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Saga Chevauche-brumes T3 – L’Appel des Grands Cors, Thibaud Latil-Nicolas

Final Journey – Accept (extrait de l’album Blind Rage)
Circus of Doom – Battle Beast (extrait de l’album éponyme)

Ne nous mentons pas. En ce moment, c’est chaud. J’veux dire, vraiment chaud. Je pense pouvoir affirmer sans trop de doute que le contexte actuel est un des plus anxiogènes que plusieurs de nos générations confondues aient jamais eu à vivre dans un contexte globalement privilégié (toutes singularités et injustices systémiques mises à part, évidemment). Et personnellement, comme beaucoup de monde, un contexte pareil, ça me bloque. Je gamberge sur mes angoisses et les différents incréments qu’un monde semblant de plus en plus dénué de sens me balance en travers de la tronche à longueur de journée.
Dans des contextes pareils, on a tou·te·s nos sanctuaires, nos petits oasis, nos chances luxueuses de pouvoir trouver malgré tout des phares dans la tempête, des lumières à suivre, aussi faiblardes ou intermittentes puissent-elles être, pour nous guider hors des tunnels de nos angoisses.
Moi c’est la lecture, pendant très longtemps sans que je ne sache vraiment trop pourquoi, malgré toutes mes errances et mes atermoiements, depuis plus de vingt ans maintenant. Je peux la laisser de côté quelques temps, parfois, par fatigue ou par doute, manque d’envie, que-sais-je. Mais j’y reviens toujours, à un moment, d’autant plus depuis le début de ce blog qui m’a apporté autant de bouées pour m’empêcher de me noyer dans l’océan du monde ; parce qu’avec ce damné blog, j’ai découvert tant de belles choses et de belles personnes. Là est mon privilège singulier.
Je sais maintenant pourquoi je reviens toujours à la lecture, inlassablement. Parce que j’y trouve les bons mots au bon moment, dès lors que je m’accroche et persévère. J’y trouve le moyen de verbaliser ma chance comme mes valeurs, glanant çà et là des moments de bravoure qui ne m’appartiennent pas mais qu’on me donne le privilège de m’approprier.
(Oui, j’ergote, laissez-moi kiffer, il se passe un truc là.)
Je vous ai déjà dit à quel point Les Chevauche-brumes c’était excellent. Je vous ai ensuite expliqué pourquoi Les Flots Sombres c’était formidable. Et maintenant, alors que j’ai eu la chance et le privilège de nouer avec leur auteur une relation amicale suffisamment sincère et délicieuse pour qu’il se décide à me faire le cadeau de son troisième et dernier tome, L’Appel des Grands Cors avec une dédicace aussi émouvante que révélatrice, je vais essayer de verbaliser la raison de mon débordant enthousiasme à son égard.
Bonne chance moi, sonnez la charge.

J’ai partiellement commencé cette lecture à cause d’un sentiment d’obligation, je le confesse avec une certaine honte mâtinée de nécessaire honnêteté. Comme je l’ai dit plus haut, en ce moment, pour moi, lire, c’est un poil compliqué ; j’ai l’esprit qui vagabonde, qui se nourrit d’un rien pour gonfler mes angoisses et mes frayeurs. Et après m’être lancé à corps perdu dans les deux premiers tomes de la trilogie Chevauche-brumes, j’attendais le moment de m’attaquer à cette conclusion avec une faim rare. Mais j’avais peur que mon humeur maussade ne me gâche l’expérience. J’aurais sans doute voulu prendre un tout petit peu plus mon temps. Sauf que Thibaud Latil-Nicolas est un type bien en plus d’être un auteur formidable, et il m’a fait un cadeau précieux en m’envoyant cet exemplaire (sans parler de cette dédicace, encore une fois, qui me serre le cœur rien que d’y penser). Je me sentais obligé, un peu, j’avoue, de m’y mettre.
Mais. Surtout, j’en avais envie, vraiment. Je me suis dit que si quelqu’un·e, dans le contexte actuel, était bien capable de me remettre le cerveau à l’endroit avec ses histoires, c’était lui. Et ses personnages, et sa merveilleuse capacité à balancer de la punchline qui va bien, droit dans mes sentiments et mon organe à valeurs, appelons le temporairement le principum, ça sonne bien. Je savais que je n’allais pas être déçu. C’était impossible. Je m’accordais de peut-être trouver ce troisième tome en dessous des précédents, d’y trouver une quelconque raison de pinailler, pour le principe autant que par conscience de difficultés de ma part. Mais j’étais convaincu autant que persuadé que le résultat final demeurerait à la hauteur, globalement, quand même. Je ne voyais pas comment après tant de promesses si bien construites, ce troisième volume ne les tiendraient pas avec panache.

