
« 99″ – Barns Courtney (extrait de l’album 404)
Oceans – The Blue Stones (extrait de l’album Hidden Gems)
Rien de nouveau dans l’affirmation selon laquelle j’aime beaucoup le travail de Morgan of Glencoe, et tout particulièrement, évidemment sa saga de La Dernière Geste. Depuis un premier tome prometteur et un deuxième assez époustouflant, je suis dans une position spirituelle d’attente impatiente et enthousiaste pour la suite. Donc forcément, quand j’ai appris par le truchement du blogopote Ours Inculte (il fait semblant de l’être, vous laissez pas avoir), que j’avais raté un ouvrage – uniquement disponible en numérique, ça explique un peu mon manquement plus que ça ne l’excuse – se présentant comme un tome zéro dans cet univers que j’aime tant, je n’ai pas réfléchi plus que ça : j’ai foncé.
Une petite journée plus tard, me voilà, mon enthousiasme intact et mon impatience décuplée.
Parce que oui, évidemment que c’était bien. Très bien même.
Cet ouvrage se présente comme un recueil de nouvelles, chacune d’entre tournant autour d’un ou plusieurs personnages, leur consacrant à chaque fois une nouvelle unique. Si on peut croiser le même personnage plusieurs fois, le point de vue change systématiquement, avec comme seul et unique point commun la période de l’année à laquelle ces histoires se déroulent : la fête du Teuz du titre. Et, puisque nous sommes sur un tome zéro, chronologiquement, nous nous situons à divers points des événements de la saga, tous situés avant les événements du premier tome, avec divers degrés d’implications dans ces derniers.
Et quel plaisir, vraiment. Il n’y a pas grand chose d’autre à dire que ça. Certes, on ne peut pas dire que l’ouvrage déborde d’éléments renversants ou inédits qui viendraient mettre une lumière absolument nouvelle sur ce qu’on croyait savoir ; mais quand on connaît Morgan of Glencoe, on sait que ce n’est pas le but du tout. Non, l’essentiel demeure la même chose que d’habitude : les personnages. Ces superbes incarnations de complexités qui ont su me séduire avec tant d’emphase dans mes lectures précédentes de La Dernière Geste, et qui me feront les relire sans aucun doute avec un plaisir renouvelé dans quelques années, si ce n’est plus tôt. On assiste à ce qui pourrait n’être qu’une série de saynètes anecdotiques, mais qui sont, paradoxalement, bien plus que ça. Parce qu’avec quelques petites touches de cette peinture du conte que Morgan of Glencoe maîtrise si bien, on parvient à mieux discerner les nuances d’un tableau qu’on croyait connaître, mais dont on se rend compte qu’il nous en manquait certains aspects. On retrouve encore cette écriture du détail, des petites choses qui construisent les grandes et participent à la cohérence d’ensemble de la Dernière Geste, à sa puissance évocatrice, et à une intertextualité aussi surprenante que bienvenue. Je me suis avant tout éclaté parce que j’avais le sentiment d’être un peu à la maison, à feuilleter un album de souvenirs. Alors certes, on croise quelques mauvais souvenirs, mais dans l’ensemble, c’est le sourire ou les émotions qui prévalent, et parfois les deux en même temps, parce que Morgan of Glencoe et ses personnages sont juste si attachant·e·s que ça.
Alors certes, tout ce plaisir ne vaut vraiment qu’avec la perspective des deux autres tomes pour tout en comprendre et tout en apprécier pleinement ; je pense que ce recueil vaut surtout comme une sorte de bonus pour les lecteurices assidu·e·s de La Dernière Geste qui ont simplement envie de plus en attendant de lire la suite. Mais en écartant ce reproche qui n’en est pas un, plutôt une précision nécessaire, on revient au cœur de ce qui fait l’œuvre de Morgan of Glencoe à mes yeux, et qui fait que je l’aime tant, et que je me suis précipité sur ce volume sans attendre. Car même si je savais d’office avec la tomaison que l’intrigue principale attendrait, je voulais encore et toujours de cette ambiance bienveillante, bienfaisante et inclusive, ouatée et confortable. Ce recueil comme les autres romans de La Dernière Geste sont de ces ouvrages qui malgré leur dureté ponctuelle, leur indubitable gravité, me font me dire que ça va aller. Il y a là une sincérité rare, alliée à un souffle organique rare qui me supplie en permanence d’y retourner juste pour emprunter un peu de son âme et l’emporter avec moi pour quand j’en aurais besoin.
Ce recueil est clairement fait pour cielles qui déjà on lu au moins Dans l’Ombre de Paris, et idéalement L’Héritage du Rail, mais c’est une des meilleures préquelles que j’ai pu lire car elle n’est ni vaine ni perdue par de mauvaises ambitions. Je prendrais encore 24 nouvelles-bonbons de ce type avec une joie non dissimulée. Et c’est tout ce que j’aurais à en dire, parce que c’est le seul et unique sentiment qui m’habite depuis que j’en ai fini leur lecture. Et bon sang que j’ai hâte de pouvoir lire Ordalie, le troisième chant de cette sacrée Dernière Geste.
Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉
Figure-toi que je ne l’ai pas lu non plus (pareil, le numérique et moi…) mais ton avis donne sacrément envie d’y remédier. Je pense par contre que je vais garder le texte de côté pour le moment où j’ai besoin d’un coup de réconfort.
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C’est pas une mauvaise idée du tout, c’est vraiment une série de petits plaisirs à déguster sous un plaid avec une tasse de chocolat. =)
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