
Written By Wolves – Tell Me What You’re Running From
A l’occasion de la remise du prestigieux prix Julia Verlanger 2019 au texte dont il est question ici, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté ; je me dois de vous en parler, et en passant de la merveille éditoriale que constitue la collection Une-Heure-Lumière, publiée chez Le Bélial.
Commençons par la collection, et son concept unique. Publier périodiquement des novellas, récits dont la longueur les situe à mi-chemin entre la nouvelle et le roman, dont le genre appartient à l’Imaginaire, sans distinction entre Science-Fiction, Fantasy ou Fantastique.
Passons très vite sur la charte graphique entièrement confiée à l’illustrateur Aurélien Police. C’est un génie, toutes les couvertures se font concurrence pour être la plus belle de la collection, cet homme est un artiste extrêmement talentueux dont je suis immensément jaloux.
Et ensuite, un très grand standard de qualité. Ce prix n’est que l’excuse dont j’avais besoin pour commencer à chroniquer chacun des textes que j’ai pu lire dans cette collection, dont pas un jour ne passe sans que je me demande lequel je préfère, sans jamais réussir à trancher. Épuisant.
Et il est ici question d’un de ces textes, dont je peux cependant affirmer sans trop de doute qu’il truste avec quelques autres un hypothétique mais solide Top 5.
Etant donné la narration originale et le format relativement court (forcément) de cette novella, je vais volontairement faire l’impasse sur l’intrigue même et me concentrer sur les thématiques abordées et sa géniale hybridation des genres.
Il est donc ici question d’un texte qui aborde les questions de la féminité moderne, de l’éducation, du rapport parents-enfants, de la bio-éthique, dans une histoire mêlant le thriller, l’horreur, l’espionnage et la science-fiction. Rien que ça.
Et, comme si cela ne suffisait pas, Tade Thompson le fait avec maestria et clarté.
Mais alors, comment, avec tant de thèmes, l’auteur parvient-il au tour de force de tout raconter sans nous perdre ?
Tout simplement parce qu’il ne se permet aucun temps mort. On commence fort, on continue sur le même rythme, et on finit en apothéose. Voilà. C’est ça le principal atout des Meurtres de Molly Southbourne, on est accroché dès le tout début, et en quelque pages, on est absolument accro. Le destin de l’héroïne est captivant et fait sens à tous les niveaux, nous amenant à nous interroger sur tous les sujets que j’ai pu évoquer plus haut, mais surtout à vouloir savoir, sans arrêt, ce qui va bien pouvoir se passer la page suivante.
Voilà. Cette novella est tout simplement brillante, le genre de récit qu’on voit autant qu’on lit, qui nous pousse à rêver d’une adaptation en série ou en film, dont on pourrait imaginer qu’elle serait le parfait tremplin pour un numéro d’actrice phénoménale qui ferait date et permettrait à la version papier (ou numérique, ne soyons pas sectaire) d’atteindre les sommets de popularité qu’elle mérite.
Pour ceux et celles qui comme moi ont eu la chance de lire ce bijou de littérature, j’espère lui avoir rendu justice ; pour les autres, j’espère leur avoir donné envie.
Au plaisir de vous recroiser,
D’ici là, que votre avenir soit rempli d’étoiles.
8 comments on “U-H-L #18 – Les Meurtres de Molly Southbourne, Tade Thompson”