J’avais complètement raison, évidemment. Et puisqu’en ce moment, j’aime les prétéritions, je pourrais vous formuler à l’égard de ce roman encore et toujours les mêmes compliments que j’ai déjà formulés lors de mes précédentes chroniques, à l’identique. Je pourrais, et je le fais, avec une emphase confinant à la flagornerie, ça ne me fait absolument pas peur. la preuve, je fous des italiques partout pour appuyer le propos. Vraiment, basiquement, c’est juste si bon que ça, voilà.
Mais ironiquement, paradoxalement, je ne sais pas trop quel adverbe convient le mieux à la situation, ce n’est pas tant de la pure qualité littéraire du roman que je veux parler ici ; je crois que les deux précédentes chroniques le font suffisamment bien pour que je n’ai pas à réellement me répéter ; en dehors cette fois d’un crescendo dramatique proprement extraordinaire qui m’a amené à finir le roman à minuit et demi et à rédiger cette présente chronique à *regarde l’horloge de son ordi* 1h23. Non, ce dont je voudrais parler, vraiment, c’est de ma profonde gratitude envers Thibaud Latil-Nicolas.

Bien au delà de nos quelques échanges privilégiés sur les réseaux et de ma chance d’être si chouchouté par tant de gens biens sans toujours croire à ma chance d’être dans cette position, je voudrais exprimer ici quelque chose qui en réalité, malgré tout ce que je peux laisser transparaître dans cet espace personnel singulier, est assez rare, voire même trop rare, pour moi : une réelle, profonde émotion.
Que ce encore dit, tant pis pour la redondance, je suis quelqu’un de très analytique, surtout lors de mes lectures. Je comprends et je recense plus que je ne ressens. En lisant, je cherche l’intention et la méthode avant de vraiment recevoir ; souvent je me dis que je ressens que parce que je me dis que je devrais ressentir. C’est un peu pénible et presque honteux, mais c’est comme ça. Malgré tout l’amour sincère et dépouillé d’intentions cachées que je porte à la littérature, je prends plus de plaisir à comprendre ce qu’on attend de moi et de mes émotions (rares, donc) qu’à y laisser cours sans filtre. J’en parlerai à mon/ma futur·e psy, promis.
Alors évidemment, certaines de mes chroniques vous prouveront que ce n’est pas systématiquement le cas, et c’est heureux. La trilogie des Chevauche-brumes en est évidemment un parfait exemple. Et donc, puisqu’il s’agit de parler du roman, à un moment, L’Appel des Grands Cors m’a absolument défoncé le principum.

