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L’Ombre dans la Pluie, Rozenn Illiano

Night Crawler – Judas Priest (extrait de l’album Painkiller)
Oblivion – Royal Blood (extrait de l’album Typhoons)

Chance, privilège, confiance, bla bla bla, vous connaissez, à force. Aujourd’hui, on va donc parler du dernier né de Rozenn Illiano, parce que j’y ai eu accès en avant première, une nouvelle fois. Une merveilleuse sensation dont je ne me lasse pas, d’autant plus que cette fois, j’ai l’excuse parfaite d’avoir inspiré le roman en question avec ma chronique enthousiaste d’Oracles. Si si, je vous jure, j’ai même mon nom en exergue du roman, aux côtés de celui d’un confrère pom-pom boy virtuel, pour le prouver. Être fans de Rozenn Illiano, ça rassemble, et ça crée de jolies choses au delà de la lecture.
Autant vous dire qu’il aurait pu avoir la pression, ce roman, si ce n’était la confiance totale que je place désormais en son autrice. Oui, forcément, j’appréhendais un peu une possible baisse de régime ou un intérêt limité dans le type d’intrigue qu’elle allait pouvoir me proposer cette fois, comme toujours. Mais bien entendu, à peine quelques pages, et j’étais dedans, à fond, jusqu’à la fin.
Evidemment que c’était bien. Et ce qui est très cool avec Rozenn Illiano, c’est qu’au delà des compliments qui restent d’un de ses tomes à l’autres, je peux gratter à chaque fois quelques petites choses supplémentaires à rajouter dans mes chroniques.
Procédons donc, si vous le voulez bien.

Alors qu’il est censé être en vacances de son poste de « responsable de la sécurité » à la Boîte Noire, repère officieux du tout-Paris de la Sorcellerie, Oxyde est contacté par son vieil ami Edgar, prêtre exorciste au service de l’Eglise qui sollicite son aide pour un cas difficile. Une affaire de possession qui n’est pas sans rappeler un de leurs seuls échecs à l’époque où ils étaient tous les deux apprentis au service du père Auguste, une épreuve terrible qui aura précipité Oxyde dans son statut de freelance et lui aura laissé de profondes cicatrices psychiques.

Un entre-deux temporel particulier dans la chronologie singulière du Grand Projet, nous suivons donc Oxyde et ses camarades à la fois durant son apprentissage et durant une petite partie de son travail à la Boîte Noire, avant les événements de Town. J’avais déjà pu m’exprimer sur ce que je pense généralement des préquelles, justement à l’occasion de ma chronique d’Oracles ; le même constat d’exception s’impose ici, puisque finalement, dans le cadre de quelque chose comme le Grand Projet, l’idée même de préquelle ne peut pas réellement exister. Il s’agit plutôt de creuser encore plus profondément le profil d’Oxyde, exceptionnel à tant d’égards, dans ce qu’il représente à la lecture, mais aussi au sein de l’univers créé par son autrice. Le plaisir est comme toujours double ou triple ; on retrouve un certain confort, on découvre de nouvelles choses dans un cadre un peu nouveau, et on a envie de plus une fois qu’on a fini.

La découverte, ici, c’est surtout une nouvelle corde générique à l’arc de Rozenn Illiano, à savoir le format d’enquête quasi policière du récit, qui entoure l’exorcisme qu’Edgar et Oxyde doivent pratiquer, mais surtout préparer. Mon plus grand plaisir, à cet égard, a été de pouvoir constater la technicité du système de magie extrêmement précis développé par l’autrice-démiurge, qui mêle habilement la religion et tout un folklore dont on devine, d’autant plus avec une connaissance plus large de son travail, qu’il est gigantesque, mais surtout, solide et cohérent. Il n’est pas question ici d’une quelconque esbroufe fantastique ou d’effets de manches littéraires ou narratifs ; tout est là parce que ç’a du sens avant tout. On retrouve à cet égard ce compliment que je lui faisais déjà dans ma chronique de Clairvoyants et que je lui referais sans aucun doute à maintes et maintes reprises : j’adore la capacité de Rozenn Illiano à rendre les choses simples. Pas seulement dans une optique de vulgarisation des enjeux ou des mécaniques de son univers, mais aussi et surtout dramatiquement. Les choses se passent parce qu’elles doivent se passer ainsi, quitte à sacrifier parfois à une certaine sobriété, mais cette dernière n’est jamais aride. Pour dire les choses simplement à mon tour, au delà d’une quelconque considération de style ou d’élégance, j’aime ne jamais avoir à m’interroger sur la suspension de mon incrédulité quand je lis des opus du Grand Projet.

Pour un lecteur aussi résolument analytique que moi, pouvoir me laisser porter par ce que je lis sans avoir à trop réfléchir ou interroger des choix narratifs curieux, c’est un réel luxe. Parce qu’avec Rozenn Illiano, je baisse systématiquement ma garde. J’ai vu, pourtant, les indices, les éléments qui étaient là pour justifier à terme d’un changement dans le paradigme de son intrigue, je les ai enregistrés, mais je n’ai que rarement eu la certitude qu’ils allaient être indispensables, à terme ; parce que leur placement parait le plus souvent extrêmement naturel. Le même compliment, à chaque fois, une telle fluidité, une telle impression de facilité générale, ça ne peut rien signifier d’autre qu’une monstrueuse dose de travail en amont.
À la réflexion, je tempérerais peut-être un tout petit peu mon enthousiasme en devant constater que ce dernier est sans doute un peu nourri par ma connaissance des autres romans que j’ai pu lire jusque là. Si l’intrigue et toutes ses implications sont parfaitement auto-contenues dans ce roman, comme toujours, je ne saurais dire si j’aurais autant apprécié ce volume en volume d’introduction au Grand Projet. Beaucoup de choses seraient peut-être, à cet égard, un peu précipitées ou expliquées de façon lacunaires, mais il devient difficile pour moi d’en juger en toute objectivité, forcément.

Mais l’essentiel est bien entendu largement préservé. Je ne tempère finalement mon enthousiasme que par souci d’honnêteté et de précaution face à des données que j’ai maintenant, de fait, un peu de mal à appréhender. D’instinct, je dirais juste que c’était encore une fois et sans surprise aucune une excellente lecture, et c’est bien le plus important. Toujours les mêmes compliments dans l’élégance du style, dans la pudeur et la bienveillance générale, le traitement des personnages, la précision technique des éléments fantastiques et dans la pertinence discrète des éléments qui renvoient à d’autres éléments du Grand Projet. Du super boulot, comme d’habitude, sans la moindre ombre d’un début de lassitude à signaler de mon côté.
Ma seule crainte c’est de vraiment tomber à court de compliments nouveaux ou de paraphrases pour cacher mes répétitions, à force. Quel luxe.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

5 comments on “L’Ombre dans la Pluie, Rozenn Illiano

  1. Yuyine dit :

    Quelle belle chronique qui donne envie. Soit dit en passant, l’esthétique des oeuvres de l’autrice est toujours superbe mais je fonds complètement sur ce roman!

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Franchement, fonce. Tout son boulot est incroyablement qualitatif, et je suis sûr que ça te plaira beaucoup.

      J’aime

  2. Bon bein devant une telle chronique que faire d’autre sinon ajouter ce livre à ma wishlist… 😉

    Aimé par 1 personne

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