
Mercenary – Panic! At The Disco
J’ai déjà dit à quel point Twitter et ce blog ont su créer de jolies opportunités de découverte dans ma vie de lecteur, et aujourd’hui, il est précisément question de cela. J’ai croisé Olivier Gechter à l’occasion de quelques blagues échangées au hasard de discussion entre auteurices, et comme souvent, les atomes crochus autour de quelques sensibilités communes et un sens de l’humour discutable m’ont donné l’occasion de tester la théorie que je tiens désormais presque comme une réalité indiscutable : les gens avec qui je m’entends bien font des bouquins que j’aime aussi. Donc, quand j’ai vu que le monsieur proposait certains de ses ouvrages en dédicaces à distance, je n’ai absolument pas hésité, et aujourd’hui, me voilà, à vous donner mon avis sur le premier tome de sa saga du Baron Noir, au sein de sa version intégrale, chez Mnémos. Ma théorie se vérifie-t-elle ? Absolument, même s’il me faudra lui accorder sans doute un peu plus de temps de lecture à l’avenir.
Paris, 1864, la France est dirigée par Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République. Au sein de cette uchronie aux saveurs Steampunk, Antoine Lefort, magnat de l’industrie des transports, décide d’endosser le rôle de justicier masqué, à l’aide des moyens technologiques supérieurs à sa disposition. Il devient alors le Baron Noir.
Un avis qui sera rapide, puisque ce premier tome tient plus de la novella que du roman, aux allures de mise en bouche pour la suite des événements, ce qui n’est pas pour me déplaire, même s’il faut bien admettre un terrible goût de trop peu au moment de refermer ce premier volume. Mais je préfère là y voir la réussite d’un travail de mise en appétit plutôt qu’un manque d’ambition, ce qui est le principal luxe d’une intégrale, surtout avec la qualité éditoriale d’une maison comme Mnémos qui fait clairement dans le haut de gamme, et dont la réputation n’est pas à refaire dans le domaine.
Mais au delà du simple plaisir des yeux et des mains, il faut aussi contenter le cerveau littéraire qui se cache derrière. De ce point de vue là, comme je le disais, si je demeure un peu frustré par la relative rapidité d’exécution de l’ouvrage, qui ne s’embarrasse que de peu de détails, je suis cependant tout à fait séduit par la décontraction de son déroulement comme par la construction de son univers. Je serais extrêmement tenté de faire un rapprochement entre mon rapport à L’ombre du maître espion et celui que j’entretiens avec le premier tome de Lasser, Détective des Dieux, et je le ferais bien volontiers, puisque les deux ouvrages me semblent partager nombre de leurs qualités, en dehors de leurs longueurs, pour le coup, non comparables. La narration est déliée, les personnages assez malins dans leurs constructions malgré le rythme effréné, le travail historique et contextuel précis, l’action riche et les promesses nombreuses ; ce dernier point étant probablement l’aspect le plus réjouissant pour moi, car je sais d’ors et déjà qu’après 80 pages à peine de mise en appétit, il m’en reste environ 300 pour me rassasier d’un univers extrêmement plaisant, qu’on pourrait sans nul doute résumer à « Batman Steampunk dans l’Europe de Louis-Napoléon Bonaparte ». Une perspective réjouissante, dont les prémices ne manquent déjà pas de sel, bidouillant joyeusement les tropes du pulp et indirectement de certains comics, en y ajoutant juste ce qu’il faut de références historiques rigoureuses qui ajoutent au plaisir. J’aime lire des auteurices qui s’amusent, parce que c’est toujours communicatif et que cela assure toujours le divertissement.
Je me garderais – pour le moment – de faire preuve d’un enthousiasme trop aveugle, mais si j’ai été si emballé en si peu de pages, il y a fort à parier que je le serais encore plus quand j’aurais lu Olivier Gechter tenir les promesses esquissées dans L’ombre du maître espion au sein des volumes suivants. C’est fun, c’est malin, et j’ai plutôt hâte de découvrir la suite. Je vous dirai ça à l’occasion.
Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉
Du coup j’attend ton avis sur la suite parce que pour l’instant ça a l’air prometteur !
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