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U-H-L #42 – La Maison des Jeux T3 – Le Maître, Claire North

Rich Friends – Portugal. The Man (extrait de l’album Woodstock)

Quand j’ai reçu mon SP de la novella qui nous concerne ici, il y avait un petit mot malicieux griffonné sur un marque-page glissé à l’intérieur, faisant une référence de bon esprit concernant ma terrible déception à l’égard de L’Héritage de Molly Southbourne, probablement un des pires troisièmes tomes de trilogie que j’ai jamais lu (je maintiens, même si c’est triste). Je ne profiterais pas de l’occasion, ici, pour vous refaire le topo sur mon avis concernant la pression que subissent les suites et les conclusions de trilogies littéraires, ce serait terriblement redondant. Mais après un premier tome exceptionnel et un deuxième tome faisant office à mes yeux de légère respiration avant le sprint final, il fallait que ce dernier tome soit vraiment excellent pour être à la hauteur des attentes créées par Claire North avec ses deux premières novellas.
Bilan : bah voilà, c’est comme ça qu’on fait !
C’était si bien.

Ce que je dois saluer en priorité, je crois, c’est à quel point l’autrice me semble avoir calibré sa trilogie à la perfection. Ce dont j’ai pu vraiment me rendre compte en lisant cette conclusion, c’est à quel point chaque tome avait son utilité et ses ambitions propres. Là où le premier tome était avant tout une exposition conceptuelle allant à cent à l’heure et le deuxième une réflexion plus posée autour de ce concept, ce dernier tome, à mes yeux, fait office de synthèse et d’ouverture, intriquant l’ensemble de tous les éléments déjà développés pour en extraire leurs forces synergétiques. Parce que maintenant que tout est en place, que les personnages et la majeure partie de leurs motivations nous sont aussi connues que claires, tout se déroule avec fluidité et efficacité, au rythme idéal. À une échelle nouvelle, certes, mais après que les événements passés aient tout de même pu nous donner une idée de ce qui nous attendait ; si j’ai été impressionné par l’ampleur des événements et des questionnements qui allaient avec, je n’ai absolument pas été surpris, parce que tout était en place pour m’amener là.

Et j’ai beaucoup aimé la nature de ces questionnements, je dois bien le dire. Si dans leurs essences ils n’avaient rien de nouveau, touchant de près ou de loin aux figures du Chaos et de l’Ordre, le cadrage de la Maison des Jeux, en tant qu’institution, lui, m’a paru aussi original qu’évocateur. J’ai en mémoire une scène en particulier que j’ai trouvée singulièrement puissante, synthétisant avec vigueur et emphase une bonne part des réflexions menées jusque là, avec toujours cette lucidité rare incitant à cadrer la question au mieux, au lieu d’apporter une réponse trop facile démontant le raisonnement. Et puis zut, ce concept de la Maison des Jeux, il est juste si cool, parfois ça ne va pas plus loin que ça. Si j’ai aimé que Claire North s’en serve pour mobiliser ces questionnements absolument justes autour de la morale et des moyens, notamment, j’ai surtout pris mon pied à lire une littérale partie d’échecs à l’échelle de la planète, s’amusant des rouages, peu importe leurs tailles. La qualité de divertissement est indéniable, d’autant plus que ce dernier à le luxe de ne pas être gratuit : l’agréable et l’utile.

Bon, après, peut-être que parfois, et notamment au moment de conclure, ça vire un peu au verbeux, quitte à doucement se la péter. Un peu, éventuellement. Mais c’est sans doute à mettre encore une fois au crédit du cadrage décidé par Claire North : en visant une forme courte, fût-elle triple, elle s’évite de trop déborder, ce qui aurait sans nul doute été possible. Même si beaucoup de formules et d’échanges tapent très juste, il faut admettre qu’à certains moments, on sent une tendance à l’auto-écoute. Maîtrisée, certes, j’insiste : je ne me suis pas senti partir une seule fois, perdu dans une trop longue description ou une envolée lyrique prétentieuse mal venue. Mais quand même, à quelques occasions, j’ai senti que c’était possible. Voilà, ça c’est pour l’avertissement amical signé par le pinailleur de service, à l’attention de cielles qui pourraient se méfier ou qui voudraient se préparer à ce genre d’éventualité. Me remerciez pas, ça me fait plaisir, je sais qu’on a pas tou·te·s la même tolérance à la logorrhée.

Mais voilà. Une trilogie extraordinairement solide, plaisante de bout en bout, avec tout plein d’excellentes idées qui se rebouclent sur elles-mêmes avec beaucoup d’élégance et d’à-propos, et une conclusion aussi explosive que satisfaisante, sachant à mon goût exploiter son concept central jusqu’au bout, sans jamais le gâcher. Je ne peux que recommander avec fièvre et enthousiasme, sans bouder mon plaisir. Qui est grand, si vous ne l’aviez pas encore deviné ou compris.
Voilà voilà. La Maison des Jeux, c’était du tout bon. Lisez-en, merci.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

5 comments on “U-H-L #42 – La Maison des Jeux T3 – Le Maître, Claire North

  1. tampopo24 dit :

    Je vais pouvoir me lancer rassuré une fois de plus. Car si tu m’as un peu douchée pour Molly, c’est totalement l’inverse ici 😀

    Aimé par 1 personne

    1. Laird Fumble dit :

      Ah bah parfait alors !
      J’espère vraiment que ça se passera bien. =)

      Aimé par 1 personne

  2. Yuyine dit :

    Tout pareil! Une trilogie sacrément bien ficelée et très très efficace.

    Aimé par 1 personne

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