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Le Royaume de Flonck Tome A – Sur la route de Zlambar, Professeur Odysseus

OneRepublic – Run (extrait de l’album Human)
Daði FreyrThink About Things (extrait de l’EP Welcome)

Pour toutes les périodes de doutes ou de galère que j’ai pu traverser depuis plus d’un an, je ne peux décemment pas regretter un seul instant de m’être lancé dans l’aventure de ce blog. J’ai pu évoquer un certain nombre de fois la chance insolente dont j’estime avoir pu bénéficier, entre les rencontres, discussions et opportunités qui émaillent désormais ma vie de lecteur/libraire. Le roman dont je vais vous parler aujourd’hui est clairement un point d’orgue de mon parcours, car il représente à la perfection une de ces instances quasi-miraculeuses qui me marqueront un bon bout de temps.
Je n’avais jamais entendu parler de Librinova – et je vous prie de bien vouloir m’en excuser – tout comme je n’avais jamais entendu parler du Professeur Odysseus – encore une fois, mes excuses. En cohérence avec mes principes de savoir être curieux, lorsque j’ai été contacté pour me voir proposer un SP du roman qui nous intéresse aujourd’hui, j’ai évidemment accepté.
Je m’attendais à beaucoup de choses potentielles en m’y attaquant finalement il y a quelques jours. Mais pas à ça.
Or, ce « ça » est un des « ça » les plus incrédules et les plus enthousiastes que j’ai pu prononcer, penser ou écrire depuis un bon bout de temps, sans avoir pu réellement m’y préparer un seul instant.
Parce que ce roman s’est avéré être un des ouvrages les plus furieusement singuliers et drôles que je n’ai jamais lu. Et je pèse mes mots. Et oui, bien sûr que je vais essayer de développer ; même si ma première impulsion est juste de vous hurler au visage que si vous aimez la littérature humoristique et l’audace de l’absurde, il faut que vous FONCIEZ. Oui, au point d’utiliser des majuscules.
Mais développons, donc.

Dans le royaume imaginaire de Flonck, Hiatus 1er du nom vient d’être nommé second conseiller subversif. Or, à peine sa fonction prise, le voilà confronté aux noirs desseins du noir sorcier Thomas, qui aurait sans doute aimé que son père le baptisât autrement. Un sombre plan qui consiste à envoyer son pays à la guerre, à la frontière du Zamblar, dans les rizières sacrées pour nourrir de ses victimes un Riztuel (vous l’avez ?) destiné à faire renaître le Roi-Démon-Démoniaque Nashel. Rien que de très classique, sauf que pas vraiment. Mais le narrateur vous racontera ça mieux que moi, à n’en pas douter.

Et pour ce qui est de l’intrigue en elle-même, je n’en dirai pas plus ; pour laisser le vrai luxe de la découverte, au moins dans des conditions aussi proches de la mienne que possible, à cielles qui décideraient de me faire confiance. Parce que disons-le clairement, si l’intérêt de ce roman n’est pas réellement dans son intrigue à proprement parler, son déroulement est, lui, absolument merveilleux. Le Professeur Odysseus a semble-t-il décidé, avec ce roman, d’essayer d’exploser un maximum de conventions narratives à la fois, par le truchement d’un absurde féroce, à la limite de la frénésie. À cet égard, je dois prévenir : si vous n’êtes pas client·e des phrases à rallonge pour y faire bonne place aux digressions, des notes de bas de pages qui racontent un peu n’importe quoi, de l’humour méta sans vergogne ou des jeux de mots sauvages ou douteux ou les deux, tout simplement de l’humour absurde ; peut-être que ce roman n’est pas fait pour vous. Il s’avère que personnellement, c’est absolument, complètement ma came, et que j’ai passé ma lecture à glousser comme un imbécile ou battre l’air de mes poings tellement je n’arrivais pas à croire que je puisse me marrer à ce point face à ce qu’osait le Professeur Odysseus. C’est littéralement non-stop, vanne sur vanne, avec une inventivité et une créativité sans borne aucune, qui n’ont jamais cessé de me prendre par surprise de la meilleure des manières. Un paragraphe sur trois, un éclat de rire et une furieuse envie de copier/coller le passage en question sur Twitter pour en faire profiter les gens. Je me suis retenu, mais de justesse.

Je me répète mais je pense que ça vaut le coup ; rire en lisant, c’est aussi rare que précieux, pour moi. J’en profite d’autant plus quand c’est clairement l’ambition première de ce que je lis, et faire rire, ce n’est pas une mince ambition, au contraire. Il est évident que le Professeur Odysseus n’a d’autre objectif avec ce roman que de faire passer un bon (excellent) moment à ses découvreurs et découvertes (sic) ; son intrigue et ses personnages sont des accessoires, des prétextes, des véhicules. Ce qui n’est absolument pas un problème, parce que c’est si clair que cela établit très vite une complicité précieuse avec lui et son travail, qui ne fait que bénéficier à l’ambiance de joie et de foutu n’importe quoi qui parcourt l’ensemble du roman, tout en lui conférant un réel et concret sentiment d’unicité, ainsi qu’une sorte de cohérence d’ensemble.
Mais que le fait que je parle de n’importe quoi ne vous leurre pas. Il ne s’agit pas de dire que ce roman se contente d’aligner les absurdités pour tenter de créer un rire aléatoire, où la méthode serait de lancer un millier de blagues et d’espérer qu’un maximum soit bien reçu. Certainement pas, il y a là une réelle maîtrise. J’oserais même presque parler d’une expertise dans la précision de l’exécution de toutes ses blagues. Rien n’est laissé au hasard, et le Professeur Odysseus sait très bien ce qu’il fait tout le long de l’ouvrage, en constant dérapage contrôlé, malgré la multiplication des virages.

