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Des Nouvelles Fraîches #2

Édition spéciale des z’internets. Parce que.
Nan, plus sérieusement : il y a une certaine force de création littéraire sur le net, et on en parle pas assez. La décentralisation de la culture a ses bons côtés, pour ce qu’elle représente de gain de libertés et de force d’expression, mais a aussi le gros défaut d’éclater les sources desquelles on peut nourrir notre appétit de textes courts. On en regretterait les fanzines et autres magazines et leurs circuits de distribution indépendants ; pas au sens commercial, mais au sens communautaire, si vous voyez ce que je veux dire.
Mais bref, j’ai demandé aux gens qui le voulaient bien de me fournir une brassée de nouvelles disponibles sur le net pour pouvoir nourrir cette session de chroniques : en dehors de la première qui ne m’a pas été confiée par l’auteur mais par une de ses amies, tout le reste m’a été soumis de bonne volonté. Des remerciements s’imposent donc. C’est chouette d’avoir accepté de jouer le jeu pour un gain minime.
Et maintenant : les textes. Je vous ai mis les liens dans les titres, pour que vous puissiez vous faire votre propre avis.

Malrif, SAÏD
Je connais très peu Saïd ; je n’ai eu l’occasion de le croiser que deux ou trois fois à l’occasion de festivals, quand je tombais sur eune de ses comparses de Mana et Plasma. En l’occurrence, c’est Anouchka qui m’a recommandé son travail de novelliste. Il semble que notre premier sujet soit un auteur prolifique et audacieux, puisqu’il nous offre une nouvelle par semaine pendant un an. C’est pas rien.
Du coup, comme je suis un mec logique et ordonné, je me suis dit que j’allais commencer par la première. Pas con, hein.
Et pour résumer mon impression, sachez que je me suis abonné, et que je vous encourage à faire de même.
Parce que c’est un très bon premier texte. Super ambiance, en premier lieu, avec cette atmosphère de déclin technologique d’un futur usé, juste assez familier pour être confortable, mais étranger pour être déstabilisant. Derrière, on a une intrigue à l’avenant, avec cet homme qui nous sert de point de vue, allant s’isoler dans un étrange et inquiétant village de montagne, qui se déroule tranquillement, presque sournoisement, jusqu’à une excellente chute. C’est sobre et efficace, c’est nickel. Rien d’autre à dire.

La poste des Cinq Soleils, Isilanka
J’ai croisé Isilanka sur Bluesky, et iel m’est très vite apparu·e comme une personne extrêmement sympathique que je me suis mis à suivre. Impression renforcée par ses ponctuels partages à propos de son travail littéraire, et notamment la série qui va nous concerner maintenant : moi on me parle d’un service postal de l’espace – public, qui plus est – il me faut pas grand chose de plus pour être intéressé. Je suis un homme simple.
Et de fait : c’est trop chouette. Ce que le space opera devrait être ; du fun signifiant. Un futur où on a conquis les étoiles devrait être souhaitable, et donc queer et multiculturel, avec des services publics qui fonctionnent. Alors ici c’est une mise en bouche, un premier épisode, donc c’est peut-être un chouïa dense en informations et en exposition technique et culturelle ; c’est assez voisin de la hard-sf avec une telle exigence d’exhaustivité dans les détails. Mais pour ce que ça peut être intimidant, je trouve que ça compense largement par l’enthousiasme débordant de l’ensemble, avec des personnages qu’on devine très cools, et des perspectives littéralement infinies. C’est super imaginatif, c’est encore plus généreux, c’est maîtrisé, c’est formidable. Content d’avoir déjà quelques autres épisodes sous le coude. Là aussi, je recommande très fort.