C’est ça, le cœur de mon propos. Si j’aime autant ce roman, et ceux qui le précèdent, si je prends trois plombes à vous parler de moi avant de parler de lui, c’est bien parce qu’il s’est passé quelque chose de profondément personnel à sa lecture. J’ai pris des coups tout le long, le genre qui fait du bien. Ça pouvait être un dialogue parfaitement ciselé, une valeur exprimée au détour d’une réflexion, la simple expression organique d’un sentiment, ou les innombrables échos d’une réalité palpable au travers des mots. Dans le contexte actuel, une lecture comme celle-ci soulage, elle donne le sentiment de pouvoir, même fugacement, partager un fardeau avec des épaules amies ; comprendre, ressentir qu’on est pas tou·te seul·e, que d’autres personnes que soi ont en iels des sentiments et des pensées fraternelles. Que tout n’est pas perdu. Qu’il y a encore des choses, des personnes, des perspectives en lesquelles avoir foi. Et putain – pardon my french – mais que c’est bon. Que c’est bon, de sentir, viscéralement, qu’il y a des choses à vivre, à se promettre, pour lesquelles on saura trouver en soi la force de ne rien lâcher, de se battre ensemble, pour défendre, et non pour détruire. De trouver une solidarité naissant d’idéaux et non d’ennemis artificiels ou faisant office de bouc-émissaires.

Alors évidemment que le contexte compte. il compte toujours. Mais il n’empêche que malgré le contexte et son rôle indéniable, j’ai trouvé dans ce roman et ses prédécesseurs quelque chose qui va bien au-delà de notre époque. Si je suis à ce point rentré en résonnance avec ces personnages et leurs luttes, c’est que leur auteur a d’abord et avant tout touché du doigt le sublime, le vrai, le noyau dur de ce que je considère comme notre humanité, ce qui fait, en dépit de tous nos errements, notre unicité, notre singulière beauté. Oui, je fais des phrases, des fois c’est aussi mérité qu’indispensable. Thibaud Latil-Nicolas et ses avatars de papier m’ont plus d’une fois parlé mieux que personne pour me faire le don des mots exacts à apposer sur mes sentiments ; j’ai trouvé à travers de ce roman des rares reflets à mes pensées, à mes sentiments exacts. Il s’est passé un truc quoi, ça tient presque à la magie, j’ai pas peur des mots, c’est comme ça, et puis c’est tout.
La littérature, c’est une question de rencontre et de timing. Là, c’était parfait. Voilà.

Gratitude, donc, pour toutes ces raisons, pour ces moments de grâce où je suis seul face à mon écran, à pianoter fiévreusement en espérant que mes mots feront mouche autant que ceux de cet auteur que définitivement j’aime et je respecte, à l’aune de son travail et de ses merveilleux, merveilleux et complexes personnages, sachant exprimer à la perfection tant de ces choses que je pense et que j’aimerais voir ou lire plus souvent exprimées avec tant d’acuité et d’une certaine forme de sagesse. Et le tout au milieu d’une intrigue pas avare en action haletante, en intrigue intelligente et en suspense terrible. Parce que hein, ce serait dommage de se priver.

Bref, la trilogie des Chevauche-brumes, c’est quelque chose de spécial. D’important, d’essentiel, presque dans mon parcours de lecteur de fantasy, de lecteur d’Imaginaire et de lecteur tout court, parce que ç’a fixé un nouvel étalon de mesure pour les ouvrages à venir après, au même titre que le travail des auteurices rejoint par Thibaud Latil-Nicolas dans mon Panthéon Personnel ; comme je l’avais pressenti. Plutôt cool, pour le dire avec un euphémisme.
Et pour le dire clairement : j’attends ton prochain roman avec bien pire que de l’impatience, Thibaud.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

4 comments on “Saga Chevauche-brumes T3 – L’Appel des Grands Cors, Thibaud Latil-Nicolas

  1. Yuyine dit :

    Superbe chronique. Très touchante et qui fait un sacré écho avec mon ressenti lors de cette lecture. Les personnages de cette trilogie ont clairement eu un impact sur moi aussi.

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Merci beaucoup.
      *High-Five*

      J’aime

  2. L'ours inculte dit :

    \o/
    Jetelavaisdit !!!!

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Et oui. J’ai bien fait de t’écouter.
      Très bien fait.

      J’aime

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