search instagram arrow-down

Si vous ne me suivez par sur les réseaux sociaux, où je suis le plus actif, vous pouvez être prévenu.e par mail à chaque article.

Rejoignez les 117 autres abonnés

Infos Utiles

Mes réseaux

Archives

U-H-L #48 – Barbares, Rich Larson

I Want More – Yonaka (extrait de l’album Welcome to my House)

Y avait un petit suspense, pour celui-ci. Parce que d’abord, il y a eu La Fabrique des Lendemains ; un sacré morceau s’il en est, un chef d’œuvre qui m’a complètement retourné et rendu instantanément fan de son auteur. Mais ensuite, il y a eu Ymir, qui aura – pour le dire diplomatiquement – beaucoup moins déchainé ma passion.
Pas facile de débarquer avec un nouvel ouvrage, quand on a, à mes yeux, côtoyé les deux extrêmes du spectre qualitatif. Un peu l’impression de jouer à pile ou face, à ce stade, en dépit de toutes les rationalisations possibles de la question. Je ne pouvais pas ne pas me poser la question : à quel Rich Larson allais-je donc avoir affaire ?
Et puisque la vie est taquine et complexe, le résultat de ce pile ou face est bien entendu : la tranche.

Comprenez par là que je suis un poil partagé sur mon ressenti quant à cette novella. Déjà, je suis allé au bout sans mal, ce qui est déjà une petite victoire, considérant mon passif avec Ymir, et ce en dépit de quelques similitudes assez troublantes entre cet ouvrage précis et celui qui nous concerne aujourd’hui. On retrouve en effet cet assez dérangeant choix d’un récit sur-découpé et un personnage principal si rongé par la culpabilité que la narration ne rate jamais une occasion de nous le signaler, quitte à personnellement me mener à la limite de l’overdose. Et je dois bien avouer que très vite dans le récit, j’ai été assez mal à l’aise à cause de cet écho à un autre récit qui m’a un peu littérairement traumatisé par la frustration qu’il m’a causé ; c’est toujours intéressant de voir se dessiner des obsessions et manies personnelles dans le travail d’un auteur, mais ce n’est pas toujours agréable. Mais au moins, maintenant, je saurais que si d’autres travaux signés par Rich Larson devaient arriver sous mes yeux, je devrais sans doute être préparé à croiser de nouveaux ces thématiques.

Mais comme j’ai dit, je suis partagé, et non pas déçu, ce qui suggère quand même de bonnes choses à dire à propos de Barbares. Si je devais succomber à une dernière pulsion de pinaillage, je signalerais peut-être un côté un peu foutraque dans la narration, pas toujours claire ; mais je la mettrais en lien avec une volonté assez claire de décomplexion de la part de l’auteur, la compensant finalement pas trop mal. On est clairement ici dans un récit délié, écrit plus pour le plaisir de laisser l’imagination vagabonder, que dans l’optique d’une profondeur métaphysique, se liant d’aussi près que possible à la psyché un peu torturée de son héroïne. On a le droit à quelques concepts sympas, à des références plus ou moins subtiles et malines, faisant plus office de clins d’œil espiègles qu’autre chose, comme on a le droit à des rebondissements plus ou moins surprenants en fonction de notre habitude de ce genre de récits. Mais dans tous les cas, le travail de Rich Larson fait montre de son envie d’écrire quelque chose de fun, et ça fonctionne, indubitablement.

Du coup, on est dans un récit qui se situe pour moi, assez logiquement, à mi-chemin entre les deux ressentis que l’auteur a pu provoquer jusqu’ici. Je ne suis pas aussi enthousiaste qu’à la lecture de La Fabrique des Lendemains, mais je suis bien plus rassuré qu’à ma sortie d’Ymir, clairement ; parce que ce texte se situe thématiquement et génériquement entre les deux, on sent qu’il y a une volonté primaire similaire, mais des concessions dans la manière de procéder, des évolutions. Quelque part, je dirais – avec un brin d’audace – que ce récit est le résultat des douleurs de croissance d’un auteur qui se cherche encore sur une forme autre que la nouvelle ; il y a encore beaucoup de détails et de fonctionnements différents auxquels il doit se confronter pour arriver à un résultat aussi frappant que ses récits plus courts, dans la forme comme dans le fonds.
C’est tout le souci de frapper aussi fort dès le départ ; il est infiniment compliqué de réitérer l’exploit par la suite. Mais avec ce texte, Rich Larson me semble montrer qu’il est capable d’introspection, qu’il ne veut pas tourner en rond. Je lirai donc ses autres productions avec curiosité, en attendant de pouvoir de nouveau être pleinement enthousiaste.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

1 comments on “U-H-L #48 – Barbares, Rich Larson

Laisser un commentaire
Your email address will not be published. Required fields are marked *