Les ombres d’Atlacoaya, Rozenn Illiano
Bon, est ce que j’ai encore besoin de vous expliquer qui est Rozenn Illiano pour moi, et donc pourquoi je me suis précipité sur sa sélection de nouvelles quand elle a répondu à mon appel ? On va dire que non. Je vous fais confiance.
La seule question qui demeure, c’est pourquoi ce texte là et pas un autre : parce que le titre est joli. Voilà. T’façon ils y passeront tous. Lire l’intégralité du travail de Rozenn, c’est mon Grand Projet. *WINK. WINK.*
Et c’est pas cette nouvelle qui va m’en dissuader. Je crois bien que c’est le premier texte signée de mon autrice de cœur qui ne s’inscrive pas clairement ou ostensiblement dans sa démarche d’interconnexion de ses récits, en tout cas narrativement. Thématiquement, avec une partie des enjeux qu’elle nous écrit ici, j’imagine qu’un lien pourrait être tissé sans être capillotracté entre ce récit de fantasy tout en ombres et en non-dits et le monde de l’Oniro-verse. Dans le doute, on va juste se concentrer sur ce qu’on a présentement sous les yeux.
À savoir un joli texte, qui commence comme un dialogue à la deuxième personne, un peu déstabilisant, mais qui au fil de sa progression retrouve une forme d’équilibre dans l’expression allant de paire avec le confort de son narrateur, contant à sa fille la cité d’Atlacoaya, et son parcours en son sein, alors jeune homme. C’est comme souvent avec Rozenn Illiano, avant tout un travail d’atmosphère et de personnages, tout en sensibilité et en images évanescentes, en douceur et en aspérités délicates. Je suis toujours bien dans ses textes parce que quoi qu’il arrive, j’en veux plus, y compris et surtout quand elle ménage des zones de doutes ou d’incompréhension, avec suffisamment de maîtrise pour qu’on comprenne qu’on a juste assez d’éléments pour capter l’idée de ce qui se passe en surface, mais qu’une infinité de choses se passent sous la surface ; et ce n’est jamais frustrant, c’est juste appétissant. Y a une forme de complicité dans ce genre d’exercice de funambulisme en commun que je trouve roborative ; ok, peut-être que je n’ai eu qu’un aperçu de la grande histoire au travers de la petite, mais j’ai compris l’essentiel de ce qui se passait. On se sait. Superbe. (Bon après, Rozenn, l’objectivité et moi, maintenant, hein… Mais quand même.)

Histoires de pandas et de fées, Cenlivan
En terme de contexte, ici, je vais devoir faire plus court : Cenlivan est la personne que je connais le moins dans cette sélection, et nos interactions se sont limité à sa proposition de lire un de ses textes quand j’ai demandé des nouvelles accessibles sur le net via Bluesky. J’ai choisi le premier des deux qu’iel m’a soumis, et voilà.
Et c’est chouette aussi, ça ! Certes, il y a un côté un poil frénétique et ponctuellement confus dans la narration, mais ça colle super bien avec le côté TDAH de la fée qui nous sert de protagoniste, et la scène qui nous est racontée au travers de sa perspective est vraiment rigolote. Par dessus tout, c’est la tendresse générale et le côté très délié de l’ensemble qui m’a séduit, avec une narration très moderne, amenant à une chute surprenante qui m’a fait lâcher un petit « Huh ! » réjoui au moment de la lire.

Demain sera un autre jour, Crazy
Bon Crazy, elle et moi ça fait un bout de temps qu’on se connaît, maintenant ; la bonne époque de Twitter, les origines de la Team Lait de Coco, tout ça… J’ai même déjà chroniqué un de ses romans sur le blog, et même qu’il est cool. Donc forcément, une nouvelle signée de son nom, je suis tenté.
Hop là.
Et c’est absolument excellent ! Déjà parce que comme je le disais dans ma chronique de Sbires, je suis extrêmement client du trop rare portage de l’univers super-héroïque en romans ; donc ce qui pourrait s’apparenter avec un peu de mauvais esprit à une fan-fic des X-Men, c’est chouette de base. Mais ce texte est plus que ça, parce qu’il fait encore autre chose que j’aime beaucoup, et c’est ramener le rêve au niveau du sol, et y imprimer sa marque, sa personnalité. Certes, le thème de l’immortel malheureux de devoir enterrer ses proches et sa famille alors qu’il continue de vieillir sans vieillir, c’est un peu un classique, thématiquement parlant. Mais ici, Crazy multiplie les petites touches de singularité, les idées discrètes mais vraiment intelligentes pour ancrer son protagoniste et ses satellites dans une réalité qui leur est bien propre. On a le droit à une petite tranche de vie super organique, qui nous raconte plein de choses sans s’en donner l’air, en donnant du souffle à un paradigme débordant d’altérité évocatrice. C’est à la fois malin et touchant, en plus d’être parfaitement calibré.
C’est super, j’en prendrais des brouettes.

Eh bah dites moi. En voilà une première très bonne moisson ! Moi qui craignais de devoir faire des contorsions pour éviter de formuler des reproches trop secs à des gens qui ne méritaient certainement pas ça, maintenant je crains de me voir reprocher ma flagornerie. C’est quand même pas ma faute si je suis chanceux et qu’on m’a filé que des choses super à lire.
Notez bien que je ne me plains absolument pas. Au contraire : donnez m’en plus, toujours plus !
C’tait trop bien. On recommence quand vous voulez.

Au plaisir de vous recroiser.
En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

2 comments on “Des Nouvelles Fraîches #2

  1. Avatar de SAÏD SAÏD dit :

    Merci beaucoup pour ta lecture et ta confiance, ainsi que pour cet avis très positif ! J’espère que les suivantes te plairont autant.

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de Laird Fumble Laird Fumble dit :

      Et moi donc ! Je sais pas quand ni comment je pourrais te tenir au courant, mais promis je vais essayer. =)

      J’aime

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