J’en veux pour preuve mon plus grand compliment à l’égard de son travail, qu’il va falloir que j’explique un peu en profondeur. J’ai une lecture très visuelle ; j’aime souvent m’imaginer ce que je lis de la façon la plus précise possible. Je visualise, souvent d’une façon assez cinématographique, je réfléchis aux possibilités d’adaptation, etc… C’est une de mes principales façons d’apprécier ce que je lis : plus je visualise, plus j’imagine, meilleur signe c’est. En tout cas la majorité du temps. Dans le cas du Royaume de Flonck, je n’ai pas autant visualisé que d’habitude, et c’est une formidable nouvelle.
Parce que ce roman exploite les formes littérales et littéraires de l’expression d’une façon assez sublime, et que je n’ai que rarement croisé d’une telle façon ; ce qui rendait cette visualisation souvent impossible dans mes termes habituels. Les blagues, les situations, rien n’existait vraiment ou ne pouvait complètement exister en dehors de leurs expressions purement verbales ; une sorte de quintessence de l’absurde par le langage écrit. C’est en partie ce que j’évoquais plus tôt en parlant de cohérence d’ensemble. Le Professeur Odysseus ne se contente pas d’exploser les règles classiques, il les réassemble pour pouvoir se permettre de faire les choses différemment et ainsi subvertir nos attentes, au delà de la simple ambition humoristique qui en découle nécessairement. Il est surtout là pour s’éclater avec les conventions narratives, et il a la joie communicative. De fait, l’intrigue ou les personnages dans leurs définitions classiques deviennent dès lors secondaires, puisque l’intérêt global a été déplacé à des enjeux inhabituels, notamment dans l’audace formelle. Pour un sale petit analyste comme moi, forcément, c’était un régal, parce que je pouvais rire deux ou trois fois de la même blague pour des raisons différentes. Et puis merde, par dessus tout, qu’est ce que ce roman est drôle, bordel. Genre… vraiment drôle. J’vous jure. Ça vaut au moins un peu de vulgarité gratuite.

Vous aurez donc compris que, oui, j’ai absolument adoré ce roman, du début à la fin, pour chacune de ses audaces. Sans doute une des meilleures surprises de cette année pour moi, alors qu’on arrive tout juste à sa moitié (l’année, pas le roman). Je conviendrais volontiers que son humour n’est certainement pas pour tout le monde, et qu’il ne se lit pas pour la surprise de ses audaces scénaristiques, en tout cas pas dans le sens habituel/classique du terme. Je dirais que si comme moi vous aimez l’humour absurde et la déconstruction de tropes, si comme moi des noms comme Terry Pratchett, Audrey Alwett ou Alexis Flamand (surtout ce dernier, en l’occurrence) vous parlent, vous serez probablement conquis·e·s. C’est une prise de risque que je suis totalement prêt à assumer.
Je ne peux, en conclusion, que chaleureusement remercier les éditions Librinova pour leur proposition qui m’a fait découvrir une référence que je n’aurais sans doute pas pu découvrir sans elles, que je vais recommander à tour de bras, dont je vais me rappeler souvent, avec beaucoup de sourires bêtes que j’aurais du mal à justifier, et dont, surtout, j’attendrai la suite avec une impatience aussi croissante qu’échevelée (même si je suis chauve mais vous avez l’idée).
Je vous laisse, pour l’occasion, avec ma citation favorite du roman, même si c’est pas la plus drôle :
« N’ayons pas peur des mots, car eux n’ont pas peur de nous. »

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

6 comments on “Le Royaume de Flonck Tome A – Sur la route de Zlambar, Professeur Odysseus

  1. Symphonie dit :

    Je confirme. Allez le lire. Maintenant. Ouiouioui.

    Aimé par 1 personne

  2. Benito Odysseus dit :

    Bonjour,

    Je me permets de poster un court commentaire ici pour vous dire que je suis vraiment touché que vous ayez pris le temps de lire mes bêtises, et même d’en dire du bien.
    Alors tout simplement, un réel et grand merci !

    Soyez-fous, riez-fin
    Le Professeur Odysseus 😉

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      C’était un immense plaisir, merci à vous d’avoir couché lesdites bêtises sur le papier avec une telle joie communicative.
      C’était un éclair en bouteille.
      Je vous souhaite un maximum de réussite.

      J’aime

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