dans le contexte tellement cradingue et abject de Morguepierre, des anti-héros qui s’ignoraient ; amoraux et aux motivations questionnables, mais toujours prompts à reconnaître où était le bon choix quand il se présentait à eux. On pouvait questionner leurs méthodes comme certains de leurs comportements, mais ils étaient clairement le moins pire de leur ville, avec suffisamment de moments de lumière pour même régulièrement paraître réellement sympathiques. Sauf qu’au sein de ce Voyage des âmes cabossées : non. Peut-être est-ce parce qu’ils manquent de contraste pour les faire apparaître sous une lumière flatteuse, parce que l’auteur a voulu pousser trop loin leur côté « sales gosses », ou tout simplement parce que ma tolérance à l’éducation prodiguée par Morguepierre a trouvé ses limites depuis le temps, ou encore autre chose ; mais toujours est il que les Chevaliers du Tintamarre, dans ce volume, m’ont paru avoir régressé, au point d’en devenir insupportables. Ils n’écoutent rien ni personne, ne font attention à personne d’autres qu’eux mêmes, cherchent la bagarre en permanence, se lancent dans une quête qui n’a pas grand sens pour des raisons qui m’ont globalement échappées, ou pire, qui m’ont paru futiles ; je n’ai pas trouvé de quoi m’attacher à eux, cette fois.

À vrai dire, même si je n’aime pas trop mobiliser cet argument, il m’a trop souvent pris durant ma lecture pour que je ne le partage pas ici : j’ai eu le sentiment de lire une partie de jeu de rôle directement transcrite en roman. Avec ce que ça suggère de joueurs qui font un peu n’importe quoi pour le plaisir de provoquer des événements ou le MJ, d’efforts de ce dernier pour créer du mystère et faire avancer la partie, quitte à devoir rafistoler son intrigue au fur et à mesure, à devoir trouver des motivations un peu bancales à ses personnages pour justifier leur structure de groupe, à devoir avancer très vite sur certains éléments d’explications en partant du principe que tout le monde sait de quoi il est question alors que pas forcément… En somme, j’ai trouvé que tout cela manquait terriblement de maîtrise et de direction. Ça me chagrine, mais cette fois-ci, le côté joyeux ne compensait pas le côté foutraque. Au contraire, il y contribuait ; et de fait, c’était le bordel.
D’un chapitre à l’autre, d’une partie à l’autre, j’avais l’impression que le récit ne savait lui-même vraiment de quoi il était fondamentalement question. On commence par une enquête pour partir à l’aventure, avec une espèce d’histoire d’amour toxique en fond, sur lesquelles on rajoute un mystère terriblement épais dont on ne comprend pas vraiment la finalité, mélangeant le tout avec un univers si autre qu’on se demande si les règles ne changent parfois pas un peu au fur et à mesure pour que l’ensemble puisse avancer, quitte à brusquer les transitions comme les prises de décision.

En fait, je ne pense pas que le roman soit raté ou mauvais – que ce fut seulement à mes yeux ou non, peu importe – je pense simplement que Raphaël Bardas a identifié plus précisément ce qu’il aimait écrire après la réception de son premier roman, et a décidé de mettre le paquet sur ces éléments pour écrire le second. Ce ne serait donc pas tant une régression qu’une évolution dans un sens qui, à moi, ne me convient pas. Si j’aime l’éclatement des conventions narratives et des formes classiques de récit, comme le questionnement des alignements habituels de mes protagonistes, j’ai quand même mes limites : et ici, les personnages et certains de leurs défauts, rédhibitoires à mes yeux, m’ont empêché de rentrer dans le délire comme la première fois. Je n’avais simplement pas envie de les lire faire n’importe quoi sans réfléchir ni faire preuve de compassion pendant des heures encore ; je n’avais pas la patience. Pire, je n’arrivais pas à m’intéresser à ce qui allait arriver, à eux ou au reste de la distribution. En un mot, dommage.
Une prochaine fois, peut-être, dans un autre contexte, avec d’autres personnages.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

2 comments on “Les Chevaliers du Tintamarre 2 – Le Voyage des âmes cabossées

  1. L'ours inculte dit :

    Mais il faut embrasser le bordel, Bob 😀

    Très bonne chronique comme d’habitude qui fait bien passer ton ressenti, même si on a pas eu le même, je reste fan de la Morue, na

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Ouais, je sais pas, là il me manquait un truc pour que le bordel soit agréable, ça se joue sans doute à rien.
      C’est très gentil, merci. ❤
      (Et j'aime toujours la Morue, hein.)

      Aimé par 1 personne

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